Ureparapara. Banks. 39 km². Point culminant 764m. Diamètre 8 km. Nous longeons l’île par le sud. L’arrivée ici est magique, nous sommes dans un cratère affaissé, ouvert au NE.

C’est un cratère effondré d’un côté et ouvert à l’Est, la forme du volcan fait penser à Packman, jeu vidéo beaucoup pratiqué par certains. (Wikipedia).

Aux fumées blanches qui s’élèvent au-dessus des arbres, nous devinons les villages sur la rive sud. Nous n’avons pas encore choisi notre mouillage que des pirogues arrivent, une, deux…

Six pirogues menées par des enfants et deux adultes.

Quel accueil ! Nous les laissons nous conseiller pour le mouillage, nous espérons surtout qu’il n’y aura pas de grains trop violents ici, car cela peut se révéler un piège. John, un des 7 chefs, reste bavarder avec nous, les garçons se sont vite carapatés après avoir reçu des bonbons. Un autre chef, Fréderic nous rejoint avec un ananas, cadeau de son épouse Cynthia. Un autre adulte, Atkinson reste en retrait.

Nous savons qu’ici, ils ont besoin de tout, grâce à Anne, rencontrée à Saint Vincent de Paul à Nouméa. Demain, nous offrirons du sel, de la lessive, des vêtements, des piles, du matériel de pêche… Et j’organiserai peut-être une séance de manucure.

 

Le lendemain, John est arrivé en premier, puis des enfants, puis Frédéric.

300 personnes au village, 200 enfants. Alors que je demandais à Frédéric combien d’enfants il avait, il pouvait répondre 2 garçons, mais devait faire un effort pour compter ses filles. Explication :  Les garçons resteront avec leur père alors que les filles partiront dans leur belle-famille.

Nous avons bavardé deux heures, John avait mandé Atkinson d’aller nous chercher des légumes au jardin, tomates et poivrons, mais le jardin se situe de l’autre côté de la baie et pas au bord de l’eau, il faut y aller en pirogue et ensuite, il faut grimper, cueillir les légumes et revenir.

Nous avons distribué lessive, sucre, sel, stylos, piles. John commençait à prendre un peu trop de place. J’ai compris, lorsqu’il m’a demandé de cacher le sac de vêtements que je lui avais prévu, qu’il n’avait aucune intention de le redistribuer à la communauté.  Nous avons invité Frédéric à monter à bord avec ses petits. On a bien senti qu’il y avait rivalité entre les deux hommes. Nous voulions appareiller avant 15 heures pour ne pas arriver en milieu de nuit à Sola où nous devions faire notre entrée officielle.

Ouf, les légumes ont été livrés à temps, j’ai remercié, mais trop chichement, Atkinson pour son gentil service et nous avons réussi à appareiller avant 15h. Une pirogue chargée de bananes tentait de nous rejoindre, nous étions désolés, trop de bananes déjà à bord. Photo de tous les légumes rapportés par Atkinson, ils étaient joliment enveloppés dans une feuille maintenue par une fine liane.

Sola, back again. À la nuit, 5 heures de route quand même, au moteur, nous sommes arrivés à Sola. Nous y avions déjà mouillé, seules les torches des riverains nous dérangeaient pour distinguer le platier que nous entendions, le ponton démoli que nous devinions…

À 22 heures, le douanier nous appelle sur le canal 16 de la VHF. Un dimanche !!! «  Manevaï this is Customs, one channel down »,« What ? Sorry, can you repeat ? ». « One channel down ! » Ce qui prouve qu’il sait se servir d’une VHF et qu’on ne bavasse pas sur le 16. « Ok Fifteen ! »« Ah ben, on ne me l’avait jamais faite celle-là » dit Eric.

Rendez-vous est pris pour 9 heures le lendemain.

À terre, dans le bureau, les palabres, les papiers, tout est Ok, puis le douanier demande une visite à bord. Je les laisse reprendre l’annexe et suis toujours dans la rue à regarder la vie des locaux.

