18 juin. Fatu Hiva.

Eh oui, après une nuit paisible passée à la cape (avec deux “virements de bord” quand même pour ne pas aller trop loin et surtout à avoir à remonter dans le vent) arrivée vers 08h au milieu d’un véritable déluge. J’ai bien choisi mon heure! Vents, rafales, il a fallu que je m’y reprenne à trois fois avant d’être sûr que l’ancre avait bien croché. Arrivée de nuit là-dedans comme j’en avais été un moment tenté aurait été imprudent.

En arrivant j’ai donc vu de plus près “Appel d’air” avec qui j’ai navigué de conserve, (naviguer de conserve: il s’agit d’un ancien terme de marine désignant un navire faisant route avec un autre dans l’éventualité de le secourir, rien à voir avec la boîte de sardines…). Deux jeunes couples, deux jeunes enfants. Nous aurons davantage l’occasion de faire connaissance, je pense. A commencer par demain soir puisqu’un Marquisien (qui s’appelle Poî et que Maloya m’avait recommandé) organise (moyennant finances, 2000 FCP) un dîner tahitien.

Que j’ai des anatifes de 10 cm sur les oeuvres vives cela ne me surprend pas trop, mais que les oeuvres mortes aient également été atteintes à ce point je n’imaginais pas. J’ai fait la moitié bâbord en rentrant de ma balade à terre, j’ai gardé le meilleur pour demain, tribord. Quant aux oeuvres vives….

On parle très facilement avec les locaux. Fatu Hiva n’est pas complètement en dehors des circuits touristiques – l’Aranui passe toutes les trois semaines (et demain) – mais elle est quand même largement en marge. Ceci explique peut-être cela. J’ai discuté avec un sculpteur sur bois qui fait des trucs très sympa, des raies manta en particulier, j’ai fait la connaissance de Madame le Maire, imposante matrone qui s’appelle Christine.

Et demain soir j’irai au dîner organisé par Poî et Reva.

Une seconde d’inquiétude, je viens d’entendre des “grondements”. Non je ne chasse pas, ce sont des roulements de tambours, entraînement en prévision du passage de l’Aranui je pense.

19 juin.

Aujourd’hui il fait beau. Grand beau sauf sur les montagnes au fond d’Hananave mais là je pense qu’il y a toujours des nuages. Le vent s’est bien calmé même s’il reste des rafales. Par contre le mouillage reste trop rouleur pour que j’aille récupérer l’émerillon de l’enrouleur et la drisse de génois. Donc pour le moment ce point-là n’avance pas.

Ce matin nettoyage de la coque. Manevaï est de nouveau présentable. Je suis vraiment impressionné des capacités d’adaptation des animaux et végétaux. S’accrocher à une coque plutôt lisse, pas toujours dans l’eau et qui avance, il faut vraiment en avoir envie.

L’Aranui est arrivé à l’heure du déjeuner. C’est comme dans le grand nord (sauf que là ce n’est pas une fois par an mais toutes les trois semaines) : il arrive, il mouille, il met à l’eau sa drome et vas-y pour les rotations des commandes locales et des passagers. Petit accueil des villageois qui en profitent pour vendre fruits, statuettes en bois et autres.

Ensuite je suis allé me connecter chez Poî et Reva. Comme annoncé le débit ressemble plus à celui d’un oued en été qu’à l’Amazone en crue. Je n’ai pas pu charger tous les mail.

La traversée a été paisible. Départ ce matin 8h, peu de vent dans l’ensemble (malheureusement je n’ai pas pu utiliser le spi (que j’avais préparé pourtant) car le vent était trop pointu à quelques degrés près. Et le foc n’est pas très grand.

Hiva Oa.

A peine arrivé, j’ai été “happé” par Robert et Suzanne de Maloya et rentre tout juste de leur bord. Excellente soirée, Suzanne est un fin cordon bleu et sait parfaitement utiliser à la réunionnaise les produits locaux.  Au menu ce soir: gratin de chou de coco, poisson rouge à la mode créole et tarte au pomme. Soirée très sympa bien sûr où nous avons parlé de tout. Manifestement l’approche des locaux façon Maloya fonctionne bien et ils se sont fait un réseau étonnant. Je comprends maintenant qu’ils ne bougent pas d’ici depuis un mois.

Les deux jeunes Américains de Temujin me sont aussi tombés dessus à l’arrivée. Ils voulaient m’avoir à un petit déjeuner demain matin mais leur ai demandé un peu de temps.

J’avais aussi envoyé un mail aux Doms de Kea pour savoir où ils étaient. Pas encore de réponse mais j’ai appris par Robert que leur cata a été mis au sec au chantier ce matin. Je devrais donc les voir prochainement.

Arrivée pas très commode à Atuona ce soir. Déjà mouiller tête et cul tout seul n’est pas simple mais en plus dans un chausse-pied. Nous sommes juste à côté de Maloya, j’ai trouvé juste ce qu’il faut de place.

Excellente soirée aussi chez Poî et Reva hier soir. Là encore Robert et Suzanne m’avait “annoncé” et j’ai eu droit à un traitement de faveur. …(Les belles histoires pour plus tard.)

Demain j’attaque les aspects logistiques et en particulier les gendarmes : pour le moment je suis illégalement sur le territoire !

22 juin.

Les problèmes avec internet recommencent. Clairement, même à proximité de l’émetteur de Manihi, on ne peut pas envoyer ou recevoir à n’importe quel moment de la journée.

Ce matin formalités. Je suis passé chez les gendarmes, je ne suis plus “illégal” sur le territoire. Je suis tombé sur un gendarme en mission courte durée. Il est de Verdun, je ne suis pas sûr qu’il ait très envie d’y retourner après son séjour ici !

Je suis aussi passé au chantier pour dire bonjour à Kea. Que j’ai trouvé en train de gratter leurs coques (ce qui sera notre activité dans 10 jours). Pot à leur bord demain, Robert et Suzanne de Maloya seront également présents.

Je suis également passé à l’OPT. J’ai la carte SIM mais à n’utiliser qu’en cas d’urgence car ça coûte cher à l’appelant comme à l’appelé. Pour le wifi par contre c’est vraiment chiche, pour le moment je ne vois pas trop comment nous allons publier le blog. Sauf à trouver un wifi dans un café qui soit assez pêchu …Les recharges courantes ici c’est 100 Mo ou 200 Mo. Quand j’ai parlé de Go la postière a ouvert de gros yeux…

Plus un petit tour dans Atuona. On en fait vite le tour !

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