Mercredi 27 juillet 2016

C’est avec deux grosses semaines de retard que Manevaï se manifeste à nouveau sur la toile. Les souvenirs et anecdotes les plus anciens seront retranscrits de mémoire et à l’aide des journaux de bord de l’équipage. Pardonnez moi donc de ne pas pouvoir céder au zèle de ma plume (de mon clavier plutôt) pour vous nourrir davantage avec des détails croustillants et amusants. Je vous réserverai des nouvelles plus régulières et plus fraîches (c’est bien le cas de le dire) pour les prochaines entrées du blog.

Nous nous sommes quittés au moment où nous faisions route au nord, au large des côtes du Sud-Ouest du Groenland suite à notre première escale parmi la civilisation. La première bouée météo a été larguée dans la mer du Labrador ; elle transmettra des données précieuses qui permettront, nous l’espérons, d’affiner les prévisions météorologiques. Justement, nous avons également profité de l’accalmie pour faire une récolte de plancton. Anne et moi étions sur la jupe pour larguer et remonter le filet de récolte et Philippe se chargea de filtrer l’eau dans une membrane qui retient les organites jusqu’à vingt microns. Le substrat obtenu prend forme de dépôt sur une petite galette qui est par la suite chauffée jusqu’à dessèchement et en dessous de 95°C. Elle est mise en sachet hermétique, répertoriée, et envoyée par la poste. Nous faisons toujours deux prélèvements au cas où l’un d’eux serait faussé. Eric récupère les données météorologiques et océanographiques en parallèle. L’eau au Groenland nous paraît beaucoup plus claire et moins « chargée » : il nous est difficile de croire qu’il y a autant de vie en dessous de notre coque. C’est génial.

Le soir même (le 11 juillet donc), l’ancre a été jetée à Faeringehavn, un ancien village de pêcheurs Féroïens entouré de petits amas rocheux et bien protégé. Un soleil insolent nous gâte de sa présence alors que nous admirons ce camp éphémère, laissé pour compte depuis un certain temps. Au mouillage, nous avons rapidement compris pourquoi les infrastructures restantes tenaient toujours debout : la morue ! Eric sentait bien que nous ne nous contenterions pas d’une boîte de conserve pour le repas du soir et s’est essayé à la pêche à la ligne à l’arrière du bateau. Une grosse (morue) mord l’hameçon mais s’échappe à la remontée. Pas grave, on descend l’annexe et on verra bien ce que le fruit des eaux locales donnera. Avec deux lignes c’est mieux : 5 kilos ont atterri dans nos assiettes et cette pêche miraculeuse nous régalera pour 3 repas. Un Fish & Chips sans les « chips » et un Bacalhau (morue en portugais) délicieux. Nous avons pris l’annexe et sommes descendus à terre le lendemain matin avant d’appareiller pour Nuuk afin d’explorer ce mystérieux village fantôme. Des assiettes vides avec encore des miettes de poissons collées sur les bords ornaient la première maison ; des gants de pêche orange dépareillés étaient dispersés partout autour du village. On y trouvera de vieux journaux datés de plus de 10 ans, des jouets d’enfants, du mobilier encore intact … Ce village respire encore la vie quelque part et on se sent intrusif à s’y inviter. Manevaï y laissera sa marque dans un « livre d’or » déposé sur la table de cuisine de la première maison. On lira qu’un autre bateau Français (le « Boréalp ») y est passé deux jours auparavant. On les rencontrera d’ailleurs à Nuuk, puis plus tard à Ilulisat. Au sud du Faeringehavn une immensité de paysages minéraux polis par le temps s’étendent à l’infini laissant entrevoir quelques fjords par-ci, par là. Nous sommes seuls au monde, pas un chat (et à notre grand désarroi, ni ours blanc) à l’horizon. Juste nous, Manevaï et cette immensité rocailleuse.

