En mer

Un mail pour Riitta Et Pekka. Sarema a essuyé un très gros coup de vent et un bout s’est pris dans l’hélice, Riitta et Pekka ont décidé de relâcher à Turtle Bay pour demander l’aide d’un plongeur. « Dans un sens nous sommes heureux d’avoir de vos nouvelles, dans un autre sens non. Nous espérons que tout va bien se passer à présent et que vos problèmes seront résolus.  Nous sommes une semaine derrière vous. Nous avons eu beaucoup de vent entre Port Townsend et San Francisco mais rien de comparable à ce que vous avez vécu. Et un autre passage venteux pour San Diego. … »

La Basse-Californie est une longue et étroite péninsule séparée du Mexique continental par le Golfe de Californie. Une chaîne de pics déchiquetés, dont certains sont volcaniques, traverse la péninsule sur toute sa longueur parsemée d’énormes coulées de lave. Le climat est dans l’ensemble tropical et désertique, mais c’est la moitié sud du pays qui est la plus aride. Il n’y a pratiquement aucun cours d’eau en surface, et peu de sources susceptibles de créer des oasis. En été, les températures peuvent dépasser 43 °C. La végétation est en grande partie constituée de rares broussailles xérophiles et, en certains endroits de la péninsule, poussent de gigantesques et nombreux cactus. La végétation de l’État mexicain de Basse-Californie est tributaire du relief et du climat ; les zones montagneuses abritent surtout des pins, des chênes verts, des peupliers et des palmiers alors que les zones désertiques et arides abritent des arbustes, plus particulièrement des mezquites, des ocotillos, ainsi que des cactus de formes et de tailles variées.

L’étroite presqu’île de Basse-Californie, entre le golfe de Californie et l’océan Pacifique, est la région du Mexique la plus reculée. Le relief montagneux et le climat aride ne favorisent guère la végétation, en dehors du maquis de chênes verts ou chaparral en espagnol. Chaparral désigne spécifiquement la forêt claire d’arbres et arbustes à feuilles persistantes poussant dans le sud-ouest des États-Unis et en Basse-Californie. Les arbrisseaux de ce maquis sont des feuillus à feuilles dures qui couvrent un sol pauvre à cause de la sécheresse du climat.(Source Wikipédia).

Nous sommes en Baja California (du Nord).

31 octobre

Nous avons fêté Halloween le 29 au soir, mieux vaut une mer calme pour cuisiner et en profiter au dîner, avec des citrouilles farcies au bacon, vin blanc, oignons et gruyère mais cela ne vaut pas les potimarrons et je n’avais plus de crème fraîche.

Je suis de quart, tout est calme dehors. Quelques dauphins sont venus jouer autour du bateau.

Eric a plus de chance pour son quart, le vent est revenu, nous continuons maintenant à la même vitesse mais sous voiles : GV + GL tangonné. Mais il reste faiblard et très instable en force comme en direction.

Nous nous arrêterons demain soir dans la Bahia Magdalena. Nous y allons pour échouer le bateau, quelques travaux à faire sur la ligne d’arbre. 30 000 milles sans réelles périodes de maintenance commencent à se faire sentir. Du coup nous allons demander à notre futur équipier de nous y rejoindre, nous ne pourrons plus être à Cabo à temps. Et en prime il aura voyagé en car avec les locaux, peut-être avec les poules et les légumes du marché.

Nous sommes passés devant Bahia de Tortuga ou Turtle Bay sans nous arrêter. Nous sommes pressés par le temps et ne pouvons profiter des mouillages qui s’offrent à nous sur la côte. Mouillages moins nombreux qu’au Canada et qu’en Alaska et certaines baies ici sont fermées par des barres ou des bancs de sable.

Hier matin j’ai réveillé Marc-François qui venait de se recoucher après son quart pour le prévenir que sa ligne de traîne avait pêché quelque chose, c’était un petit requin de 80cm. Mais pour dégager l’hameçon il a fallu l‘occire, oui bon je ne comptais pas le cuisiner.

Dans la journée deux poissons volants se sont montrés. Cette nuit j’ai été accompagnée au début de mon quart par des petits dauphins assez sombres. Plus de plancton fluorescent donc plus de sillage lumineux.

Il fait chaud surtout lorsque le moteur tourne comme en ce moment. Et dehors je reçois des effluves de gaz d’échappement ce qui n’est pas très agréable. Une heure et demie avec les dauphins du Pacifique. Un spectacle nocturne mais la lune est quasi pleine et je les vois bien.

Le lendemain. Alerte! Une torpille!

Nous avons été gâtés, ils venaient à notre rencontre, la mer bouillonnait de loin, ils étaient très nombreux et j’ai pu faire de belles photos. Je ne savais plus où donner de l’objectif.

Si nous avons un peu de vent dans la journée les hommes s’occupent du spi. Pas de soleil, ciel couvert ce que j’apprécie. Je suis plongée dans “Hola” (à part Caroline de Monaco et quelques princesses européennes je ne connais personne) pour apprendre de nouveaux mots d’espagnol mais cette langue que j’aime revient très vite. Ici on parle le castillan et on vouvoie les personnes. Kéa nous a passé une méthode amusante pour travailler l’espagnol.

Nous avons fait une station plancton en fin de journée et avons récolté une sacrée soupe, difficile à dessécher dans la poêle. La température de l’eau de mer est montée à 21°C, pas mal n’est-ce-pas ?

