8 avril.

Nous y sommes depuis 3 jours. Eric est arrivé en même  temps que moi, lui au mouillage et moi à l’aéroport. Quentin m’attendait au milieu des familles, la casquette à l’envers sur la tête, les claquettes aux pieds.

J’ai vite enlevé des épaisseurs pour monter dans la voiture, celle de son colocataire.

Ouf les embouteillages étaient pour le sens sortant de la ville. Et j’ai vu les gratte-ciels, d’abord ceux de la Costa del Este qui se veut être notre quartier de La Défense puis ceux de la City. Quelques-uns sont encore vides, (bulle immobilière ?), d’autres habités de bureaux ou d’appartements, il y en a un surnommé la vis ou le tirebouchon je ne sais plus. Pour contourner le  « Casco Viejo », seule partie historique de la ville, les Panaméens ont construit un route sur pilotis  refusant l’obstacle de construire un tunnel mais avec la menace que le Patrimonial Mondial de l’UNESCO  retire ce quartier de la liste des sites remarquables.

Quentin voulant arriver avec des bières fraîches, nous avons dû faire quelques boutiques pour finalement arriver au duty free. Mon passeport fut le sésame car celui de Quentin est estampillé résident panaméen. Nous avions admiré Manevaï à son mouillage sans annexe et nous doutions qu’Éric était déjà à terre.

Super de se retrouver, embarquement dans l’annexe et bientôt à bord de Manevaï. Et je peux enfin enfiler des vêtement plus légers. Le mouillage est un peu agité, nous sommes à l’entrée du canal et dansons au gré des passages de bateaux. Ce sont plutôt les pilotines qui rejoignent ou quittent les navires qui nous envoient leur sillage. Aujourd’hui sens montant pour tous les navires. A la VHF nous suivons leurs mouvements et les consignes pour entrer dans le chenal.

Soirée dans le cockpit à trois, la fraîcheur s’installe. Pas de vaisselle pour moi ce soir-là, dodo après 23 heures sans dormir.

Vendredi, premières formalités pour Eric à la capitainerie pendant que je range mon sac. A 11h30 nous nous déplaçons pour accoster au ponton eau de la marina.

Nous pensions en profiter jusqu’à 14h mais non nous n’avions pas tout compris ou alors la fille au téléphone n’avait pas tout dit, nous avions une tolérance de 40mn. Difficile de vider une caisse à eau, de la nettoyer puis de la remplir en si peu de temps. Je passe le pont au jet d’eau. Un Américain me demande si nous avons de la place pour un Français électricien très sympa qui voudrait aller aux Marquises, non désolée, même s’il est très sympa.

Et je fais la connaissance de Suzanne et Robert originaires de la Réunion à bord de Maloya. Un Passoa 50 comme Apousiak pour ceux qui ont eu la chance de naviguer avec nous en Calédonie. Ils sont sortis du canal lundi, 1300 € pour un 50 pieds, 800€ pour moins de 50 pieds, quelques fois on apprécie les pieds en moins. Suzanne me raconte le lac de Gatun, une merveille: les arbres étaient en fleurs. Pour emprunter le canal il faut être 4 adultes à bord et un pilote. Donc les services des personnes (les handliners) se louent ou alors des volontaires se présentent pour l’aventure et peut-être continuer vers l’est ou l’ouest avec le skipper.

Voici Maloya IV.

Nous retrouvons Suzanne et Robert chez eux en fin d’après-midi pour un ti punch réunionnais avec glaçons! (Quelques pieds de plus pour un congélateur!). Ils partent demain pour les Marquises. C’est la route habituelle. Les voiliers sortent du canal, restent quelques jours au mouillage, formalités et ravitaillement obligent et s’élancent plein ouest.