En route vers Nuuk (le 12/07), un brouillard vient napper notre sortie de chenal et cache notre alignement arrière. Philippe est à la barre et nous sort de cette avenue minérale parsemée de cailloux, vers le large. A Nuuk, nous sommes surpris de constater que nous ne sommes pas les seuls Français à voguer ces eaux groenlandaises. Au total, ce sont 4 équipages qui font escale ici pour, comme nous, régler leurs problèmes techniques, faire un gros avitaillement en frais, prendre une douche, reconnecter avec le monde et faire un peu de tourisme. Pour deux d’entre eux, il s’agit du moteur. Les autres se font plus discrets sur leurs intentions et n’insistent pas pour s’étaler sur leurs histoires : Boréalp entre autres. Notre escale aura une durée de 5 jours. Le mode « folklo » est toujours sur « on » et nos a priori n’ont pas fini de se confronter aux réalités du pays des Inuits. Commençons déjà par les formalités administratives. Après une longue bataille avec des centaines d’étages d’escaliers, des changements de bâtiments, de passage en passage, de gestuelle et langage des signes, Philippe et Eric reviennent victorieux de cette expérience kafkaèsque avec une carte « Royal Arctic Lines » dans la main. « Nous avons payé deux semaines. C’est comme ça ici. C’est deux semaines de frais de port ou un mois. Si on veut se faire tamponner les passeports, c’est au poste de police et pour les douanes, on vous raconte pas … » Lance Eric. Ooookkkk … Heureusement que la durée de notre escale amortit quelque peu cette escroquerie. Il est vrai qu’on a l’impression de se faire voler en permanence au Groenland ; quand on regarde le prix de la bouffe, le Monop’ c’est du hard discount à côté. 4 euros le concombre. 4 !!! On se contentera de choux, pommes de terre et de carottes seulement (qui elles régaleront les papilles de l’équipage dans un carrot cake maison). Le budget de notre avitaillement explosera ici au Groenland. Sauf notre budget pour le fuel et pour les jeans « Levis » … j’en ai acheté un pour 40 euros (mais ça, c’est pas sur la caisse de bord, n’est ce pas ? ). A l’évidence, nous n’avons pas non plus cédé à la tentation de racheter de l’alcool. A 4 euros le concombre, imaginez le prix d’une bouteille de shiraz (oui, car aucun vin français n’était visible en rayon). D’ailleurs la vente d’alcool est très restreinte ici au Groenland (pas comme les cartouches de fusil). Les spiritueux sont en vente derrière le comptoir de caisse, le vin et la bière sont dans un coin de magasin surveillés par des caméras et protégés par un rideau de fer qui se baisse après 18h00 et à partir de midi le samedi. Nous cèderons toutefois à la tentation à titre personnel chez un grossiste dans le port de Nuuk. C’est justement chez lui que l’on s’est réapprovisionné en vivres non-frais (farine, sucre, moutarde, olives etc). Le magasin affiche une pancarte « no private sale » (pas de vente aux particuliers), mais ici, c’est pas comme au « Métro » en France, il ne faut ni carte de membre, ni numéro de SIRET. On rentre librement, accueilli en bonne et due forme avec du « carrot cake » et gâteau au chocolat, thé et café. Normal quoi. Nous avons également satisfait nos envies carnassières et mangé de la viande rouge à deux reprises. J’ai même fait une sauce au poivre et dû négocier pour y ajouter quelques gouttes de whisky au grand désespoir de nos amateurs à bord.

