Nous sommes à Pasar Wajo. C’est le centre administratif de l’île de Buton alors que la capitale économique est à Bau Bau.

La baie est très grande, ouverte au sud-est, on y est presque à l’abri, mais de temps en temps le vent d’Est s’engouffre dedans. La première matinée n’a pas été agréable, trop de clapot. Nous y sommes depuis quatre jours, le vent s’est un peu calmé. Sinon, impossible de débarquer sur le ponton flottant en bois construit pour nos annexes. Nous avons d’abord pratiqué une passerelle en béton en face de Manevaï et traversé le village. Puis, nous avons trouvé une petite rivière, praticable à marée haute, qui s’ouvre dans la baie, c’est de l’eau douce. Les villageois sont ravis de nous voir. Ils se lavent dans l’eau et les femmes lavent leur linge. J’ai fait de belles photos, cela semble paradisiaque…

La ville est très étendue le long de la baie, une route la longe fréquentée par des voitures et des scooters. Tous les conducteurs klaxonnent à notre portée, quelques-uns s’arrêtent et réclament des selfies, des photos prises sur leurs téléphones ou les nôtres.

Nous avons été accueillis par 5 jeunes dynamiques ravis de nous rencontrer, les guides chargés de notre rallye. Ouf, on n’est pas obligé de se les coltiner dès que nous sortons « en ville ». L’esplanade, sur laquelle vont se dérouler les festivités, est très colorée, vert, rouge, blanc, noir, même les troncs des palmiers ont été peints, en vert !

Les voiliers sont au mouillage sur une grande distance au milieu des viviers et barques ou canoés. Il y a même un navire hôpital, mais où sont les médecins ? En 2019, le gouvernement de Jakarta avait prévu d’armer 20 navires-hôpitaux pour desservir les îles, usage de transport de personnes et de soins, qu’en est-il ?

 

Mais le spectacle, ce sont les tortues et ce matin une baleine nonchalante tout près de nous.

Ce midi, nous avons voulu essayer le restaurant conseillé par certains et avons tenté d’y aller en annexe, mais contrairement à ce que Google annonçait, il n’y avait plus de jetée, donc nous sommes revenus sur le ponton flottant, un peu moins agité que le premier jour, pour nous amarrer. Je suis restée à 4 pattes dessus tant qu’Éric n’avait pas fini la manœuvre d’amarrage. Au restaurant, il a fallu être patient, 45 minutes d’attente pour avoir notre poisson grillé.

Puisque nous avons du temps libre, je travaille au site et Eric fait de la couture. Un taud de soleil pour l’avant.

Les festivités commencent demain soir. Nous craignons seulement la mer un peu agitée et les annexes malmenées. Un voilier a demandé que nous soyons pris en taxi-boat pour ne pas laisser nos annexes s’abimer sur le ponton et nous sommes 20 ! Ça va être cocasse de passer du bateau taxi à notre voilier. Finalement trop difficile à organiser, l’idée sera abandonnée.

Première soirée, compétition de danses « Lawati dances » (danses de la visite) mais pour inaugurer la fête, en vedette américaine, un groupe de rock. Le terreplein est aménagé, au premier rang pour nous des tables blanches avec de quoi grignoter et de l’eau. Nous sommes comme au cabaret à ciel ouvert.

Des décibels dans les oreilles, les basses sont à fond, nous ne pouvons plus parler entre nous. Heureusement arrivent les groupes de danses. La musique est enfin supportable et agréable à entendre, le problème est que c’est une compétition et que tous les groupes vont danser sur la même mélodie.

Lawati dances. https://youtu.be/LZ7URpvvt4w

Lawati dances. https://youtu.be/tywbMe8gmts

 

Le lendemain 2 heures d’aérobic « Fun aerobics with Buton sarong theme », de 6h à 8h, je pense y aller vers 7h mais pour une fois le muezzin ne me réveille pas et je loupe la séance de gym. Breakfast time dans un restaurant, nous leur apprenons à cuire les œufs pochés et en omelette.
Suivi de « Sail Indonesia fashion week », Aie, aie, aie, qu’est-ce que l’on attend de nous ?

Eric est rentré travailler à bord, moi, je joue le jeu, je participe
volontiers aux festivités prévues. Donc la « fashion week » consiste à défiler sur le podium en couple et à se mettre en valeur pendant quelques minutes. Mais je n’ai pas de cavalier. Je jette mon dévolu sur Peter qui a laissé sa douce à bord de Sabu, pour cause de rage de dents ou rage de lui ?
Les premiers démarrent seuls ou en couple, les deux autres hommes célibataires nous font chacun une prestation du tonnerre accompagnés de nos guides féminines. Je n’ai pu me mettre d’accord avec mon partenaire avant et nous montons sur l’estrade, bras dessus bras dessous. Je le regarde évoluer, je m’avance et je danse un “tamure” ou un semblant, la musique est porteuse. Ce n’est pas le rythme écouté la veille où l’on ne pouvait que sauter si l’on voulait danser. Notre prestation est très appréciée, nous nous en rions d’être passés là. De vrais enfants.

