Rangiroa le plus grand et le plus peuplé des Tuamotu. 80 km de long et 30 km en largeur.  Le lagon pourrait enfermer l’île de Tahiti. Encore des découvreurs hollandais Le Maire et Shoutter, en 1616. Des vestiges lithiques tendent à prouver que Rangiroa fut peuplée atour du X ème siècle. Les grands ‘marae’ et les villages installés près des passes témoignent de l’épanouissement de l’île au XVII ème siècle. Puis les conflits avec l’atoll d’Anaa engendrèrent un quasi abandon  de l’atoll qui ne fut à nouveau occupé qu’en 1821 grâce à la protection  des Pomaré. Les missionnaires arrivèrent en 1851. Ceux-ci plantèrent des cocotiers et permirent  aux habitants de participer à l’économie coloniale. Aujourd’hui le coprah subventionné par Tahiti a été supplanté par le tourisme. Un aérodrome situé entre les deux villages de Tiputa et Avatoru situés à côté d’une passe, assure les liaisons avec Papeete. Dans les passes on peut plonger en bouteilles pour observer les coraux, les poissons, participer à la nourriture des murènes ou des requins en se méfiant toujours du courant qui doit être rentrant. Et aller sur le fameux lagon bleu, piscine naturelle réputée pour la beauté et la couleur de son eau.

Nous sommes entrés par la passe nord-est d’Avatoru. Un voilier de 17 mètres est entré deux heures avant nous et sa vitesse de 7 nœuds est tombée à 2,5 nœuds avec le courant sortant. Nous suivons les conversations sur la VHF. Il ne doit pas connaître le Guesstimator ou être inconscient ou avoir un moteur super puissant, pour contrer le courant.

Je vous explique le Guesstimator.  Petit tableur Excel qui permet d’estimer les heures de renverse de courant dans les passes. Le courant est dû pour partie à la marée prévisible et pour partie au phénomène d’  « ensachage »: remplissage du lagon au-dessus du récif par la houle. Ce phénomène est directement relié à la météo: vents, houle, précipitations. A chaque sortie et chaque entrée dans un atoll Eric rectifie s’il y a lieu les données dans le tableur et les corrige pour la passe suivante.

Nettoyage des mâts sur le yacht. Nous vous laissons imaginer la taille du voilier.

Nous recevons à nouveau « Polynésie Première ». Nous essayons de rattraper notre retard en matières d’infos, Eric lui a chargé les revues à Fakarava et nous les lisons sur une tablette. Mais ici à Rangiroa pourtant très touristique le réseau n’est pas extraordinaire et je ne peux me connecter pour prendre des billets sncf pour notre retour début juin.

La goélette ravitailleuse le Dory est arrivée cette nuit, il y aura du frais dans le seul magasin près de notre mouillage. Demain nous aurons peut-être du temps pour faire du tourisme. Aujourd’hui Eric est plongé dans le démontage de la pompe à eau de refroidissement du moteur qui connait quelques fuites.

Mercredi, les billets sont pris pour le retour en train. Internet est bien meilleur au club de plongée, j’y ai passé la matinée avec Caroline d’Ivadel pendant que son mari plongeait dans la passe et qu’Eric terminait le remontage de la pompe à eau. Nous avons ensuite déjeuné chez “Lili” tous les quatre et apprécié sa cuisine savoureuse.

Pour nous l’après midi fut consacrée à une découverte du village de Tiputa de l’autre côté de la passe, c’est là que se trouvent l’église, la gendarmerie, la mairie, l’OPT. Des taxis-boats permettent de traverser la passe avec un moteur plus puissant que le nôtre. En annexe nous avions une sacrée dérive pour contrer le courant qui nous aurait embarqués si le barreur n’était pas resté vigilant. Nous avons assisté à la sortie de l’école primaire, certains enfants encadrés par le policier municipal pour aller à la garderie. D’autres ramenés en potimararas chez leurs parents.

Le paquebot 4 Mâts  le Windspirit arrivé ce matin a appareillé avant la nuit. Beaucoup de Poken à bord mais quelques Polynésiens de langue française s’offraient aussi une croisière.

Demain ce sera vélo.

Véhicule de service pour la compagnie d’électricité. Pour un ou un 1/2 polynésien ?

La goélette ravitailleuse Mareva Nui est à quai.

Vente à l’aventure. Les commerçants embarquent pour 15 jours sur le ravitailleur et montent leur stand une fois à quai pour quelques heures de vente. La marchandise est à nouveau calée dans les containers et tout est ré- embarqué en fin de marché.

Tikehau. 20 km2.