Manevaï repart de Nuuk le 17/07 avec le plein d’essence pour l’annexe, des vivres frais (dont 9 kg de pommes de terres importées du Danemark emballées dans des sachets plastiques non perforés : ce détail prendra toute son importance plus tard), une bastaque neuve et un bel étai de trinquette fraîchement monté. Merci encore aux équipes à terre pour le soutien logistique, informatique et moral. Nous avons aussi profité de faire pas mal de WiFi pour partager, parmi tant d’autres choses, les photos de l’aventure avec vous. On a tellement adoré Nuuk que Manevaï a même fait un looping pour y retourner. Royal Arctic Lines nous ont remis une carte d’accés qu’on a promis de leur remettre avant notre départ. Eric prépare une enveloppe dans laquelle il pense avoir glissé la carte avec un petit mot. Je galope tout autour du port pour scotcher l’enveloppe sur la porte de leurs bureaux (fermés, on est dimanche) je fais preuve de prouesse acrobatique sur un bateau de pêche auquel nous étions à couple pour remonter à bord. On part. 10 min plus tard, Eric retrouve la carte Royal Artic Lines sur la table à carte. Qu’est ce qu’il y a dans l’enveloppe ? Demi-tour. Cette fois, on ne s’amarre pas au quai de commerce, on me dépose à la volée. Je grimpe l’échelle. Je cours vers les bureaux. J’ouvre l’enveloppe. Effectivement, la carte n’y était pas mais une carte de visite avec un petit mot. Je glisse l’oubli à l’intérieur et reviens au quai. Manevaï est déjà à quelques dizaines de mètres devant moi. « Merci, ce fut un plaisir, au revoir » Je crie. Philippe me fait un signe de main en guise d’adieu. A ma grande surprise, on manœuvre pour me récupérer. « On te récupère à la volée Morgan, on ne s’arrêtera pas ». Oookkk … je pendouille tranquille sur une échelle bancale pleine d’algues et qui pue le temps que Manevaï arrive. Un peu perchée celle-là (j’étais obligée de la sortir, désolée). L’acrobatie reprend, le temps que je m’assure d’avoir bien au moins une jambe à bord et non pas entre le quai et la coque… C’est clair. On manœuvre et on repart définitivement de Nuuk.

Next stop : Aasiaat. Nous y sommes arrivés le mardi 19 juillet en début d’après-midi après deux belles journées de navigation non-stop et au travers. Manevaï marchait du feu de Dieu le long des côtes montagneuses aux sommets enneigés. Le Génois a été tangonné pendant une bonne partie de la navigation et nous surfâmes à nouveau avec un bon vent établi à 27 nœuds. C’est fou ce qu’une allure comme ça peut requinquer d’énergie tout un équipage qui a eu déjà sa dose de frayeurs et d’adrénaline (soucis moteur et d’accastillage entre autres, nous passerons les détails). On oublie tout ça ou presque. L’écoute de génois pète dans la foulée le lendemain matin. On détangonne. Eric installe une manille à la place. L’après midi, je remarque qu’elle s’est échappée. On la change et la nouvelle « tient bon la barre et le vent » (moins la barre). On réussira tout de même à récupérer l’ancienne manille égarée sur le pont. Que d’aventures (et c’est pas fini, mais on verra ça plus tard). Nous passerons le Cercle Polaire Arctique à 12:12:57. On fêtera également les 3 000 nautiques parcourus depuis Brest. Le champagne sera de sortie le soir-même. Philippe passe un appel VHF à Asiaat Radio dans son meilleur anglais avant notre arrivée. Je dois dire qu’il m’a sacrément « impressed ». Il leur annonce que nous arriverons dans l’après-midi et ce fut bien le cas. Nous mangeons en mer et nous nous amarrons derrière un bateau de pêche sur le quai de commerce (bien le seul endroit pour accommoder le beau Manevaï). Mission WiFi et shipchandler pour les garçons : Philippe n’a pas trouvé de sous-bottes qui ne sont, ironiquement, vendues qu’en hiver ici en Pays Vert. Je charge des photos « fraîches » d’icebergs capturées le matin même lors de notre arrivée par les « inland waterways » (les routes intérieures). De magnifiques bestioles glacées aux formes et couleurs changeantes au fur et mesure de notre avancée. On s’amuse à leur donner des formes : masques africains, sous-marins, immeubles, porte-avions etc. Je vous raconterai plus tard l’histoire des « fata morgana », admirées en baie de Disko. Sans critique aucune, je dois dire que les garçons leur trouvent souvent une forme de trucs militaires, Anne et moi sommes plus poétiques et imaginatives … voire perverses (moi surtout). Sérieusement, lorsque l’on aperçoit un iceberg fin avec une tête de champignon surgissant raide comme un piquet des profondeurs océanes, Freud ne peut que m’applaudir, n’est ce pas ?

