Nous y arrivons après quelques heures de route.
Il fait un peu gris, Manevaï glisse sur l’eau doucement vers Espiritu Santo. Nous laissons l’île surnommée le Dauphin sur notre gauche et entrons dans un havre de verdure. Le mouillage recommandé se situe entre deux îles, l’eau y est turquoise, une tortue glisse calmement entre deux eaux. Nous avons pour but d’aller à la Mission Catholique. Pour cela, une fois à terre, il nous faut pousser un peu les vaches qui broutent dans le champ près de l’école, l’élevage bovin est une des ressources économiques du village. Les enfants pendant la récréation vont mettre les pieds dans l’eau, il n’y a qu’à dévaler la pelouse pour être sur une superbe plage de sable blanc.
Deux pirogues sont sorties pour pêcher. Une impression de bout du monde, tout est calme, rien ne presse personne.
Ici, nous sommes en zone francophone, nous entendons la maîtresse de maternelle dire aux élèves « asseyez-vous », en français et non en bichlamar.
Nous nous laissons guider par un gamin qui nous emmène au marché et chez l’épicier. Nous avons besoin de pain et de légumes frais.
Les commerces.
Le dispensaire.
Comme je l’écrivais, nous sommes en zone d’élevage et tous les jardins sont entourés de fil de fer barbelé, pour canaliser le bétail, cette clôture sert aussi de fil à linge. Il y a toujours une sacrée quantité de linge qui sèche près des maisons, les familles étant souvent dans l’eau.
Quelques locaux nous arrêtent pour faire la conversation, simple curiosité de leur part et nous sommes ravis d’échanger avec eux.
La mission est située en haut de la colline et nous rencontrons sœur Marthe, le prêtre est en visite à quelques kilomètres.
Sœur Marthe défend très bien son « pré carré français », elle est contre l’enseignement du bichlamar.
Nous y retournons le lendemain avec les vêtements promis qui seront vendus pour obtenir un peu d’argent qui aidera à l’entretien de la Mission. Une autre religieuse est derrière la machine à coudre, il faut terminer les chemisettes des collégiens pour la remise de diplômes.
Changement de mouillage pour la dernière nuit pour être plus abrités du vent annoncé. Nous sommes à l’embouchure d’une petite rivière, les rires dans les cases jaillissent à côté de nous.
Matevulu et Turtle Bay. Côte Est De Santo.
Une nuit, non pas au Lodge, mais juste devant. Gaëlle qui nous reçoit est étonnée que nous ayons choisi la passe nord pour arriver dans la baie. Oui, c’était faisable, nous avons emprunté cette voie-là.
Nous avons failli mouiller dans Turtle Bay mais nous avons passé le seuil et sommes arrivés jusqu’ici. Très joli lodge, mais il ne fait pas restaurant, dommage, j’avais très envie d’être servie. Cette semaine, c’est un groupe de yoga qui s’y est installé et l’animatrice pour faire une surprise à ses élèves a demandé à une troupe de “water music” de venir se produire au bord de la plage. La météo se dégradant, nous n’y croyons pas, or vers 17h ce sont des roulements de tambours qui nous surprennent, en fait les danseuses sont là et ce sont leurs bras qui en cadence produisent ce bruit de tambour.
Le lendemain, on appareille en nous promettant de revenir dans cette zone pour les trous d’eau et le restaurant Chez Louis à Port Olry. (Voir Luganville).
La sortie du bassin.