Mouillage à l’ouest de Bali. Menjangan Island. L’île aux cerfs.

Bawean, Java. L’île est surnommée “l’île des femmes” en raison du très grand nombre d’hommes qui s’expatrient pour travailler dans le commerce ou pour être marins. D’importantes communautés de Baweanais sont installées à Singapour en Malaisie et même au Vietnam (Wikipédia).

La baie est un bel abri pendant la mousson de Sud-est. A notre arrivée de nuit, quelques lumières sur la côte et des pêcheurs très bas sur l’eau qui n’allument leur torche qu’à notre passage.

Au matin nous prenons la route pour le village.

Les travaux soulèvent une poussière phénoménale, tous les conducteurs de scooters portent un masque à défaut de casque.

Patchwork de carrelages.

Rencontre, encore un “selfie”.

Renouveler l’abonnement téléphonique.

Nous sommes vendredi, il est 13 h et les petits commerces se ferment, la mosquée s’apprête à accueillir ses fidèles, les hommes ” endimanchés” y entrent avec leur tapis de prière plié sur l’épaule. Mais ils prennent le temps de nous poser des questions. En Indonésie on ne demande pas ‘comment ça va,’ on demande ‘qui es-tu, que viens-tu faire ici?’ C’est une façon de faire connaissance.

Nous cherchons du pain “roti” et traversons le village, une longue rue bordée d’échoppes.

Des enfants partout.

Une famille nous arrête et nous convie à goûter ses préparations culinaires, insiste pour que nous partagions leur repas. D’accord il y en a pour 20 et ils ne sont que 10. Nous essayons de communiquer avec Google translate et nos sourires. Comment les remercier?

Beaucoup de photos sont prises, merci les portables et nous reprenons le chemin du retour. La mosquée est belle et le lieu de résidence pour étudiants  est superbe.

Différents taxis…Le film “Barbie” n’est pas encore sorti et ne sera pas vu ici.

Alors que d’autres voiliers sont arrivés attendant les festivités du surlendemain, nous décidons de quitter l’endroit pour continuer et garder notre avance. Mais en hissant la grand-voile, nous nous approchons trop près du récif, la carte CMap est fausse, et la dérive tape sur le fond rocailleux. Plus grave, la mèche de safran est faussée, Eric s’en rendra compte après avoir remouillé près de la plage avec l’aide des amis sur place. Le safran qui était bloqué, remonté dans son logement, accepte de redescendre. Eric réduit l’angle de barre pour que le safran ne vienne pas en butée sur la coque. Les manœuvres en marina ne seront pas faciles.
Il y aura du travail pendant l’IPER de Phuket.

La traversée Bawean-Kumai a été dense. Beaucoup de pêcheurs, heureusement leurs embarcations petites ou grandes sont très éclairées.

Kumai, Kalimatan, Bornéo. “Y avait des gros crocodiles et des Orangs-outans, de dangereux reptiles…”dans le Tanjung Puting National Park.

Kumai est un port d’entrée. Il y a de nombreuses routes terrestres mais beaucoup de déplacements se font par les canaux. Le sud de l’île est occupé par la “rain forest” trouée de lacs, tourbières et plans d’eau.
A notre arrivée dans la rivière, devant la ville, après avoir essuyé un vent de travers de 22 nœuds, Nous retrouvons 2 voiliers au mouillage dont Swiss Lady avec qui nous allions faire le Tour. Tout de suite accueillis par Majid, le responsable du Tour Operator, venu avec sa petite boite à cartes, son terminal de paiement. Il aurait aimé 4 000 000 Rp ( 235€) mais Swiss Lady avait déjà marchandé, en lui montrant ce qu’un de nos amis avait payé avec un autre opérateur. Nous avons reçu les consignes pour le lendemain, récupéré le frigo de nos amis suisses (problèmes de batteries) et nous avons préparé nos sacs. Les voiliers seront surveillés la nuit par un employé de Majid.


Le lendemain, 9 h du matin, nous avons été pris en charge avec nos poubelles et nos sacs pour rejoindre le Klotok, sans nos poubelles. Notre maison flottante pour 3 jours.
2 grands matelas superposés avec couettes blanches pliées et serviettes de toilette roulées.

 

En 3 jours, nous avons vu des Orangs-outangs, des macaques, des gibbons et des Nasiques.

