Nous avons repassé le Tropique du Cancer.

L’hiver en Mer de Cortes est dominé par des vents du nord, un système de vents qui arrive du Golfe d’Alaska et apporte souvent du vent frais.  Ces vents de nord-ouest s’engouffrent comme dans un tunnel le long de la mer de Cortes bordée à l’ouest par la péninsule de la Basse Californie et à l’est par le continent mexicain.

Bien que la péninsule protège cette mer intérieure de la houle du Pacifique les vents peuvent générer des vagues dont le fetch grossit en mer de Cortes et peut créer une mer inconfortable. Des vagues courtes viennent alors rebondir en se cassant sur la coque.

Le Chubasco est un vent violent de courte durée, hurlant souvent accompagné d’orage, d’éclairs et de pluie de la fin de l’après-midi à l’aube.

Cabo San Lucas. La mer de Cortes et l’océan pacifique se rencontrent à Land’s End où nous pouvons admirer les formations de rochers et l’arche de Cabo.  La ville simplement connue sous le nom de « Cabo » est une ville trépidante au sud de la Baja Peninsula qui en 50 ans est devenue une station touristique pour les vacances et la pêche en mer. Une industrie du tourisme y est très développée des hôtels, quelques  Resorts 5 étoiles, des sorties en mer et du surf ! C’est aussi un port d’entrée où les bateaux, les capitaines et équipages peuvent faire leur clearance s’ils ne l’ont pas déjà fait.

Les pirates à Cabo San Lucas.

En 1587 le galion espagnol « Santa Ana » commandé par Sebastián Cermeňo remonte de Manille aux Philippines, par les côtes japonaises, traverse le nord du Pacifique pour descendre ensuite la côte américaine jusqu’à la Basse Californie et vers Acapulco sur le continent mexicain. Il ramène de l’or, de l’argent, des soies, de la porcelaine et des épices. Le Captain Thomas Cavendish commandant la « Desire » battant pavillon anglais l’attend près du Cabo San Lucas. En novembre 1587 il s’empare de sa cargaison qui comporte aussi 122000 dollars d’argent. Cermeňo, à qui il laisse la vie sauve, prend le chemin du retour, continue de commander des galions sur la route commerciale des Philippines. Cavendish termine sa circumnavigation et revient en Angleterre en septembre 1588.

3 septembre. Nous retrouvons François arrivé la veille à San José, bien accompagné, un lumbago qui va le faire souffrir avec le sourire pendant 3 jours.

San José del Cabo. Puerto Los Cabos. ” Una ciudade tradicional mexicana”. Les bâtiments sont colorés et les rues pavées de pierres dures et rondes nous amènent jusqu’à la place Zócalo,

(dommage en travaux) et son église historique. A 11 h, tous les dimanches la messe est en espagnol et anglais, l’église est pleine !

Depuis des années San José est devenue une ville hébergeant des artistes, des galeries d’art, dommage fermées le dimanche.

Artista muy famosa! Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón ou Frida Kahlo, née le 6 juillet 1907 à Coyoacán au Mexique . Adoubée par les Surréalistes et icône des temps modernes elle meurt le 13 juillet 1954.” L’art de Frida Kahlo de Rivera est comme un ruban autour d ‘une bombe”.(André Breton).

Des restaurants de renommée mondiale ! Nous y avons effectivement très bien déjeuné, voici l’équipe du Jasmin.

 

Nous avons apprécié les « tiendas » de curios exposant des articles tous plus beaux les uns que les autres. Travail manuel ou pas pour les célèbres broderies mexicaines, à regretter de ne pas avoir une maison à installer, des crèches de toute beauté et de toutes tailles.

Oups, ce ne sont pas des personnages de crèches mais des Catherinettes dont la fête est célébrée le 02 novembre.

Mince, nous allons rater le festival du film.

Avant de quitter San José nous décidons de visiter le Parc aux cactus. Ce n’est pas loin de la marina et nous y allons à pied. D’abord un droit d’entrée de 8 dollars chacun puis un passage dans le village Huichol, reconstitution d’un village indien. Quelques cahutes dont nous ouvrons les portes pour découvrir des objets cultuels, des ustensiles de cuisine, des instruments de musique, chaque cahute semblant destinée à un usage particulier.

La culture Huichol : leurs campements étaient si éloignés, dans les montagnes de la ‘sierra madre occidental‘, que leur culture et leur religion ont peu changé au fil des siècles. Une fois par an les Huichol se rendent en pèlerinage à Wirikuta, leur terre sacrée, où il récoltent le « cactus peyote ». C’est grâce à ce cactus qu’ils peuvent communiquer avec leurs dieux. Pour les vénérer ils créent des objets extrêmement colorés recouverts de perles et de fils de couleurs. Nous essayons de nous intéresser aux cactus et aux sculptures exposées sur une grande pelouse généreusement arrosée en plein cagnard.

Dubitatifs?

 

Nous sommes plutôt dans une pépinière, pas dans un parc, nous espérions des bosquets de cactus magnifiquement disposés mais ce sont des coussins de belles mères, des mitres d’évêque en rang d’oignons sur des tables de présentation.

