♪ « Vire au vent et largue les ris,

le vent te raconte l’histoire

de ces marins couverts de gloire

il t’appelle et tu les suis… »  ♫

Prendre un ris c’est réduire la toile.

« Allez Marc François, on prend un ris. Je choque le hale bas et l’écoute de grand-voile. Le ris rouge Marc, le mousqueton dans l’œillet. Tu réétarques. Le ris rouge maintenant c’est bon. Je borde, je reprends la balancine. Tu loves la drisse. »

40mn plus tard.

« Bon allez on largue le ris. Le bloqueur, un petit coup ferme avec la paume de la main, tu dois pouvoir dégager le taquet, le bleu et le vert ne bougent pas. Je choque les deux, vas-y tu peux hisser, j’ai choqué. C’est bon je borde à présent le halebas et l’écoute de grand-voile. »

La prévision est un art difficile surtout lorsqu’il s’agit du futur.

Nous sommes entrés au Mexique vers 19h30 et le premier apéritif, toujours raisonnable, a été pris pour fêter ça. J’avais préparé une purée à l’ail, du bacon et une salade aux échalotes. Le problème fut de digérer les échalotes avant mon quart de 0 à 3h. Dehors c’est de la brume comme annoncé et je suis devant l’écran du radar. Nous avançons à 3/4 nœuds, pas de précipitation pour ne pas arriver à Ensenada trop tôt. Nous pourrons y faire notre entrée puisque nous y serons un jour de semaine, arriver un samedi risque de nous bloquer à bord jusqu’à ouverture des bureaux le lundi matin.

Nous devons prendre de vitesse les voiliers qui participent au Rallye, ils quittent San Diego lundi donc nous devons toujours nous trouver avec quelques jours d’avance sur leurs escales. Mais nous n’avons pas de vent et descendre 550 nautiques exclusivement au moteur ne va pas être agréable. Notre quatrième équipier nous attendra un peu à partir du 03 ou nous rejoindra par bus quelque part (450kms sans doute) au nord de son aéroport. Lui aussi apporte dans ses bagages les petites commandes d’Eric pour Manevaï.

J’ai un écho qui défile à 3 nautiques derrière moi mais qui n’a pas d’AIS. Il y a au moins deux navires militaires qui patrouillent, ils sont très bavards sur la VHF. La frontière mexicaine est tellement proche que nous comprenons aussi pourquoi nous avons été si souvent survolés par les hélicos.

Nous allons découvrir le Mexique à présent en arrivant pour les fêtes de La Toussaint.

Un peu d’histoire:

L’arrivée des premiers habitants dans la péninsule date de 11 000 ans. À cette époque, plusieurs groupes indigènes vivaient dans la région. Dans le nord, des groupes appartenant à la famille linguistique Yuman, à savoir les tribus ; Kiliwa, Paipai, Kumeyaay, Cocopa, et Quechan ; leurs adaptations à la région restaient variées. Au centre, les Cochimí vivaient dans les plaines désertiques.

Les premiers Européens atteignent la région en 1539. L’explorateur Francisco de Ulloa effectua la reconnaissance de la côte orientale du golfe de Californie et explora la côte ouest de la péninsule. En 1539, son expédition, constituée de trois vaisseaux, partit d’Acapulco, le but était d’explorer la Côte pacifique, et en espérant trouver le mythique détroit d’Anián, qui était lui, supposé mener au golfe du Saint-Laurent. Ulloa atteint le fond du golfe le 12 septembre 1539. Incapable de trouver le détroit d’Anián, Ulloa mit le cap au sud et fit voile le long de la côte orientale. Ulloa tourna autour de l’extrémité de la Péninsule et navigua vers le nord, dans l’océan Pacifique. Les mers tempétueuses contraignent Ulloa à retourner vers la Nouvelle-Espagne. Il avait atteint le 28e parallèle, proche de l’île de Cedros. Bien que ses découvertes aient accrédité l’idée que la pointe de Californie soit une péninsule, ses récits furent utilisés pour créer des cartes qui décrivent la Californie comme une île.

Eusebio Chini, un Jésuite italien fonde plusieurs postes missionnaires dans la région, dont celui de Lorette en 1697. Entre 1751 et 1753, le missionnaire jésuite croate Ferdinand Konscak explore par voie terrestre, le nord dans l’État. D’autres missions jésuites établirent une mission à Santa Gertrudis en 1752, à San Borja en 1762, et à Santa María en 1767.

En 1768, après l’expulsion des Jésuites par le roi Charlles III, les prêtres dominicains prennent la relève. Ils organisent des missions parmi les Indiens Cochimí au nord et chez les Yumans à l’ouest. Ils créent des missions à El Rosario en 1774 et à Descanso en 1817.

En 1804, la colonie espagnole de Californie est divisée en deux régions, et la ligne de séparation se situe entre les missions franciscaines dans le Nord et les missions dominicaines dans le Sud.