Nous allons atteindre le 27°30N lorsque je réveillerai Eric pour son tour de quart et non son quart de tour. Et continuerons plus sud encore pour ensuite remonter dans la mer de Cortez.

Aujourd’hui nous avons voyagé: “Tacos con chili con carne” ce midi et “Bacalhau a Braz” ce soir, ce dernier préparé par Eric.

Dans l’après-midi j’ai continué le blog. Nous avons navigué sous spi toute la journée ce qui nous fait faire une belle moyenne mais la nuit le vent tombe un peu, le spi est difficile à contrôler et nous ne serons pas demain soir à Puerto San Carlos.

Nous ne sommes pas certains de voir des baleines car elles n’arrivent en mer de Cortez qu’en janvier pour donner naissance à leur petit et le nourrir. Il paraît qu’elles s’approchent des bateaux, qu’elles poussent leur petit et qu’il est possible de les caresser.

Les hommes dorment, et j’essaie de rester éveillée alors je bouge. Je sors, reste debout, reviens vers la table de navigation pour écrire. Un anorak pour couper la fraicheur de l’air qui me permet de glisser dans ses poches un système d’alarme que je dois déclencher si je tombe à la mer et une loupiote sur le bras tenue par un brassard qui scintille si je pousse le bouton.

Nous allons bientôt passer le 26ème Nord, cela fait du chemin depuis Whittier au 61ème Nord en juin.

02 novembre. Changement d’heure ici aussi.

Nous sommes en Baja California Sur, un État libre situé au nord-ouest du pays. Il est entouré par la Basse Californie dont il est séparé par le 28e parallèle, par l’océan Pacifique et par le Golfe de Californie. Il a une superficie de 73 475 km2 et une population de 712 029 habitants en 2015. Sa capitale est la ville de La Paz. On trouve de nombreuses peintures rupestres dans les grottes, ce qui atteste une présence humaine très ancienne et encore largement inconnue.

1952. le Territoire du Nord devient le 29e État du Mexique (Basse Californie).

1974. le Territoire du Sud devient le 31e État du Mexique (Basse-Californie-du-Sud).

1975. Création de la première université en Basse-Californie-du-Sud.

Les villes de Basse Californie ne sont pas particulièrement riches en art et en culture. Le seul intérêt réside dans les peintures rupestres vieilles de 5 000 ans de la sierra. Il faut s’y rendre à dos d’âne. C’est le sanctuaire des rancheros, descendants des Indiens du désert de Vizcaíno. 3 jours de randonnée sont nécessaires pour découvrir les différents sites et parcourir toutes les sierras.

Il y a pêche…

 Et pêche…

Nous avons mouillé cette nuit vers 00h30 devant Puerto Belcher, un village de tentes, où s’installent les pêcheurs sans les familles. La baie est immense et bien protégée. Et ce matin nous avons découvert le paysage au nord des collines escarpées, arides, entre terre et caillasses, au sud des collines volcaniques et des étendues de sable.

Le mouillage devenait un peu rouleur et il fallait reconnaitre un endroit où poser Manevaï. Un petit village misérable juste à la pointe, des installations anciennes datant de la pêche à la baleine, les pangas posées haut sur la plage, nous les avons vu lancer les moteurs à pleine puissance pour les faire atterrir sur le sable.

Deuxième village plus construit Puerto Magdalena mais déjà écrasé de chaleur que nous laissons à notre gauche.

Nous nous avançons dans le creux d’une baie plus que 3m de fond ! Et deux pêcheurs sur leur « panga » viennent nous prévenir qu’il n’y aura pas d’eau à l’endroit où nous sommes. Ils ont aussi dans la tête de nous vendre quelque chose, nous passerons les voir en fin d’après-midi, en fait nous n’aurons pas le temps.

Premier bain de l’année, faire un vœu. L’eau est à 25°, elle paraît même un peu fraîche.

Manevaï se pose doucement sur le sable, la lagune se vide. Pélicans, échassiers, mouettes nous tiennent compagnie.

Pendant le déjeuner ce sont les autorités portuaires qui nous rendent visite en la personne de Gregorio ! Il traverse à pied la lagune, mouille un peu l’intérieur de ses bottes, ici elles sont blanches pour tout le monde, rien à voir avec les Xtratuf de l’Alaska. “Un vaso de vino Gregorio ? Si claro.”

150 habitants à Santa Magdalena et 5000 à Puerto San Carlos derrière la lagune. Ses deux fils et belles-filles sont fonctionnaires, ses petits-enfants pas encore ! Nous n’avions pas envie d’aller jusqu’à Puerto San Carlos, mauvaise réputation. Payer pour emprunter le chenal, remonter son annexe toutes les nuits et toujours laisser quelqu’un de surveillance à bord dans la journée.

Notre abri naturel s’est vidé, Manevaï s’est posé sans heurt sur le sable.

Eric a pu changer la bague hydrolube de la ligne d’arbre, Marc-François et moi avons ramassé des coquillages.

Le crabe aux pinces bleues…

La marée est revenue, a soulevé Manevaï, il faisait encore jour lorsque nous avons pu nous décoller et malgré un nouveau mouillage un peu rouleur nous avons fait honneur aux clams. Beurre, ail, vin blanc.

Pas de mouillage entre Bahia Magdalena et Cabo San Lucas. 150 nautiques à parcourir. Bien contourner le cap et nous allons découvrir une plage encombrée d’hôtels mais notre destination est Bahia San José del Cabo au Nord Est.

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