Mercredi 08 juin 2016

Ça y est … Manevaï a pris le large et nous avons déjà tant croisé sur notre route. Tout d’abord il faudrait d’emblée raconter l’histoire des dauphins rencontrés dans le chenal du Four qui ont joué dans notre sillage pendant au moins un quart d’heure ! Un bain d’écume auquel j’ai failli me prêter, m’étant précipitée au bout de l’étrave pour tenter de capturer ces belles bêtes sur vidéo. Elles étaient tellement grosses qu’elles rendaient le cadrage difficile … Certaines ont longé la coque et sauté nous saluer qu’on pouvait presque leur faire un « high five », Epoustouflant !

Les dauphins nous ont pratiquement fait oublier notre déjeuner ; le superbe ragout de Cathy (merci beaucoup, il nous a régalé pour plusieurs repas), qui est resté caché dans les équipets du cockpit. Oui, car il faisait beau ce jour-là, le soleil nous envahissait de chaleur et de bonheur ce qui nous a poussé à manger dehors malgré la gîte. Notre nav’ vers les Scilly ne pouvait pas mieux se dérouler.

Cette boule de feu nous a accompagnés jusqu’à son coucher un peu après 22h, au moment ou nous avons chacun et chacune pris notre quart. Nous étions sous moteur car les 6 nœuds de vent secteur nord n’auraient pas aidé les 15 tonnes du beau Manevaï à profiter de toute sa puissance de toile (on y reviendra). Anne a ouvert le bal de 22h à 00h30, suivi de Philippe, moi-même et Eric. J’ai eu la chance de voir le ciel s’éclaircir au raz de l’eau présentant de superbes camaïeux orangés à partir de 03h du matin avant de rendre la balise AIS à Eric vers 05h et de me rendormir au rythme des ronronnements du moteur…

L’odeur douce du café et le mélodieux cliquetis des mugs me réveillèrent vers 08h. Chouette, c’est l’heure du Marmite (Oui alors pour les franco-français qui ne connaîtraient pas, c’est un met « so british » au goût de viandox qui se déguste tartiné sur des toasts beurrés, j’adore !) Nous pouvions déjà deviner les côtes dentelées de l’archipel des Scilly. Nous poursuivîmes notre route tranquillement jusqu’à Tresco, où nous avons mouillé, encore une fois sous un soleil radieux, même délicieux.

La fatigue de cette première nav’ de nuit, l’adrénaline d’avoir rejoint cette première escale et la certitude de ne pas pouvoir retrouver un climat aussi étonnamment tropical pour l’Angleterre m’ont motivée à piquer une tête. Pas 36 solutions, il faut carrément se jeter à l’eau … à 14°C. Anne a été plus brave que moi et rentrée sans difficultés avec l’aide de l’échelle alors que je frétillais comme un mouette après mon saut …. C’est une vraie bretonne, elle. Cheveux lavés et séchés, notre camarade Galaad s’en est arrivé non loin de nous pour nous rejoindre pour l’apéro, qui s’est transformé en déjeuner. Nous avons profité des éclaircies pour une balade à terre, découvrir les très réputées faune et flore locales et trouver un spot WiFi pour communiquer avec nos proches. Au menu, agapanthes, rhododendrons et autres merveilles tropicales. Toutes les couleurs de la palette de Monsieur Monet étaient au rendez-vous, ce qui a ravi nos adeptes botanistes et photographes. Les yeux rassasiés de beauté il fallait évidemment que nos ventres bénéficient du même traitement de faveur : direction donc le « Ruin Beach Café » qui propose un superbe « Cornish Lager » et une connexion WiFi marchant du feu de dieu.

Le petit temps nous ayant pas fait défaut, nous avons été gâtés le soir de mer d’huile et de pétole qui n’ont pas convaincu Eric de partir tout de suite. Grasse mat’ et autres aventures terrestres se poursuivirent le lendemain.

La météo s’est présentée plus favorable pour partir samedi matin pour l’Irlande avec un W/SW établi et nous partîmes sur les coups de 10h, et à la voile s’il vous plaît. Il fallait que Manevaï nous ouvre ses entrailles et montre de quoi il était capable. Un échange de bons procédés pour les mois à venir, car manœuvres et veille nous ferons et nous devons croire à la robustesse de ce bateau. Nous vous confirmons que nous avons « grave kiffé » cette traversée sportive, grimpant dans les abattées à des pointes à 08 nœuds 5 avant qu’Eric ne décide d’enrouler une partie du génois et de prendre un ris, puis un deuxième avant le début des quarts de nuit. Les rouleaux de la houle, le claquement des de l’étrave s’écrasant sur les vagues nous a fait l’honneur d’une nuit mouvementée, sous les nuages et les précipitations passagères, si typiques d’Irlande. Entrevoir le « Old Head of Kinsale » vers 08h30 le lendemain sous un ciel bleu parsemé de nuages onctueux fut notre récompense. Chacun avait la banane, malgré la fatigue, envoûté par l’inconnu de notre prochaine escale Irlandaise …

 

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