Nous arrivons à Wera après une journée de mer depuis Macassar (Komodo), il est tard. Un voilier du rallye, Sabbatical est déjà mouillé et danse un peu beaucoup au bout de sa chaîne.  Le bassin est ouvert au nord et assez encombré. Ici aussi il y a un chantier. Nous ne prendrons pas le temps d’aller à terre mais nous apercevrons les Phinisi en repartant le lendemain.

Une autre petite journée de mer.

Direction Kilo. A peine la pioche posée, nous sommes assaillis par les enfants. La France ? Ils la connaissent par MBappé ! Nous essayons d’entamer le dialogue tout en les empêchant de monter à bord. Ils sont couverts de sel, certains sont arrivés jusqu’à nous à la nage.

Ici pas de troc comme au Vanuatu, nous offrons des stylos, du vernis à ongles, des cahiers.

Ils préféreraient quelques billets.  Nous sortons du sac « cadeaux » un shorty (combinaison courte de plongée pour un ado) et l’offrons à AL, il est ravi et l’arbore dès qu’il est à pied sec (le lendemain il accueillera le catamaran Anima dans sa combinaison de plongée).

 

Les enfants reviennent avec des mangues et des papayes, là nous leur donnons quelques billets.

Aux adultes qui ne réclament rien,  nous remettons du matériel de pêche. Nous n’oublions pas le petit monsieur qui le soir passe près de Manevaï, tout discret.

Merci Marcel de Robinson, rencontré à Bora Bora, pour le matériel de plongée que nous offrons au fur et à mesure des escales.

Au matin nous appareillons assez tôt pour ne pas être à nouveau envahis. Les gamins sont en uniforme d’école mais empruntent une pirogue pour nous rejoindre. Dommage pour eux, nous sommes plus rapides.

Un stop à l’île de Satonda pour son lac salé, ses singes, pas facile d’y mouiller, le gardien nous fait signe et nous indique le meilleur endroit.

Au matin, Beyond Outrageous et Wild Thing qui sont plus à terre, traversent en annexe le chenal et nous rejoignent pour un café à bord.  Aie, aie, aie, ils vont se trouver mêlés aux 80 touristes débarqués par 2 bateaux.

Sumbawa Besar. Badas.

Sumbawa Besar est connue pour l’éruption de son volcan, le Tambora, en avril 1815. Une des plus violentes depuis le début de l’histoire. Et surtout la plus meurtrière. (2ème éruption en intensité après le Samalas à Lombok, 1257). A la suite de l’expulsion de tant de magma, le reste de la montagne s’effondra sur lui-même. De 4000 mètres d’altitude, le volcan atteint aujourd’hui 2580m. Des raz de marée s’abattirent sur les îles à des centaines de km de distance. L’activité volcanique tua directement 11 000 personnes. Tsunamis, famine et épidémies tuèrent à Sumbawa et Lombok 49 000 personnes. Dans le monde, l’année 1816 est restée connue comme l’année sans été. L’éruption a en effet affecté océans et tropiques, et tous les records de baisse de température ont été battus en 1815 et 1816. L’éruption perturba les récoltes et causa les grandes crises alimentaires de 1816-1817 en Europe avec leur émeutes de la faim. La côte Est des Etats-Unis fut particulièrement affectée. En Europe, les Alpes suisses furent touchées, la misère qui en a découlé conduisît à une importe émigration vers le Brésil (plus de 2000 personnes) et à la création de la ville de Nova Friburgo en 1819. On estime que ce bouleversement climatique fut à l’origine d’une famine qui fit plus de 100 000 victimes. Un des témoignages écrits est celui de l’officier anglais lieutenant-gouverneur Stamford Raflles, le fondateur de Singapour quelques années plus tard.

Il est aussi rapporté que Napoléon perdit la bataille de Waterloo en juin 1815 en partie à cause du mauvais temps. (Source Wikipedia).