La nuit s’est installée doucement et nous devons retrouver Quentin. Nous n’avons pas encore de carte Sim, je peux envoyer des textos mais il ne peut répondre. En annexe nous nous dirigeons vers le ponton de la marina, et à mi-distance entre notre bord et l’entrée de la Playita, nous entendons des appels. Eric reconnait Quentin dans le trio qui fait péniblement avancer un gros dinghy à l’aviron. Quentin a fait du bateau stop, sympathisé avec un Français et raconté que notre bateau était tout près, hum hum… Nous leur proposons une remorque mais ils sont déjà tout proches de leur cata. Un petit dîner au restau, livraison de la carte Sim et d’un nouveau téléphone pour moi. Mon cadeau de fête des mères en avance.

Un WhatsApp de Kéa, le catamaran des Dom a quitté La Paz et est arrivé après 15 jours de navigation à Hawaï. Bulle doit déjà être aux Marquises.

Samedi, démarches administratives avec Quentin, la moitié du travail est fait. Que de paperasses. Comme nous restons plus de 72h nous devons payer 200dollars, permis de navigation dans les eaux panaméennes. Et là encore Quentin nous facilite la tâche : il avise dans un bureau une fonctionnaire caressant un petit perroquet et elle l’invite à entrer, je le suis car je veux prendre en photo le perroquet dans ses bras avec le bec juste à côté de l’immatriculation de la dame.

Zut, Coco est placée sur un torchon, oui c’est une femelle.

Dommage son pelage ressortait mieux sur le bleu marine du polo. Comme elle s’est levée pour nous elle décide de s’occuper de notre dossier. L’après-midi nous passons au chantier Balboa où nous espérons faire sortir Manevaï , antifouling , une biellette sur le pilote et changer une bague sur le safran.

Le Balboa Yacht Club, mouillage pour les locaux à l’entrée du canal, le pont à droite marque l’entrée du canal.

Puis supermarché pour une semaine. Comme nous avons le password du wifi de la marina mon téléphone m’indique à chaque passage au ponton que j’ai reçu des mails ou des whatsapp. Les voiliers se donnent le mot de passe pour ne pas payer l’accès au wifi en plus du droit de mettre l’annexe au ponton, 53 dollars par semaine.

En week-end les paddles profitent de la fraîcheur du petit matin et longent les voiliers.

Et hop hier soir une 3ème paire de Rayban (en 30 ans) à l’eau dans les manœuvres de chargement d’annexe. Certains souriront en lisant ces lignes…

Ce matin dimanche, réveil au petit jour pour profiter du calme dans la marina…

Et plonger à la recherche des lunettes. Au 7ème essai et à la 3ème paire remontée ce fut la bonne.

OUF. Confort assuré et sourire retrouvé. Une photo des “militaires” gardant la marina qui restent impassibles devant l’agitation du plongeur.

Le joli quartier du Casco Viejo, ancien Panama. Pour sécuriser la ville après l’attaque des pirates dont Morgan il a été décidé en 1673 de la déplacer. Seules les plus riches familles, aux environs de 300, vivaient à l’intérieur de l’enceinte. Mais les bâtiments restaurés ou en cours de restauration datent plutôt du XIXème siècle bien que les murs épais en pierres soient encore visibles..

L’ambassade de France.

Les nouveaux pirates chez Morgan!

Brèves de taxi :

En chemin avec Hamid, un de nos chauffeurs attitrés, nous discutons grève sur le canal, « Inadmissible nous dit Hamid c’est une zone internationale, tout le commerce en dépend ». Je lui explique ce que j’ai compris en consultant les nouvelles écrites : les Capitaines de remorqueurs ne réclament pas un salaire plus important, ils gagneraient d’après lui 15000 dollars par mois, mais d’avoir toujours le troisième marinier pour aider aux manœuvres alors que l’administration veut réduire à deux. Nous évoquons la sécurité mondiale, la guerre en Syrie. Les Américains auraient renforcé leur présence dans le pays pour la sécurité du canal, quelques navires et des avions.

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