En 1824, le Mexique devient indépendant la péninsule est transformée en Territoire de la Basse Californie.

En 1848, la Haute-Californie est annexée par les États-Unis.

Ensenada. Mexique. Amérique du Nord. « Live the experience. Visit Ensenada, Baja California ».

“With our proximity to the border, temperate climate, dynamic gastronomic scene, exciting events and natural beauty, Ensenada is an endless adventure.”

Et oui on parle encore américain à Ensenada mais pour deux d’entre nous quel plaisir de retrouver l’espagnol.

A Ensenada nous avons vraiment changé de pays.

Pas de végétation, pas de pelouses vertes arrosées, des trottoirs défoncés, des édifices colorés décrépis.

Des boutiques de curios partout près du port mais des vendeurs agréables surtout lorsqu’ils nous entendent parler leur langue.

Nous avons d’abord passé 4 h dans les formalités au « Centro Integral de Servicio », aller et retour pour les photocopies il n’y en avait jamais assez, ATM pour obtenir des pesos. Permis d’importation provisoire pour Manevaï, tampons sur nos passeports, nous sommes en règle. Retour au bateau et Eric trouve un créneau au chantier de la marina pour faire sortir le bateau de l’eau, dernier créneau ouvert avant la fermeture du chantier vendredi 17h et la coque est lavée au jet sous pression et débarrassée des petits coquillages par les ouvriers. Eric bataille un peu pour poser l’anode derrière l’hélice. En fait dans ce chantier le règlement fait que le propriétaire ne peut pas travailler sous la coque ce qui ne nous arrange pas du tout.

Samedi nous avons exploré la ville en recommençant par les curios, y a-t-il toute l’année toujours autant de têtes de morts exposées ? Nous avons croisé plusieurs groupes de Mariachis pantalons noirs ou blancs aux coutures brodées, vestes courtes à revers aux boutons dorés et bien sûr guitare à la main.

Le soir nous avons pu profiter de la ville et nous offrir à dîner des tacos de poisson et de crevettes avec une salade et des sauces. Pour 3 nous avons payé 10€. Pendant la vaisselle faite par les hommes du bord j’ai préparé un gâteau bananes. Le cocktail Margarita aurait été inventé à Ensenada.

Puis cherché un carte SIM pour avoir des datas et pouvoir téléphoner. Là tous les vendeurs parlent un anglais remarquable ce qui a bien facilité la tâche d’Eric qui ne comprend pas l’espagnol et la mienne car je ne me voyais pas traduire des termes techniques entre l’opérateur et lui-même. Nous sommes rentrés avec le ravitaillement pour quelques jours en regrettant de ne pas avoir de congélateur pour faire provision de crevettes et de poissons du « Mercado Negro » .

Ensuite nous sommes arrêtés dans une petite boutique pour acheter du “ceviche” avocat, poisson tahitien, oignons. La conversation s’engage avec une jeune Anglo-Japonaise, elle n’ose pas continuer en français et nous passons à l’espagnol.

Le ceviche : Un délice, la nourriture est excellente et moins chère qu’aux USA sans parler de l’Alaska. Ensuite trouver une banque qui ne prend pas de frais de commission dans la ville non touristique, revenir pour acheter les permis de pêche obligatoires et acheter du vin. Là, problème pas de cubi, le vin proposé est conditionné en dame jeanne de verre de 4l. Nous verrons bien.

Après nettoyage du pont nous avons quitté Ensenada en donnant un pourboire au gardien et nous nous écartons de la côte pour chercher le vent. Le ciel est couvert, je ne vois pas d’étoiles. Nous nous arrêterons dans une baie pour échouer Manevaï pour changer la bague hydrolube mais actuellement ce ne sont que des petits coefficients, il nous faut attendre une marée plus importante.

Ce soir au menu c’était crevettes au lait de coco et soja. Un riz surprenant (c’est pourtant la boîte orange bien connue en France) qui nous semble allégé et gâteau bananes.

Recette du “Ceviche verde”.

Poisson cru, crevettes, ou poulpe.

½ petit oignon en tranches fines

Du citron vert pressé

3 tomates vertes en tranches fines

¼ tasse de coriandre frais coupé fin

2 oignons nouveaux émincés

I gousse d’ail émincée

(Japaleño émincé mais on peut s’en passer, il s’agit ici de piment)

Optionnel : clamato juice : jus de tomate et de coquillages.

Couper la chair du poisson ou des crevettes, la recouvrir de jus de citron plus oignons.  Remuer pour que le citron imprègne bien le poisson. Couvrir et réfrigérer pendant 6h, le poisson est devenu blanc. Quand le poisson est cuit enlever le plus de jus de citron possible. Ajouter tomates, coriandre, ail et piment.  Sel et poivre. Servir avec des crackers, des tortillas ou des chips. Ou verser le clamato juice sur le ceviche dans des verres.

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