Belle mosquée à notre arrivée.
Bau Bau. Capitale économique de Buton. Une journée de mer pour contourner le sud-ouest de l’île avec une belle émotion, un voilier nous coupe la priorité, j’entends un clic clic sur la coque, c’est le leurre qui traîne au bout de son fil de pêche qui atterrit sur notre balcon. (En fait nous lui en parlerons peu car nous prendrons le temps de faire connaissance et de sympathiser). Nous arrivons à Bau Bau. Quelques cargos à quai et quelques cargos à l’ancre. Difficile de trouver un bon mouillage, il nous faut nous éloigner des autres voiliers déjà arrivés.
Le chemin d’accès à la passerelle n’est pas encore achevé. Nous avons le temps de reconnaître le centre commercial Lippo Plaza, tout proche avant de revenir dîner sur Manevaï. Beaucoup de circulation mais c’est une petite ville. Des échoppes partout, des gens très gentils. Des poubelles et quelques rats dans les rues.
Dans le centre commercial, des croissants et des pains au chocolat!
Et une immense boutique de mode appelée Mata Hari. Je ne fais pas le rapprochement tout de suite avec l'”espionne”. Un petit rappel historique: Margaretha Geertruida Zelle dite Grieteje Zelle, née le 7 aout 1876, mariée à 18 ans à la suite d’une annonce matrimoniale, avec un officier de la marine néerlandaise de 19 ans son aîné avec qui elle part vivre aux Indes néerlandaises. Elle shabille à la javanaise, apprend la danse javanaise. Le couple revient en Europe, après avoir perdu un garçon, se sépare et Grietje devient courtisane, elle se produit presque nue sur scène sous le nom de Mata Hari qui signifie “Oeil du jour” en malais…1914, 1915, 1916. Elle se soucie fort peu des nationalités de ses amants…13 février 1917 elle est arrêtée mais appporte très peu d’informations. Accusée d’espionnage, elle sera fusillée le 15 octobre 1917. (Wikipédia).
Bau Bau, la population est d’origine malaise. Le sultanat de Buton a existé de 1332 à 1960. Beaucoup de témoignages de son passé glorieux dans les manuscrits conservés sur Buton, la forteresse, la mosquée et les maisons du Sultan. La forteresse de Keraton a été construite au XVI -ème siècle pour les 3ème et 4ème sultans de Buton, seule forteresse construite exclusivement par les Indonésiens, elle domine la ville et le port. Comme dans quelques châteaux-forts en Europe, les blocs de pierre, ici de la pierre volcanique et du corail, ont été cimentés par un agrégat de sable et de blancs d’œufs utilisé comme mortier. L’histoire ne dit pas combien d’œufs et de poules, il a fallu pour établir un mur de 7km de long sur 2 à 3 mètres d’épaisseur et 3 mètres de hauteur qui enserrent 24000 ha. La muraille était percée de 12 portes. En Europe on nous expliquerait qu’elles symbolisent les mois, les heures ou les constellations. Ici c’est plus trivial, il s’agit des 12 orifices du corps humain, yeux, nez, bouche, oreilles, (ça peut faire 7), 3 méats et la peau. Il m’en manque un.
Elle est (peut-être) la plus grande forteresse au monde.
A l’intérieur l’habitat traditionnel est composé de maisons en bois sur pilotis, actuellement remplacés par des plots de béton.
Les maisons sont toujours occupées, les femmes tissent les traditionnels sarongs, la grande mosquée appelle à la prière.
l’accès est libre à la forteresse. C’est un bus qui nous y amène le premier jour des festivités, les habitants descendent pour la plupart de la famille royale. Le Palais Malige fut la résidence du 36eme et avant dernier sultan de Buton, La Ode Hamidi (1928-1937).
L’ananas et le dragon sont les deux emblèmes de la ville et nous les retrouvons souvent sculptés dans la pierre ou dans le bois en décoration, en revanche, il n’y a pas de cultures d’ananas sur l’île. Un petit cimetière cerné de murs de blocs de lave mais les sultans avaient leurs propres sépultures individuelles.
Puis visite d’une école, toujours dans la forteresse.
Jacqueline de « Queen B » organise une chorale,
nous nous essayons aux jeux traditionnels. La marelle, c’est encore facile, mais le palet présente des difficultés. Un morceau de noix de coco propulsé par un bambou doit « dégommer » le morceau de coco à 15 mètres.
Nous sommes emmenés à l’Office de Tourisme, situé dans la citadelle, accueillis par le délégué au tourisme. Quelques danses traditionnelles d’hommes mimant les combats et lunch délicieux.
L’arbre de la connaissance, (arbre à rayures vertes de Baubau). Eucalyptus.
L’après-midi, ceux qui le désirent sont emmenés à la cérémonie de la circoncision au village de Kaisabu. Cette invitation a soulevé des polémiques dans le groupe, certains personnes confondant circoncision chez les garçons avec la pratique barbare de l’excision pratiquée sur les jeunes filles. En effectif restreint, nous arrivons au village dans une grande salle couverte, un genre d’immense préau. 100 enfants sont parés des plus beaux costumes et attendent sagement sur des chaises.
