Nous avons pu nous rendre sur le site de Waitangi tout proche de la marina pour le Matariki Day et avec ces photos nous allons essayer de retracer rapidement l’Histoire de deux peuples qui apprennent à vivre ensemble et l’importance des Pléiades dans la culture māorie.

La Nouvelle-Zélande a connu son premier peuplement de Māoris à partir du XIIIème siècle.

1642, Abel Tasman explorateur et navigateur hollandais est le premier Européen à explorer la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Quatre de ses hommes sont tués lors de la seule rencontre qu’il a avec les Indigènes dans la Baie qu’il dénomme la “Baie des meurtriers” connue aujourd’hui sous le nom de Golden Bay, à l’extrémité nord-ouest de l’ile du sud.

1769, James Cook cartographie les côtes, ouvrant la voie aux premiers chasseurs de baleines et de phoques. A la première rencontre de Cook avec les Māoris à Poverty Bay quelques escarmouches causent la mort de plusieurs indigènes dont deux chefs, le navigateur remonte vers le nord et passe une semaine dans la Baie des Iles.

1772, Marc Joseph Marion du Fresne, dit Marion-Dufresne fait route vers la Nouvelle-Zélande.

Il mouille dans la Baie des Iles le 04 mai, les relations avec les indigènes sont cordiales au début de leur séjour, mais après avoir enfreint un tabou, Marion Dufresne et une dizaine d’hommes sont capturés, massacrés et sans doute dégustés. Le 13 juin, plusieurs hommes à la recherche de bois connaissent le même sort. Un seul réussit à rejoindre un navire à la nage. L’alerte est donnée et l’équipe à terre réussit à libérer Crozet resté seul à se défendre. Au total, Dufresne et 24 membres d’équipages sont manquants. Les deux navires lèvent l’ancre au bout de 2 mois sans avoir terminé leurs réparations, mais après avoir tué 250 Māoris et brûlé villages et pirogues en représailles.

Tout au long du XVIIe, des aventuriers ont touché les côtes de cette terre, marins, explorateurs…Les navires de chasse à la baleine et au phoque y trouvent refuge, des points d’eau et de quoi s’approvisionner.

Début XIXᵉ, les colons britanniques s’installent dans l’ile du nord et dans l’ile du sud, suivis d’une petite population asiatique. Les Māoris voient arriver ces Pākehā avec sympathie et intérêt, le commerce avec les blancs leur permettant de prospérer. La civilisation coloniale commence à s’implanter avec l’arrivée de familles et de missionnaires.

Début XIXème. Russel dans la Baie des Iles est une station baleinière. L’anarchie qui y règne lui vaut le titre de « Bouge du Pacifique ». Charles Darwin de passage en 1835, aide à financer la première église, Christ Church.

 

1840,Traité de Waitangi, Bay of Islands. Traité censé garantir aux premiers habitants le contrôle de leurs ressources naturelles, en contrepartie, ils reconnaissaient la souveraineté de la Grande-Bretagne. Le traité n’est pas rédigé dans les mêmes termes en langue native et en langue anglaise.

 

 

Le nombre croissant de colons et l’occupation des terres entrainent des conflits qui vont durer de 1850 à 1870. En mesure de représailles, l’autorité confisque des terres…

1834, Te Kara, le premier drapeau néozélandais devenu le drapeau des Tribus Unies de Nouvelle-Zélande en 2015.

La découverte de gisements aurifères accentua les flux de migrants. Il faut se remettre en mémoire nos lectures de Dickens pour comprendre ce que fuyaient ces hommes, ces familles, ces enfants. Mais la traversée qui durait 4 mois, navires à voile, était éprouvante. Le froid dans le sud, la faim, la promiscuité, la maladie décimaient la population de voyageurs.

Une fois sur place, il n’y avait rien, tout était à construire. Lire Sarah Lark.

1867, les Māoris obtiennent 4 sièges au parlement. Ils utilisent tous les stratagèmes pour garantir les promesses signées par le passé.

1893, le droit de vote est accordé aux femmes y compris les femmes māories. Toutefois elles ne seront éligibles qu’en 1919.

1907, la Nouvelle-Zélande devient un Dominium indépendant de l’empire britannique.

14 /18. Les Māoris s’engagent et servent sur 3 théâtres d’opération Samoa, Moyen-Orient et Bataille de la Somme. Initialement ne leur seront confiés que des travaux de terrassement, d’intendance, de désamorçage des bombes puis la guerre traînant la conscription est étendue. Plus de 2000 Māoris s’engagèrent dans le Native Contingent and Pionner Battalion.

Les volontaires menés par Te Rangi Hiroa (Peter Buck), māori, médecin militaire, espéraient être ainsi reconnus à égalité avec les Blancs.

39/45. Les Māoris s’engagent la veille de l’entrée en guerre de la Nouvelle-Zélande en s’alignant au côté de la Grande-Bretagne. Par la formation du 28ᵉ bataillon, les Māoris souhaitaient une unité militaire distincte afin d’accroître leur visibilité en servant aux côtés de leurs compatriotes Pākehā en tant que sujets de l’Empire britannique. Campagnes de Grèce, d’Afrique du Nord et d’Italie.

Le 28ᵉ est devenu le bataillon néozélandais le plus décoré pendant la guerre.

Le retour du 28ᵉ bataillon.

1975, Waitangi Treaty Act. Un tribunal est chargé de dédommager les Māoris pour les terres dont ils ont été spoliés.

 

Visite du site de Waitangi, Treaty House.

Wakas.

Danses et Hakas.

 

Matariki est le nom donné à l’ensemble des étoiles appelées les Pléiades. Pour beaucoup de tribus, voir l’amas des Pléiades apparaître avant le crépuscule fin mai début juin est le signe de l’année nouvelle.

Cet événement est célébré dans tout le territoire sous forme de spectacles, festivals, de chants, de danses et de partage de nourriture.

En 2020, alors en campagne électorale, la première ministre Jacinda Ardern a décrété que ce jour des Pléiades serait aussi un jour férié. « Un temps de réflexion et de célébration et notre premier jour férié qui reconnait Te Ao Maori (le monde maori). Ce sera une journée pour reconnaitre l’identité unique et la diversité de notre nation … » Temps de rassemblement, honorer les morts, célébrer le présent et faire des plans pour le futur.

Cette constellation est aussi importante pour beaucoup de cultures, déjà représentée dans la Grotte de Lascaux, présente en Grèce, en Égypte, en Perse, en Chine, en Inde, en Polynésie, mais aussi chez les Aborigènes d’Australie et les Indiens d’Amérique entre autres.  Importante pour certaines religions dans le monde, elle est mentionnée dans le Coran, la Bible et le Talmud.

Les marins utilisaient ces étoiles pour naviguer, les paysans pour déterminer le moment des semailles et des moissons.

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