Kiki, notre guide, était très intéressant et nous avait prévu une sortie de nuit pour admirer des petits oiseaux qui dorment profondément dont un Martin pêcheur minuscule, des insectes, une tarentule délogée de son trou par le ranger accompagnateur, un serpent  “Green Viper” (dangereux celui-là) et des fourmis de feu (Eric s’en souvient!). Au retour de cette balade, nos lits étaient dressés, moustiquaires à poste.

 

Au réveil.

Le klotok mouillé contre la berge, amarré ou plutôt maintenu à l’avant et à l’arrière par un ’bout’ lancé dans les herbes, lesté par un bidon rempli de sable. Les toiles anti pluie sont déroulées côtés berges pour éviter l’arrivée impromptue de singes. La nuit nous entendons les Nasiques se chamailler. Pas vu de crocodiles, or il y en a dans toutes les rivières ici.


La végétation est dense, suivant les cours d’eau empruntés les berges se différencient, mangrove de pandanus, palmiers, hautes herbes, plantes fleuries ou non avec grandes feuilles comme des canas et jacinthes d’eau. Et en fond de tableau toujours de grands arbres. L’humidité règne partout mais la vitesse, pourtant lente du bateau, créée un petit vent qui nous rafraichit. De temps en temps une odeur de chocolat nous chatouille le nez.


De jour, le klotok s’arrête contre un ponton, puis d’autres klotoks de touristes viennent se mettre à couple.

Nous débarquons pour nous rendre sur les aires de ravitaillement des Orangs-outans. Bien sûr nous ne sommes pas seuls. J’ai compté jusqu’à 50 personnes avec nos guides, les rangers appellent les grosses bêtes par des cris à sonorité plutôt dans les O. Mais déjà les Orangs-outans se balancent au-dessus de nous.

Les cimes des arbres bougent et nous les distinguons se déplaçant. Quelques fois la branche d’appui casse mais l’animal se récupère avec une main ou un pied. Les fruits, mangues, cannes à sucre ou patates douces sont déversées au fur et à mesure sur une plateforme. Les macaques sont chassés par les Orangs-outans mais ils essaient à plusieurs reprises de voler de la nourriture. Les mâles se servent en premier, puis les femelles, quelques-unes avec un bébé accroché à leur toison, la femelle garde un bébé 4 à 5 ans avec elle et est ensuite prête pour une nouvelle gestation. Il y a un ordre hiérarchique établi dans le groupe. Certains Orangs-outans n’arrivent qu’une fois le groupe parti, sont-ils des solitaires rejetés par leur congénères?

Un des rois de la Jungle.

A la troisième aire de feeding, il y avait un gibbon, très drôle, on aurait dit qu’il jouait une pièce de Molière, il courait sur la plateforme à l’affut, il faisait le gué.

Nous avons aussi visité un village (plutôt chrétien?) mais nous n’avons vu que la mosquée. Une installation pour culture hydroponique allait être montée dans un champ en bordure de “rue”, à gauche sur la photo. Pour quels légumes? On ne sait pas.

Les enfants tous en uniforme à l’école, petites filles voilées. Souvent les garçons sont pieds nus pour jouer au foot et dans les classes,

leurs chaussures aux pieds pour sortir.

Les filles sont en socquettes en classe, en chaussures pour sortir.

Eric a réussi à se faire arrêter près d’une plantation de palmiers pour l’huile de palme. Ces plantations sont dissimulées aux yeux des touristes. (Mais la cuisine à l’huile de palme est très agréable).

Le confort à bord d’un klotok est rudimentaire, surtout les sanitaires: une cuvette de WC normale mais pas de chasse d’eau donc une écope dans une grande poubelle d’eau pour éliminer les besoins. Une douche avec une pomme moderne, carrée, design quoi! Mais un filet d’eau et impossible de ne pas avoir la tête trempée. Les vêtements posés à côté sont épargnés car le jet n’est pas puissant. Le papier toilette est un peu plus humide après chaque douche, l’évacuation de l’eau se fait par le plancher lui-même sans caillebotis, sans trou d’évacuation.
Deuxième nuit, comment être certain que ce sont ses propres oreillers ou ceux des amis? Pas de housse de couette pour envelopper la couette…
Le deuxième soir, je me suis battue avec un cafard qui s’était introduit dans notre moustiquaire. J’ai essayé de l’estourbir avec ma liseuse qui n’en est pas sortie victorieuse car le bouton Power ne fonctionne plus. Je fais un reset quand je veux reprendre ma lecture.