Nous nous réveillerons tôt le mercredi matin car nous devons remplir nos caisses à eau avant 9 heures. Nous revoilà plongés dans le folklo et cette fois, ce n’est pas un pompier qui nous file le tuyau ni son embout mais un local. Il déroule, fixe le « sex toy » « Ah c’est Morgan qui sera contente » plaisante Eric. Philippe réceptionne le bazar à bord. Je suis à quai en train de discuter pluie et beau temps avec notre ami Inuit. Il se met à rire : on remarque que le tuyau fuit et commence à mouiller la jambe (et pantalon) de Philippe. Le remplissage suit son cours. Eric signale qu’on arrive à la fin du remplissage de la caisse bâbord. Philippe est au téléphone. « Attention, ça va déborder Philippe » avertit Eric. « Oui, oui » répond-il. Il redresse le tuyau hors de la caisse et Paf ! Le trop plein d’eau réagit en hyperpression et vient l’asperger complètement dans la figure. On éclate tous de rire et on se garde bien de saisir cette opportunité pour immortaliser ce moment. Le plein d’eau effectué, nous passons au gazole. Les bornes sont exactement de la même configuration que celles de Qaqortoq, y compris le quai. Forts de notre dernière expérience, le plein d’essence se déroule de manière très fluide et nous nous réamarrons derrière le bateau de pêche le long du quai de commerce. On passe aux courses de réapprovisionnement en frais. Pommes, bananes, carottes (pour faire un « carrot cake » pour l’anniversaire d’Eric), fromages, etc. Le temps de faire les courses et de déposer le tout au bateau. On avait juste le temps d’aller faire un tour au musée d’Aasiaat avant de déjeuner. Le musée était génial et retraçait l’histoire de la ville depuis le début de sa civilisation, en passant bien sûr par sa colonisation. On montrait les outils de chasse des Inuits, les écrans protecteurs cachant leurs fusils, montés sur des mini-traîneaux, les instruments pour dépecer les peaux de phoques (les ulus), les harpons de baleines, les kayaks, les umiaks (longs bateaux pouvant transporter plusieurs personnes à la fois. J’ai appris que les Inuits avaient deux kayaks ; un pour chasser l’été et un, plus léger pour l’hiver, car ils doivent souvent les traîner loin sur la glace avant de gagner le large. Leurs équipements étanches étaient en cuir de phoque. Les hommes chassent et les femmes peuvent aussi, s’il en a été choisi ainsi. Généralement, les femmes transforment le fruit de leur chasse en mangeaille, elles préparent les peaux, elles font de la couture et de la broderie, qu’elles apprennent jeunes. La porte de l’enseignement nous a été ouverte et il est très agréable d’apprendre à connaître une culture ancienne de manière plus intime. Nous flânons l’après-midi avant d’envisager un départ en fin d’après-midi vers Ilulisat. En attendant Eric, Philippe pêche deux espèces de morue. La première sera dégustée à la tahitienne au mouillage idyllique le soir-même, à 3 nautiques. Idyllique ce mouillage. Un iceberg de taille moyenne se trouvait sur notre tribord. On pouvait même l’admirer directement depuis les hublots de notre cabine, Anne et moi. Le soleil doré et le ciel rosé présentaient des éclairages magnifiques sur ce petit mont glacé. Manevaï était mouillé dans un coin entouré d’îles, avec une bonne visibilité sur l’île de Disko et sa calotte de neige. On la verra de plus près le lendemain matin avec Anne …