Tikehau. Nous sommes encore sous le charme de cet atoll. Les 500 habitants de l’atoll surnomment leur terre “la maison d’un monde tranquille”. Nous y sommes arrivés très tôt le matin et nos informations sur les horaires de marée n’étaient pas exactes car nous avons eu jusqu’à 3,5 de courant sortant et de plus nous ne savions pas s’il valait mieux entrer du côté gauche ou du côté droit de la passe.

Au centre l’eau bouillonnait. Ensuite il fallait faire attention aux pièges à poissons installés à l’ouvert de la passe côté atoll. Nous appelons Arthi mais personne ne veille sur le 16.

Nous sommes restés deux heures au mouillage d’attente il nous fallait de la lumière pour nous balader à l’intérieur. Nous avons été rejoints par Dir na dur, petit voilier rouge en acier originaire de Nantes. Appareillage pour le motu Puarua, île aux oiseaux, pour déjeuner et voir les oiseaux. Mais impossible d’y débarquer, pas de mer mais plus de ponton et trop d’obstacles corail, patates. Nous avons traversé l’atoll avant de perdre trop de lumière et n’avons pas rencontré beaucoup de difficultés. Nous nous sommes installés à l’entrée d’un hoa important avec la ferme intention d’aller le voir tout de suite mais  Louis Michel du Maracuja ancré à quelques distances de nous est passé nous voir pour nous présenter son artisanat. Très très beau travail, pendentifs en ébène, corail noir, ivoire animal et végétal.  Il est ancien commando marine, a à présent 75 ans et vit depuis des années sur son voilier. Raté pour le hoa, balade remise à demain matin.

Et peut-être tant mieux car d’après notre visiteur nous aurions été bouffés par les nonos.

Au matin nous avons donc remonté le hoa en annexe, avons tenté une incursion dans le bush mais au premier moustique nous avons fait demi-tour. Le récif nous a semblé très propre. Et nous savions pourquoi: une communauté religieuse installée dans la ferme perlière près de laquelle nous avions mouillé avait reçu une centaine de personnes pour un événement et les invités avaient certainement nettoyé le récif tout en pêchant les langoustes.

Nous avons très envie de rencontrer les adeptes de la Communauté de l’île d’Eden.

C’est Shila qui nous emmène sur les terres.

Ils ont transformé le terrain acheté il y a quelques années en potager et verger.

Des cerises, des figues, des papayes, des citrouilles, de la vanille, des salades, des herbes aromatiques, du pota, des piments, des mûriers et du sel.

Tout pousse grâce au compost de coco. Il y a aussi des cochons parqués, des poules en liberté dans la journée, tout est bio. Il semblerait qu’ils aient repris l’exploitation de nacres. Bravo pour le travail, la preuve que tout pousse sur un sol corallien aménagé.

Makatea. Nous y sommes arrivés à l’heure prévue par Eric, aux aurores, juste un petit peu de vent pour nous pousser, pas besoin de ralentir Manevaï.

Trouver les coffres un, deux, trois, Ok c’est bien là. La météo est clémente mais la mer reste menaçante, elle éclate sur le récif devant nous. Et la houle nous berce. Nous sommes devant la darse désaffectée et les piliers d’anciens pontons  en ruines sont des écueils sur lesquels il vaut mieux ne pas venir s’échouer.

Makatea est une plateforme de phosphates. Ce n’est pas un atoll. (Photo empruntée au guide touristique de Tahiti).

Nous savons à qui téléphoner pour visiter l’île et pour déjeuner mais nous n’osons pas quitter le bord et laisser Manevaï sur son coffre. 40 mètres de profondeur d’une eau transparente sous la coque mais aussi 40 mètres entre nous et le corail. Pas d’autres voiliers pour surveiller le notre si nous quittons le bord.

Nous appareillons après deux heures d’hésitation. Lorsque nous retrouverons The Why, Emanuelle nous confirmera la bonne tenue du mouillage. Eux aussi se sont méfiés la première nuit et ont assuré un quart puis Ghislain a plongé sur le coffre et a rassuré son équipage.

A présent nous cherchons le vent, nous sommes au moteur depuis ce matin et nous espérons qu’Eole reviendra pour la nuit.

Sommes à Tahiti. A nouveau à Taravao.

Merci Pierre d’avoir joué le rôle de chauffeur et d’ange gardien entre Taravao et Faaa. Si tu veux nous contacter par le biais du blog  nous te retrouverons avec plaisir. Retour prévu mi-août en Polynésie.

http://sailwx.info/shiptrack/shipposition.phtml?call=BARFR04

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