Les menus étaient délicieux et très bien présentés, le poisson de rivière un peu moins, il a un goût de terre un peu trop prononcé. Nous avions apporté du vin blanc, du vin rouge (mal vieilli malheureusement), des verres à pied et des couteaux car en Indonésie personne ne mange avec des couteaux, seulement fourchette, cuillère et les doigts! Nous avons eu de la pluie, du soleil mais avons bien joué ou plutôt avons été chanceux sauf pour les lucioles du deuxième soir, “it is raining, no lightning!”

Au revoir à toute l’équipe du bord, (Kiki à gauche) un grand merci.


Retour à nos maisons flottantes à nous, pour constater qu’un des catamaran, arrivé lors de notre absence, chassait. D’abord étonnement de notre part qu’il soit si près de nous. Puis le temps d’embarquer, de poser nos sacs dans le cockpit, il s’était éloigné en se rapprochant un peu plus de la mangrove. Pourvu que le skipper ne soit pas parti pour 3 jours. Un WhatsApp au groupe, une réponse, il arrive, Ouf! En fait il y a eu un gros orage la veille et son mouillage ne devait pas être assez long, il a donc dragué le fond. Et cet orage a touché Domini, le catamaran de Julian et Lyn, avant d’arriver à Kumai, il a perdu toute son électronique. Il avait enfermé ses appareils sensibles dans le micro-ondes mais un téléphone a quand même été touché. Eric lui a laissé notre ancien sondeur qu’il installera avec l’aide d’Anima.
Un autre orage sur la ville va entrainer des dégâts parmi la flotte. 3 voiliers vont chasser, l’un d’entre eux va heurter la coque d’un autre. Et les équipages sont en vadrouille, ceux restés au mouillage vont assurer grandement pour limiter les dégâts.

En ville.

 

Le port.

 

La ville n’est pas belle mais tout le monde tellement gentil.

Nous avons trouvé beaucoup de fruits et légumes et espérons compléter à Belitung dans 2 jours. A quoi servent ces constructions hideuses en béton au bord de la rivière et dans la rue principale? Ce sont des  “bird-houses” qui abritent les nids de martinets pour la fameuse soupe, (White-Nest Swiftlets et de Black-Nest Swiftlets). Les nids sont fabriqués à partir de la salive du mâle (en saison des amours, il faut un mois à ce petit volatile pour fabriquer son nid), et durcissent en séchant en contact avec l’air. Une petite cure de Nids ? Calcium, fer, potassium, et magnésium pour aider à la digestion, renforcer les poumons, diminuer l’asthme, prévenir la toux et …augmenter la libido. Ces nids ont longtemps été récoltés dans les cavités de falaises ou dans de vastes grottes. Le prix de ce mets délicat est autour de 2000€ le kilo et peut atteindre 6000€. En Indonésie, pays qui fournit 70% de la production mondiale, la minorité chinoise est encore impliquée dans le négoce des nids. (Wikipédia).

De quart. Je dois surveiller 2 convois de remorquage, tiens bizarre, j’en ai déjà perdu un. J’ai aussi perdu Swiss Lady.
Je suis en route parallèle avec un convoi que nous avons pris pour un pêcheur. Qu’est ce qui est mieux? Le pêcheur peut nous surprendre par une trajectoire erratique, le convoi lui est très long à dépasser. Depuis notre arrivée en mer de Java, ce sont des barges de charbon qui sont remorquées et la remorque est très longue. A l’ouvert de  la baie de Bawean nous avons vu arriver une barge de charbon fumant. 2 jours après elle avait pris un grosse gîte, l’équipage du remorqueur avait-il tenté d’éteindre le feu qui couvait?

Cette nuit aucun pêcheur dans la zone, ouf!

4.30 am, il n’y a plus d’éclairs autour de nous, dans 90mn relève de quart, la lumière du jour se fait sentir dans mon dos. Je me suis écartée de 5 degrés pour ne plus faire tilter l’alarme, il va être long à dépasser ce convoi.

Convoi passé, je reviens à la route. Le vent, le peu de vent, est à présent tribord: défaire la retenue de bôme, re fixer le taud de soleil roulé sur la bôme, sur tribord, il se déroulait doucement après s’être décroché, refixer la retenue de bôme de l’autre côté…

Nous sommes dans le détroit de la Sonde. Nous avons tous appris ça en géographie, cela me semblait loin, loin. Et nous y sommes. Pas de vent, moteur. Très peu de trafic. Un pétrolier de 330m de long, 60m de large va nous croiser mais pas assez proche pour prendre des photos.

En route vers Belitung.

www.manevai.fr

Un commentaire sur “West Bali, Bawean, Kumai (Borneo).”

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