Dans l’après-midi, nous nous rendons au night market; il faut trouver la rue pour entrer dans ce petit quartier.

L’accueil est super, l’odeur côté étals de poissons aussi est super!

Pour la soirée du “welcome diner”, nous portons tous le même teeshirt bleu ciel manches longues offert par le rallye. Nous sommes installés à des petites tables drapées, harmonies de noir et de blanc. D’abord un défilé d’enfants tous vêtus de plastique recyclable.

Des idées, il y en a, c’est extraordinaire.

Les jeunes pourraient défiler au Carnaval de Rio,

les robes des demoiselles sont inspirées des tenues du carnaval brésilien, je parle de tenues habillées. Ici, pays islamique, les filles sont, pour la plupart, voilées dès le plus jeune âge, mais tout le monde peut chanter, écouter de la musique et danser , en revanche les demoiselles et les femmes sont très couvertes, pantalons et jupes longues, bonnet et voile, deux pulls !

Les résultats du concours de la « fashion week » par couple: Trois sont nominés, dont Peter et moi. Nous sommes habillés de sarongs, déchaussés et en scène. Je n’ai pas compris les explications de Peter avant de monter sur scène et je tente de le suivre. Mon tour arrive, même musique que le matin, je recommence mon balancé des hanches, je m’arrête pensant que mon cavalier va prendre la relève, mais je n’ai plus de cavalier. Il a perdu son sarong et est au rhabillage quelques mètres plus bas. Je descends le chercher et nous rejoignons hilares les deux autres couples sur la scène. Situation trop cocasse, j’en ris encore. Nous sommes une célébrité, la télévision était là !

 https://youtu.be/utreVUWqH_A

Le dîner buffet est délicieux. Puis danses, un rythme plus facile.

Le 3ᵉ jour au matin, cooking class « nasi bambu » et knitting-crochet.
Les garçons sont en cuisine et les filles tricotent et crochètent. Pour la recette du riz, il faut un bambou nettoyé, une feuille de bananier, du riz blanc ou rouge noyé dans un lait de coco.

Vous mettez la feuille de bananier dans le bambou, vous faites glisser la préparation riz-coco dedans et vous posez les bambous verticalement devant le feu. Deux heures de cuisson. Vous ouvrez le bambou et vous coupez le « saucisson » de riz enveloppé dans sa feuille. Un délice.

Je suis allée tenir compagnie aux jeunes adolescentes qui crochetaient et les ai aidées à défaire les nœuds dans leurs pelotes.

Nous avons ensuite assisté à une chorégraphie de lutte de la part des garçons.

L’après-midi ce sont des jeux, ski sur béton,

https://youtu.be/Ho8HxMt1IQQ

et concours de coloriages pour les très jeunes.

Puis visite d’une école, la Nobel Star School, 100 élèves se produisent devant nous face à la mer. Ce sont nos guides qui les ont formés. Chants, danses, démonstration de jeux traditionnels effectués dans la cour comme le jeu de l’élastique (très pratique avec une jupe longue), les osselets avec des coquillages, lutte. Et puis chants et danses tous ensemble.

https://youtu.be/V5p8q3n8B5U

https://youtu.be/0xqleATrqq8?si=zki6iUfNId_RsLdJ

Le soir « Fashion show of Posuo and Tandaki Competition ».

Le Posuo est le temps de retraite imposée aux jeunes filles non pubères (40 jours pour les générations précédentes, ramenés à 4 jours).

Le “Tandaki ritual” concerne les garçons post-pubères qui vont être circoncis.

D’abord de jeunes garçons vont défiler, vêtus somptueusement. Certains ne comprennent pas ce qu’ils font là, d’autres jouent le jeu. L’un des 10 est un vrai mannequin.

En intermède un saxo et une guitare. Très agréable à écouter.

Puis les femmes montent sur le podium, elles sont une quinzaine. Elles vont ensuite défiler, une par une, suivant le numéro tiré au sort. Je chronomètre, chaque prestation dure 4 minutes 50.

Elles portent des tenues de cérémonie.

Il faut des heures pour se maquiller, (lentilles bleues aux yeux), se coiffer, pour cinq minutes de défilé en solo.

Quand seront donnés les résultats? Nous apprécions le spectacle même si nous le trouvons un peu long. Une partie du public est rentrée, poliment nous attendons la fin. Photos encore photos, il ne reste que 2 voiliers présents SeaHorse et Manevaï.

Nos guides sont déçus d’apprendre que 90% des voiliers quittent Pasar Wajo alors que la fête doit se poursuivre le lendemain par un déjeuner traditionnel. Mais nous avons de la route à faire, des lieux à découvrir et il nous faut partir.

Sampai Jumpa, Pasar Wajo. À bientôt.

www.manevai.fr

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