Nous avons passé plus de 2 mois à Scarborough, nous attendions du matériel, il fallait l’installer, et le nouveau sondeur après 10 jours de service est tombé en panne. Donc nous sommes retournés chez le fournisseur qui nous a assurés que le nouveau arriverait bien vite de Sydney. (Hum…).

Entre temps le tuyau d’injecteur d’« Old Fart »  a été mis en place mais bouché, il a été vite démonté et remboursé.

Grâce à la marina, un soir, nous avons fait connaissance de plusieurs yachties dont “Gloria Enchantée” à bord de Kindred Spirit et Lyda et Bill, à bord de Viajero. Elle, est Colombienne et lui Australien. Quel plaisir de parler espagnol. Un autre skipper à bord de Dazzler parlait aussi espagnol. Ce fut un bon moment. Dommage, nous allions partir quelques jours plus tard.

J’ai déjà écrit que la marina était très agréable, Tracy et Richard à l’accueil sont adorables, le spectacle des petites vedettes de particuliers mises à l’eau le matin, ressorties de l’eau avant 17h est intéressant, jours de semaines et jours fériés compris.

La vie dans cette grande banlieue résidentielle de Brisbane est plaisante. Le niveau de vie élevé, la moyenne d’âge pourrait le paraitre aussi mais les jeunes étaient en classe (en uniforme) et nous ne pouvions voir que le 3ème et 4ème âge profiter des bords de mer aménagés en marchant ou en roulant dans leur fauteuil électrique.

Nos excursions en voiture ou en train :

La campagne environnante dont les Glass Mountains de Cook.

Le village historique de Caboolture  https://historicalvillage.com.au

La ville de Redcliffe, ville des BeeGees. (Pour mémoire :  BG, Brothers Gibbs). Pendant quelques mois en 1824, elle fut le lieu d’implantation d’une colonie pénale. Elle fut ensuite délaissée et reprit vie en 1860. Le développement résidentiel commença dans les années 1880, elle est à présent très prisée des retraités. L’économie de la ville est basée sur la pêche, poissons et crevettes et le tourisme. 500000 visiteurs par an. Nous profitons by bus de son marché le dimanche matin.

La ville de Sandgate. Premier nom : Warra en langage Turbull (grande étendue d’eau). L’existence des Aborigènes  dépendait de leur connaissances des saisons et de leur environnement, des lances, des boomerangs pour chasser et des filets pour pêcher. La ville se développe à partir de 1853, première implantation une baraque de police d’où partaient les raids contre les naturels. Le train relie la ville à Brisbane en 1882.

A Scarborough, la température fraichit, il fait 15° dans le carré au réveil, nous sommes en pull et pantalon, il est temps de monter vers l’équateur.

Jeudi 11 mai. Toujours pas de sondeur, Eric rebranche l’ancien et vogue la galère.

Premier mouillage Double Island Point. Nous y arrivons de nuit en suivant Roseanne, dont nous ferons connaissance plus tard.  Nous voyons les voiliers danser la gigue et voulons nous mettre à l’abri de la houle. Au radar nous apercevons des formes que nous prenons d’abord pour des embarcations, nous nous méfions, le bruit du ressac est trop important pour se rapprocher encore. Nous apprendrons que Roseanne a essayé de nous joindre par VHF et nous a même fait des signaux avec sa lampe torche pour nous indiquer où mouiller. Nous, étant plus près de la côte nous avons passé une nuit moins mouvementée que les autres.

Au matin, nous avons découvert le banc de sable, les vagues que nous entendions venaient de là, quelques voiliers étaient mouillés derrière à l’abri. Mais il faut être un local, attendre la marée haute pour passer derrière le banc et le faire de jour.

 

12 mai. Nous reprenons la route vers Wide Bay pour chenaler à l’Ouest de Fraser Island.

L’entrée pour passer la barre est marquée par des bouées virtuelles indiquées en noir sur l’écran, pas de couleur verte et rouge. Il faut mettre le doigt sur la bouée pour en connaître la couleur.

Les vagues cassent sur le récif à notre gauche mais dans la passe, tout est calme nous passons le « Mad Mile », aucun problème. Soudain une vague traitresse arrivée de l’arrière vient casser sur la jupe inondant le cockpit et le plancher du carré. On appelle ça une baleine. Eh bien se prendre une baleine par l’arrière, ça fait mal ! De plus comme les hublots situés très bas dans le cockpit étaient restés entrouverts, l’eau en a profité et a mouillé bannettes, machine à coudre, tissu, cartons tout ce que nous entreposons lorsque nous n’avons pas de passagers à qui offrir ces postes.