La baie de Badas constitue un bon abri, nous sommes les seconds à y mouiller. Il faut poser l’ancre et s’amarrer par l’arrière aussi, sur un arbre. Le soir les singes viennent à marée basse, sur la grève, se nourrir des détritus jetés des voitures qui passent au-dessus.

Robert à bord d’Agapi, nous rejoint et nous remercie de l’aide apportée par un morceau de pain tout juste sorti de la machine à pain. Un régal.

Certains voiliers ont décidé de n’arriver que deux jours plus tard voulant d’abord mouiller dans Saleh Bay pour nager avec les requins-baleines.

Nous aussi nous irons nager avec les requins baleines, nous profiterons de l’organisation de « 9 lives » le surlendemain de notre arrivée. Pris en charge à 1H45 du matin en voiture vers Saleh Bay, il nous faut 2 heures de route pour rejoindre le petit port. Il fait toujours nuit et les pieds dans l’eau car la marée est basse nous rejoignons le bateau qui va nous transporter sur les lieux de plongée. Le jour se lève nous arrivons près d’un Bagan, squid boat. Les pêcheurs nous attendent, ils nourrissent le requin baleine de krill ( ce qui trouble l’eau pour les images)  et arrose l’eau au tuyau d’arrosage, le bruit est censé attirer les grosses bêtes. Le snorkeling est facile mais il n’y a toujours qu’une seule grosse bête.

Notre guide décide de changer de lieu. 4 ou 5 whale-sharks évoluent plus loin, un peu trop de touristes autour mais c’est superbe. Les animaux ne semblent pas incommodés par tous ces humains qui s’approchent et les caressent.

Le requin baleine se nourrit essentiellement de plancton d’algues et d’animaux microscopiques qu’il absorbe par sa large bouche. Il peut vivre de 100 à 150 ans. Sa tête est large et aplatie, sa bouche immense peut mesurer jusqu’à 2mètres de large et filtre 2000 litres d’eau/heure. Il est considéré comme le plus grand poisson vivant actuellement sur terre. En moyenne il mesure entre 4 et 14 mètres, exceptionnellement il peut atteindre 20m et peser 34 tonnes ( Wikipédia).

https://youtu.be/F4U4biXWsaM

https://youtu.be/2iZN1cpuqHI

https://youtu.be/WYnZarZP82E

https://youtu.be/VmkFw2GekMI

Vers midi nous sommes de retour en ville pour un vrai capuccino dans un lieu sorti de nulle part au milieu du marché,

 

le service est seulement un peu long pour 5 cappuccinos.

La baie de Badas a commencé à se remplir. Nous sommes à couple entre 2 voiliers, Atlas et Sabbatical, un cata et un monocoque. L’ambiance est sympa. Sami de Seahorse passe de bateaux en bateaux nous offrir des cookies tout juste sortis du four.

Le lendemain, c’est La Bull Race. 3 minibus nous emmènent dans les collines.

2 buffles attachés l’un à l’autre par le joug sur lequel vient s’amarrer, tout en étant sommairement ficelé, un chariot rudimentaire en bois: un trapèze maintenu par des cordes sur le joug. Les pieds nus du conducteur doivent se poser sur la partie horizontale vers l’extérieur. Pour gagner, il faut forcer le couple de buffles à passer sur un pieu en bois planté dans la boue.  Pour commencer, les démonstrations sont faites par les propriétaires des buffles qui invitent ensuite les équipages à participer. Les jockeys doivent contrôler les animaux en les forçant à se diriger droit vers le pieu. Certains, légers ou lourds, vont se révéler excellents, d’autres malgré de nombreuses tentatives ne passeront pas le départ. Les chutes sont amorties par la boue. Initialement la « bull race » avait lieu dans l’eau des rizières, pour fêter la fin de la récolte de riz avant la prochaine plantation.