Que va-t-il se passer? Même nos guides hésitent sur le déroulement des opérations. Nous ressortons du bâtiment avec les enfants en file indienne pour aller chercher le plus vieux monsieur du village.
C’est comme une procession, moi je suis accompagnée de ma voisine de chaise, l’épouse du chef du village, merci Google translate pour communiquer. Le retour se fait par la rue passante mais les voitures et scooters prennent leur mal en patience. Nous retournons à nos places, l’aïeul va être pris en photos avec les enfants groupés 15 par 15 derrière lui. Puis « Sail to Indonesia » est invité à figurer sur les photos derrière toutes les autorités de la zone.
Les enfants chahutent, les parents les raccompagnent. Et nous remontons dans le bus précédé d’une voiture de police. Nous restons dubitatifs, quand a eu lieu la circoncision rituelle, a-t-elle eu lieu ? Elle devait être effectuée avec une pointe de bambou, ça c’est pour la tradition puis un médecin devait intervenir pour terminer le travail avec toute l’asepsie nécessaire. Sera-t-elle seulement chirurgicale effectuée par un médecin ? En tout cas, nous avons passé une bonne après-midi à admirer tous ces costumes. Le retour à bord est dans la bonne humeur, nos guides nous racontent des anecdotes sur leur vie.
Arrivés à destination, les 36 gallons de 19 litres d’eau nous attendent. Il nous faut relever le mouillage, nous rendre au ponton et remplir nos caisses. La main d’œuvre ne manque pas, les garçons, qui se baignaient là, veulent participer. Ils portent les bouteilles, les posent sur le pont, quelques-uns sont chargés de verser dans les nables.
Ils aimeraient certainement visiter mais ils sont couverts de sel, ils ne demandent rien. Pas le temps de les remercier. Ils sont déjà repartis avec les bouteilles vides qu’ils vont entasser dans un truck.
Problème de l’eau en Indonésie. L’eau du robinet n’est pas potable. « En 2023, 21,69% de la population a accès à l’eau du robinet. Dans les localités les personnes utilisent encore l’eau des puits de forage pour un usage quotidien tandis qu’à Jakarta les gens ont l’habitude dépendante d’utiliser de l’eau en bouteille ». (13/03/2023 Forum mondial de l’eau. Le courrier du Vietnam).
2ème jour. En bus direction le village de Little Bali. Peuplé essentiellement d’anciens Balinais transplantés ici, car surpopulation en ville. Maisons typiques, temples et rizières.
Notre guide, Eka, lui-même balinais, nous fait revivre le temple qu’il faut l’imaginer un jour de cérémonie couvert de fidèles, tous vêtus de sarongs colorés.
Une offrande.
Stop pour un coco drink.
Notre balade se poursuit vers un four à briques. La terre est juste à côté au sol. Les moules.
Cuisson au feu de bois sous les piles de briques entassées en pyramide. Combien de temps de cuisson et combien de temps de refroidissement ?
Déjeuner à l’ombre dans le jardin d’un hôtel, la piscine nous tente, il fait si chaud.
Puis une ferme perlière dans un complexe hôtelier en travaux. Les nacres sont taillées autour de la perle blanche encore enchâssée dans la nacre. Personne n’est intéressé. Dommage pour les deux personnes qui se sont installées pour nous près d’un snack. Les nacres ne produisent pas de perles entières, l’eau serait -elle trop chaude ?
Puisque l’après-midi n’est pas terminée nous invitons nos guides à bord. Ils adorent les cookies au chocolat et jus de fruits.
Le lendemain matin, j’ai rendez-vous avec Nining pour l’atelier d’une couturière, Lusiana, celle qui confectionne les si beaux costumes traditionnels, enfants et adultes.
Notre guide Nining va jouer au mannequin. (De son nom Wa Ode Nining Kurnia).
Une coiffure comme celles des photos demande 15 jours de travail et est vendue au prix de 1 000 000 de roupies, ( j’enlève 4 zéros, cela donne 100 dollars australiens donc 60 €uros). Costumes et coiffures sont entièrement faits à la main. La corne derrière la tiare représente la coiffure de cheveux sur laquelle l’« édifice » d’or ou d‘argent venait s’adosser.
Les boutons décoratifs sur la manche n’étaient destinés qu’aux princesses.
Mon chauffeur sur le scooter est le mari de Nining . Eric nous rejoint et nous allons ensuite visiter tous les 4, la maison du Sultan en ville, Istana Malige, avec toutes les explications de Nining, la visite est passionnante.(L’ananas au faîte du toit).
En face de la maison un préau couvert pour un orchestre de tambours. Lorsque le Sultan recevait, les tambours entraient en action pour que les oreilles indiscrètes ne puissent rien entendre.
Des amis de Nining.
Puis déjeuner tous les 4 près du port, poisson, riz et épinards. Chouette je retrouve le jus de Corossol que j’aime tant. Nous rentrons en Pédicab, non en motocab. Au revoir Nining, Sampai Jumpa. We keep in touch.
Nous devons appareiller vers 15 heures pour reprendre la mer. Direction Bonerate.
A très bientôt. Pour Komodo.
I am so happy to having Madam n Sir in Baubau. South East Sulawesi. You will be always welcome to my home n my city. Baubau now is your second home Madam.