Mouillage à Garry’s Anchorage à hauteur de Stewart Island. Pendant 3 heures nous allons essayer de dessaler au maximum tout ce qui a été touché. Manevaï est devenu un bateau séchoir. Roseanne arrive au mouillage quelques heures après nous. Une petite excursion à terre à la recherche des Dingos. Ouf! point de Dingos mais ce sont les nonos et les mosquitoes qui nous accueillent. « Garrys anchorage is famous for this sandflies » ! Je ne l’avais pas lu cet avertissement.

Appareillage le matin à la marée basse pour chenaler dans les bancs de sable vers Maryborough, sous la pluie.

Cartes, Application Donia, sondeur à l’appui, cela ne nous empêchera pas de caresser un banc et d’y rester scotchés pendant 2heures à attendre la marée salvatrice. Le temps de déjeuner, de tenter des manœuvres avec une ancre à bâbord mouillée très loin…On est décollé.

Nous reprenons la route. Je ne veux pas arriver de nuit à notre prochaine étape et je demande une halte dans la Mary River.

Au matin des champs de canne à sucre, quelques belles propriétés jalonnent les bords de la rivière.

Maryborough : « Mary Poppins » et « Punky Turtle ».

Eh oui Mary Poppins est née ici. Plutôt son auteure P. L. Travers. Au-dessus de la banque que son père dirigeait. A l’âge de 8 ans ses parents l’emmènent à Bowral en Angleterre. La statue en bronze de Mary Poppins avec le fameux parapluie a été érigée près de la banque en 2005.

Un festival est organisé chaque année dans sa ville natale en son honneur. Quel dommage, personne n’a pensé à commercialiser des copies de ce parapluie.

La tortue de la Maryriver est bien spécifique et endémique. Elle fait partie des Elusor Macrurus. Et me croirez-vous ? Cette tortue respire par l’anus. A cloacal ventilator! Les tortues punks respirent grâce aux cloaques, des glandes spécialisées, situées dans leurs organes reproducteurs. Comme elle peut rester plusieurs jours sous l’eau (eau douce), sa carapace se couvre d’une belle crête de mousse. Et comment fait-elle lorsqu’elle est enrhumée ? Elle a été recherchée comme animal de compagnie et est en voie de disparition. Un individu adulte ne se reproduit qu’à l’âge de 25 ans. Un programme de sauvegarde et d’études a été mis en place.

La ville de Maryborough est belle, tous les vieux bâtiments, (150 ans environ) ont été conservés. La poste, toujours en fonction, date de 1866 et est le plus vieux bâtiment.

Les rues sont larges, taillées au cordeau, le passé est mémorisé à chaque carrefour.

 

C’est un passé palpable, très proche et nous admirons la volonté, la ténacité, l’envie d’entreprendre de ces pionniers.

Histoire de Maryborough. Le nom de Maryborough vient de Mary River, rivière nommée ainsi en l’honneur de l’épouse de Charles Augustus Fitzroy qui était le gouverneur des New South Wales de l’époque,1847.

1802, 1822, deux navigateurs anglais parcourent la côte de Hervey Bay et constatent que les indigènes y sont nombreux. Quelques forçats échappés du bagne vivent avec les tribus. Ici ce sont les Gubbi Gubbi, les premiers occupants. La ville se développe à partir de 1842. Son économie est centrée sur la vente du bois, de la laine, de la viande…La culture de la canne à sucre démarre en 1859. C’est un grand port d’entrée. Le seul avec Sydney pour les colons libres ayant le droit de débarquer, ce qui va contribuer à la richesse de la ville. C’est aussi centre d’hébergement pour les Peuples des Iles du Sud, les Kanakas, importés pour travailler sur les plantations.

En 1905, un vraquier venu d’Hong Kong apporte la peste dans ses sacs. 5 des 7 enfants de la même famille, deux infirmières et un voisin vont mourir. Une panique s’empare alors de la ville et la maison de la famille touchée est brulée.

Tous les citoyens remarquables sont honorés par une plaque en cuivre gravée à leur nom et posée au sol.

La personne qui étudié « Cucul la tortue » vient d’être nominée.

Une visite au musée de la deuxième guerre mondiale, accueillis par une hôtesse charmante. Le musée expose un couteau ayant appartenu à Hitler.

Nous sommes mouillés dans la rivière sur le seul coffre resté libre. Le ponton est squatté par des habitués qui passent leur vie à bord ou dans leur camping-car et prient pour que les inondations ne se renouvellent pas. La dernière a fait monter l’eau plus haut que le toit du restaurant de la marina. Et 3 piles du ponton principal tordues doivent être changées. Beaucoup de bâtiments sont encore en restauration après l’inondation de 2022.

Le marché est le jeudi, nous y complétons nos produits frais avant d’appareiller à 10h.