Cette fois, les rôles s’inversent. Ce sont les femmes qui partent à la pêche. Les garçons travaillent sur les réglages du Mini-M. Anne embarque dans l’annexe, armée de deux lignes, du grappin et de la VHF (détail important pour la suite). Je démarre le bourrin (le moteur). Eric nous conseille de pêcher dans les chenaux qui séparent nos îles environnantes. Les poissons nagent dans ces couloirs d’eau. « Ramenez nous du flétan svp » réclame Eric. Avec ces instructions, on part le cœur haut et la motivation nourrit notre enthousiasme. On s’arrête sur le tombant de l’île. On jette les lignes en prenant garde de ne pas accrocher les hameçons dans le caoutchouc du semi-rigide … On aurait l’air malines … ça mord chez moi. Avant toute chose, je dois vous faire une confidence. J’ai peur des poissons. Quand j’ai pêché la première fois avec Eric à Faeringehavn, c’est lui qui a pêché les ¾ des morues. C’est lui qui les a déshammeçonnées, placées dans le seau et vidées par la suite. Dans cette situation, je dois désormais faire face à ces bestioles gluantes, agrippées aux derniers instants de leurs pauvres vies et se battant jusqu’aux derniers souffles de leurs branchies. Je n’aime pas du tout les voir frétiller. Sauter de partout. Même chez les oiseaux (par-dessus tout les pigeons), le bruit stressant des battements de leurs ailes m’horripile profondément et c’est pareil pour les poissons. On remonte la ligne pour s’apercevoir qu’au bout de celle-ci le plus vilain des poissons se déhanche si je puis dire, comme Elvis Presley sur le crochet de l’hameçon. Son corps est charnu et puissant, sa peau d’un grisâtre morose, ses nageoires en éventail et sa tête, oh sa tête … un croisement franchement moche entre une vache et un bull-dog. Sa taille frôle les 40 cm. Je le laisse se débattre inutilement sur son hameçon un petit moment. Le temps que je m’arme de courage pour remonter l’engin dans l’annexe. Je tire sur l’hameçon pour être sûre qu’il soit bien ferré. Je le remonte. Il tape sur le fond, il se débat. Je prends mon courage à deux mains et lui aussi pour qu’Anne lui enlève l’hameçon. « Oh qu’il est moche. Si ça se trouve, il est inbouffable et on nous demandera de le remettre à l’eau. » Anne lui met des coups de grappins sur le tête pour l’assommer. Elle l’insulte au passage. Il est dans le seau et ne se tait point. Il en sautera même. Nous changeons de spot et remettons les lignes à l’eau. Quelques minutes plus tard, ça rebouge chez moi. « Ca mord. C’est lourd » Je l’amène à la surface. « Oh ciel le monstre » (je n’ai pas dit ciel, j’ai utilisé une autre interjection). Le même bulldog mais 2 fois la taille de l’autre, il a même des dents bien prononcées. En le remontant, on nous appelle à la VHF, les lignes s’entortillent, le poisson aussi et commence à sortir ses tripes de son anus (un réflexe de survie ?). C’est le bazar complet. On répond à la VHF, on vient nous récupérer au passage. On remonte à bord. On s’en va vers Ilulisat. Les poissons seront finalement des loups de l’Atlantique, très fins (aucun rapport avec les bars) très similaire au cabillaud et dégusté en court bouillon avec des pommes de terre).

La traversée a été carrément au-dessus de nos attentes visuelles et météorologiques. La baie de Disko est parsemée d’icebergs de tailles et contours variés. Il est difficile de choisir lesquels sont les plus pittoresques. En formes de mont, plat et rectangulaire tel des « Ayers Rock » australiens, des sommets accidentés comme la dentelle de pierre de la cathédrale de Reims ou encore Notre-Dame de Paris, des sommets arrondis perforés de trous à tel point que nous avons été tentés de descendre l’annexe afin d’y jouer à cache-cache avec Manevaï. Ca sera pour plus tard. Anne et moi avons été larguées, abandonnées, laissées pour compte dans l’annexe, sans VHF ni moteur HB. Nous avons bombardé Manevaï de photos tirant des bords devant des monstres glacés. Une expérience mémorable. Je m’amuse à crier pour entendre mon écho retentir dans cette immensité blanchâtre. C’est donc avec 16°C au thermomètre, en T-shirt et équipés de nos verres polarisés que nous parcourons les 50 nautiques parmi ces montagnes glacées. Nous croisons des bateaux de pêche, et plus tard, un gros bateau de croisière. On veille aux growlers, je démêle la ligne responsable de notre pêche du jour, on bombarde la zone avec nos appareils photo. Anne et moi remarquons au loin (à plus de 40 nautiques quand même,

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