Le marché est un peu plus fourni.

À bord, notre fonctionnaire patenté prend des photos, tique sur le Uru entamé dans la cuisine alors que nous avons deux saladiers remplis de légumes, tomates, poivrons, aubergines.

Ne dit rien non plus pour tous les fruits installés dans le filet à l’extérieur. En attendant le retour des papiers, nous reprenons la rue principale de Sola.

Nous assistons aux travaux, le contremaitre a demandé à ce que les ouvriers protègent le béton tout frais et posent une toile de tente sur le dernier tronçon.

Nous devons finaliser notre entrée à Luganville, nous continuons donc d’arborer le pavillon Québec dans les barres de flèches. Et les problèmes vont venir de ce pavillon jaune.

À 16 h appareillage, 5 heures de route, dîner en chemin, nous finissons le thon pêché il y a 2 jours avec une purée de Uru.

21 heures, nous sommes à Ureparapara, surveillés par les torches qui cherchent à distinguer quel est l’intrus qui ose.

Nous savons qu’un paquebot est attendu pour le lendemain et sommes revenus exprès pour voir les danses prévues pour les touristes. À 7 heures, le Soleal, petit paquebot de la Compagnie du Ponant, mouille dans la baie.

Nous suivons le flot de touristes avec notre annexe, mais ne beachons pas au même endroit.

Accueil des touristes.

Le village est superbement décoré et nettoyé, nous n’avons jamais vu cela depuis que nous sommes au Vanuatu.

Dommage, certains natifs portent un masque et tous les touristes en sont couverts. Pour l’anecdote, un paquebot est arrivé il y a quelques jours à Sydney et on a dénombré 200 personnes positives à la Covid. Le Vanuatu a été très peu touché par le virus et une arrivée massive d’étrangers peut les contaminer. À bord du Soleal, il y a 160 passagers et 160 personnes chargées de leur bienêtre, équipage et gentils organisateurs tout compris.

Eric et moi essayons de nouer avec la population que nous espérons revoir le lendemain après le départ de la foule. Mais notre pavillon jaune a attiré l’attention du “Border Control” embarqué sur le Soléal avec un douanier et une agente de l’immigration. Ils sont à bord du paquebot depuis leur entrée au Vanuatu.

« Et pourquoi portez-vous toujours le pavillon Québec ?

Parce que nous ne sommes pas encore passés à Luganville pour terminer notre entrée.

Donc, vous n’avez pas les tampons de l’immigration sur vos passeports ?

Non, mais venez à bord, nous avons tous les papiers remis à Sola.

Sola n’est pas un port d’Entrée.

Comment ça, Sola n’est pas un port d’Entrée ? C’est écrit sur tous les documents.

Non, vous n’avez pas les tampons sur vos passeports, vous devez partir immédiatement pour Luganville.

Non, nous voulons passer 2 jours ici avec ceux que nous connaissons.

Non, vous partez immédiatement.

Laissez-nous nous excuser auprès des chefs.

Non.

Si !!! »

Après avoir prévenu le Chef Frédéric, nous avons rembarqué dans l’annexe. Furieux et tristes.

Un petit coup de VHF sur le 16 pour le Soléal pour nous excuser auprès du commandant, Pierre-Marie Ducournau, qui voulait passer nous voir. Nous avons pris notre annexe, l’avons rencontré à l’arrière de son navire, lui aussi masqué, avons refusé de monter à bord.  Nous avons échangé 10 minutes, puis sommes repartis vers notre voilier. En faisant durer au maximum nos manœuvres d’appareillage, nous n’avons pas réussi à lever l’ancre après le paquebot, ne serait-ce que pour faire marner les trois parasites embarqués aux frais de la compagnie pendant tout le séjour au Vanuatu.

À présent, nous sommes en route doucement vers Luganville, il n’y a pas de vent. Mais nous allons profiter du peu de vent comme prétexte pour faire deux escales. Nananère!!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.