18 mai. En route vers Bundy, Bundaberg. Nous reprenons la Mary River en sens inverse et tournons à gauche sur le Great Sandy Strait. Premier mouillage à la sortie, à Burrum Heads.

Bundaberg. Jolie marina, seulement, elle est un peu éloignée de la ville. La marina du centre-ville a été détruite à la dernière inondation. Arrivés vendredi après-midi, très bien accueillis par le personnel. Nous récupérons le nouveau sondeur et l’axe pour le hale-bas, arrivés par la poste. Très peu de bus pour aller en ville, il faut bien calculer.

Nous passons quelques heures dans le Botanic Garden, un musée retraçant la vie des pionniers, un musée consacré au héros local de l’aviation Bert Hinkler (1828, premier vol en solitaire de l’Angleterre en Australie), une jolie maison coloniale d’exploitants de canne à sucre.

Cultures de noix de Macadamia.

Nous sommes inscrits au service de bus assuré pour le Shalom Market du dimanche. A la fois marché de primeurs, énoooormes les primeurs! et stands de particuliers, chiens, poussins, antiquités, vide grenier, couture, broderie et tricot, musiciens, jongleurs et bien sûr beaucoup de sandwiches et boissons. Tous ces stands sur le campus du Shalom Catholic Collège.

   

Lundi matin appareillage pour l’estuaire de la rivière où nous devons nous y reprendre à 3 fois pour bien crocher. Nous tentons le petit bassin de Burnett Heads Harbour mais ne sommes pas certains que les fonds soient propres. Ce petit bassin n’existera plus dans 2 ou 3  ans, il va être transformé en marina avec appartements de luxe sur la rive. « ♪  C’était un petit bassin qui sentait bon le jusant marin ♫ ». Dommage pour la faune qui y vit depuis longtemps.

De là il est facile de se ravitailler, il y a toujours aussi peu de bus…

Premiers kangourous aperçus alors que je déguste une lemon slice, recommandée par Gloria Enchantée.

Aidée par un Cassican à tête noire.

Nous louons une voiture pour continuer la découverte de Bundaberg et goûter son fameux rhum à la distillerie ! La visite dure 90mn, nous nous défaisons de tous nos appareils électroniques jusqu’aux montres, secret de fabrication bien gardé, la guide est sympa, elle doit être drôle mais nous ne saisissons que 25 % de ce qu’elle dit. La boutique est très belle,

mais le rhum est un tord-boyau pour nos palais d’Européens.

Direction « Mon Repos », aire de reproduction des tortues, les tortues ne sont pas là, ce n’est pas la saison. Puis le mur de pierre des Kanakas, mur qui fait office de mémorial à présent.

Quelques kangourous curieux nous observent de loin.

(Photo obtenue avec un téléphone mobile).

Puis Childers, jolie petite ville des années 1860, marquée par l’incendie de son auberge de jeunesse, il y a 20 ans, et la mort de 15 Back Packers.

Les 15 Jeunes immortalisés par une artiste locale.

Nous admirons, dans l’hôtel reconstruit, une exposition de Patchwork de toute beauté.

Avant de rendre la voiture nos déjeunons au Grunke, toujours  recommandé par Gloria enchantée. Délicieux restaurant installé sur la rivière en centre-ville.

Histoire de Bundaberg. Le nom de Bundaberg vient du nom d’une tribu Taribelang auquel a été attaché le suffixe saxon Berg ( ville). La première personne, non indigène, à mettre les pieds dans cette zone en 1830 est un bagnard échappé du pénitencier de Moreton Bay qui vivra quelques années parmi les Aborigènes. En 1848 première station d’élevage de mouton. Pour cela il faut de grandes étendues de terres, ce qui va créer des heurts avec les natifs. 1860, élevage de bétail. Puis exploitation du bois. La canne à sucre est introduite en 1866 grâce aux frères Stuart qui jugent le sol volcanique de la région propice à cette agriculture.  La canne à sucre demande beaucoup de main d’œuvre et les bateaux appartenant aux riches sucriers partent aux Fidji, Salomon et Nouvelles Hébrides « recruter ». Ces hommes et femmes avaient un contrat de 3 ans et si les maladies et la malnutrition ne les avaient pas tués, ils pouvaient ensuite rentrer chez eux avec un petit salaire. En 1904 cet esclavage devient illégal.

Le port de Bundaberg se développe entre temps. 1942/1954 des inondations importantes obligent les installations portuaires à déménager vers l’estuaire de la rivière.

Nous avons été frappés par le nombre de maisons anciennes qui ont été surélevées, certaines dans la crainte de la future inondation, d’autres pour gagner un sous-sol aménagé ou non.

24 mai après-midi, en route pour Gladstone.

 

 

www.manevai.fr

 

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