 

https://youtu.be/O2qXU9OU4iY

https://youtu.be/bOwV7J1f72s

https://youtu.be/CVOjQ8D0HCI

Nos amis, partent sous la douche : un seau sorti d’un puits, dans le champ d’à côté et reviennent presque propres et changés.  3 femmes ont tenté la Bull race et deux ont terminé la course, bravo Sarah et Sami.

Ensuite visite dans un petit village pour admirer le travail de tissage. Difficile d’expliquer les préparatifs de teinture du fil « tye and dye », mais sur le métier il n’y a qu’un fil de trame  qui est teinté à certains endroits,

et couleur naturelle à d’autres, ce qui permet de faire un dessin.

Très intéressant, regardez aussi comment se place la tisserande.

Le lendemain, premiers appareillages et premiers problèmes : l’ancre du catamaran Atlas ne remonte pas, elle est prise dans la chaîne du monocoque Sabbatical. Ce dernier est obligé de relever son mouillage pour libérer Atlas. Tous les équipages voisins sont à la manœuvre et Atlas est libéré. Sabbatical n’a plus qu’à se faufiler à nouveau entre Beyond Outrageous et Manevaï. Nous ne sommes même pas en retard au rendez-vous pour l’excursion.  Les minibus nous emmènent dans les hauteurs, un village de plantation de caféiers.

Les caféiers sont à flanc de colline, renouvelés tous les 5 ans. Fleurs de caféiers.

Petits piments.

Les grains sont cueillis un à un suivant leur maturité. Quelquefois 2 récoltes par an. Nous sommes accueillis par une famille, sur l’aire de séchage et de torréfaction des grains de café. Le grain sans cesse remué passe du jaune au brun dans la gamelle sur le feu. Invités à moudre les fèves au pilon dans le mortier, nous goûtons notre propre café, eau très chaude sur 2 cuillères de poudre.

La maison a été réhabilitée, le gouvernement essaie de maintenir un savoir-faire, admirez la cuisine.

Les chambres se situent sous le toit au-dessus de la pièce à vivre, elle-même située en surélevé pour laisser au sol un volume pour entreposer du matériel et laisser passer l’air par le plancher. Les toilettes sont à l’extérieur, la cabane au fond du jardin. Les escaliers sont toujours des échelles!

A l’entrée du village, c’est la culture du bancoulier, une noix (aleurite moluccana) aux vertus bénéfiques, médicinales : propriétés purgatives et laxatives,  et cosmétiques. L’arbre est assez grand et ses feuilles semblent blanches. Nous, nous connaissions le ver de bancoule, (grosse larve blanche), en Nouvelle Calédonie.

 

Pique-nique pour tout le groupe au bord de la rivière en se méfiant des singes qui se baladent au-dessus de nos têtes.

Nos repas en excursion nous sont servis dans des boites en carton : poulet, poisson riz, tofu grillé, eau. Les boites vides ont bien été ramassées par nos guides mais les sacs ont été posés par terre à la merci des singes, quel dommage.

Direction le village des forgerons. Certaines poignées de machettes sont sculptées dans du caoutchouc très dur,

d’autres dans la corne des buffles. Les lames sont travaillées devant nous par les forgerons.

Ensuite les 3 bus se séparent, Eric est emmené au marché, moi dans un centre de formation pour jeunes adultes pour me faire tatouer. Une école où beaucoup de matières sont enseignées, le tourisme, l’hôtellerie, l’économie, l’esthétique,…

Toujours accompagnée par deux guides, je suis dirigée vers le salon de beauté pour un tatouage halal, au henné, non permanent. Je choisis le motif et la jeune fille se met à l’ouvrage. Elle est un peu intimidée et les guides servent de traductrices. Elles enregistrent aussi toutes mes réponses à leurs questions. Je vois le dessin se former sur le dos de ma main gauche.

Je suis ravie du résultat et je laisse un généreux pourboire à l’artiste en lui faisant promettre qu’elle travaillera son anglais.  Retour en minibus vers la marina avec un des groupes.

Dernière soirée à terre avec les équipages.

 

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