Retour au bateau et nous récupérons le linge déposé chez Ronald et son épouse à la lavanderia. Le linge sent bon, il est impeccablement plié, tout ça pour la modique somme de 210 pesos. Ronald est vénézuélien marié à une jolie jeune femme métisse ou peut-être mexicaine. Lui s’occupe de la maintenance des yachts et elle du linge.  Comme dans la marina le wifi chez eux n’est pas bon. Nous avons râlé pour le principe, la marina existe depuis 8 ans et est toujours en travaux, cela occupe beaucoup de main-d’œuvre pour les finitions, plus les gardiens de jour et les gardiens de nuit…

Mouillage à Bahía Los Frailes. En sortant de San José la mer est calme et le vent quasi inexistant mais comme il est dit dans le guide « le temps semble calme grâce à la protection du Cap Los Cabos la mer alors que l’on approche de Bahia de los Frailes peut devenir inconfortable. ». Effectivement la mer n’est pas facile, le vent est dans le nez et le skipper décide une halte pour la nuit à Los Frailes. Nous y arrivons bien sûr de nuit, ici le soleil se couche vers 18h. C’est un abri sûr lorsque le vent du nord souffle, tout près du Tropique du Cancer.

Mouillage à Los Muertos y los Sueňos. Délicieuse Margarita dans le seul petit restaurant de la plage, le 1535. Année ( ou 1536?) durant laquelle Hernan Cortez a découvert la mer de? Cortez bien sûr.

Cardón cactus ; un des plus grand au monde, peut atteindre les 70 pieds et 4 1/2 de largeur. Chaque printemps des fleurs blanches éclosent aux extrémités et plus tard développent un fruit orange à l’aspect ébouriffé. La pulpe du cactus est aussi utilisée pour ses qualités chauffantes et les longues nervures rectilignes de l’épieu pour des perches, des clôtures et poutres dans la construction des maisons.

Nous avons d’abord cru à une plaisanterie mais le mot ‘mesquite’ n’est pas une déformation du mot ‘moustique’. C’est effectivement un arbre. “Un arbre épineux ou arbuste de la famille des pois, originaire des régions arides du sud-ouest des États-Unis et le Mexique. Il est utilisé pour la teinture, les médicaments, et les gousses comestibles, pour les clôtures et les planchers, et brûlé dans les barbecues comme aromatisant”. (Source wikipédia).

Appareillage au petit matin pour gagner au nord.

Mouillage à Puerto Balandra. Ici les eaux sont vert turquoise, peu profondes.

 

Il faut aller jusqu’à ‘El Hongo’ le champignon, concrétion particulière. Quelques parasols, les palapas, sur la plage pour s’abriter. Des poissons ronds, des Tétrodons, et pourtant ça chassait ce matin.

Peut-être une sole qui ne me regarde pas au cas où et quelques poissons rayés qui s’enfuient en me surveillant du coin de l’œil.

Les garçons et Cathy à table!

Los Islotes et les otaries. Nous avons traversé un banc de poissons et malgré l’acharnement d’Éric nous n’avons pas amélioré le menu du soir.

Punta San Telmo. Abritée des vents du nord grâce à la Punta Prieta. Nous y sommes arrivés vers 1h du matin. Eric et Marc-F. ont assuré le mouillage, seul le bruit de la chaîne descendant du puits a marqué la fin de la navigation de quelques heures. Y-a-t-il eu un cri de coyote le soir au fond du bush ? Peut-être. Et ce matin au réveil nous avons découvert un décor de western.

Etonnantes formations de roches rouges, cactus vert couverts d’épines le long du rivage. Le petit déjeuner a été pris dehors bien sûr et les ‘3 hommes dans une annexe’ sont partis en reconnaissance sous le cagnard, bien chaussés et munis de bouteilles d’eau. Quelques mails par sail mail et un bain le long de Manevaï, une myriade de petits poissons faisaient comme moi et cherchaient la protection de l’ombre de la grosse coque ronde de notre voilier.

Manuel vint nous rendre visite sur sa lancha, et nous raconta son histoire. Il est pauvre Manuel, il ne le dit pas. Son épouse est malade de l’estomac, elle est en ville chez une de leur 5 filles pour recevoir des soins tous les mois. Il a dans sa barque le travail de broderie de son épouse et je choisis une coupe de fruits, qu’en ferai-je? Je ne sais pas encore. Il nous propose de nous ramener du poisson ou des langoustes. Ok Manuel. Nous lui promettons de l’attendre. Il ne revient pas bredouille mais ce qu’il nous rapporte ne fera pas un repas, nous sommes même tristes qu’il n’ait pas laissé le poisson et la langouste dans l’eau. Un petit billet quand même pour le poisson pour son courage et son sourire, une bière et de l’eau pour sa journée et un peu d’essence pour son moteur. La vie est dure, vraiment dure pour certains.

« Il est bien pauvre le marin que l’océan ne veut pas nourrir

Il pense que sa femme au loin ne pourra pas vraiment guérir

Il n‘a connu sur cette terre que l’absence et la pauvreté

Touriste écoute sa prière au lieu de l’affamer… »

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