Mi-septembre, nous laissons le bateau à Kota Kinabalu (que tout le monde appelle KK localement) pour retrouver famille, enfants, petits-enfants et amis. Kota Kinabalu est une grande ville (plus de 500 000 hab), une base navale importante de la Malaisie (c’est le port base des sous-marins achetés à la France), nous y verrons d’ailleurs la FREMM Bretagne venir y faire escale. Mais nous repartirons sans voir le Kinabalu (plus de 4 000m pourtant). Car depuis mai, c’est la mousson de sud-ouest, c’est-à-dire la saison des pluies. Et des grains et des orages, nous en avons eu ! Le vent monte à 40/45 nds en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, l’arrivée d’une grosse masse de nuages noirs nous donne heureusement un préavis. Sauf la nuit ! Nous n’avons pas été touchés directement mais, à deux reprises, la foudre est tombée suffisamment près pour griller toute l’électronique en tête de mât.
L’année écoulée nous a vu naviguer en Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie et Brunei. En Thaïlande, si Krabi est agréable, il convient d’éviter absolument Phuket et ses environs en raison du sur-tourisme. Les deux mois passés au chantier de Phithak, près de la frontière malaisienne, chantier de pêcheurs où seul le manager parlait anglais, ont été une belle immersion en Thaïlande. Singapour, cité-état, cité-monde devrait-on dire, est sans surprise vibrionnante, industrieuse, épuisante, mais fascinante. Puis l’archipel des Anambas, récemment accessible grâce à un (relatif) assouplissement des règles de visas indonésiens. Calme, eaux transparentes, plages de sable, forêts, sont les bienvenus après Singapour. Une petite semaine à Brunei, sultanat à l’islam rigoriste : ambiance quelque peu étouffante. Comme le résumait l’un de nos interlocuteurs : Brunei, No Fun ! Mais cette année nous aura vus essentiellement en Malaisie que nous avons parcourue du nord au sud. Langkawi, Penang, Malacca bien sûr, la belle ville d’Ipoh, la fraîcheur appréciée des Cameron Highlands, mais aussi Batu Pahat, actif port d’échange avec l’Indonésie et à la « biodiversité » impressionnante : trois crocodiles, deux varans, un marabout et une famille de macaques autour du bateau. Mais partout la même gentillesse, la même attention aux autres, le même dynamisme, le même appétit. Dans cet État fédéral, les races (ce n’est pas un gros mot en Malaisie) sont nombreuses. Selon les états, l’islam est très prégnant (Johor-Bahru) ou beaucoup plus décontracté comme dans les états de Sarawak et de Sabah (Borneo). Et l’on n’y discourt pas du « vivre ensemble », on le vit !
Avec beaucoup de regrets, nous quitterons – lentement – le sud-est asiatique en 2025. Les Philippines jusqu’au début de février, puis Taïwan (Kaohsiung), puis le Japon de mars à mai. Nous remonterons avec les cerisiers en fleurs. À partir de juin, au premier créneau favorable, direction les Aléoutiennes, puis nous renaviguerons sur nos traces de 2016/2017 : l’Alaska.
