Histoire
Les premiers habitants arrivèrent il y a plus de 40 000 ans.
Ceux qu’on a appelés les chasseurs-cueilleurs Jomon s’établirent en 14500 av. J C. Ils colonisèrent l’archipel d’abord par le sud, Honshu et Shikoku.
Entre 538 et 700, un clan de l’Ouest, ancêtre de la famille impériale actuelle, consolida son pouvoir.
- Bouddha. L’empereur reçut une statue en or de Bouddha de la part du roi coréen de Bejkje. Une nouvelle religion fut ainsi introduite à la cour qui jusque-là vénérait les kamis (divinités shinto).
- La période Nara débuta avec la fondation d’une capitale impériale, Nara. Puis en 794, la capitale fut déménagée à Kyoto. Jusqu’en 907, grâce à différentes ambassades envoyées au pays du soleil couchant, les influences chinoises furent très présentes dans les arts, la calligraphie et la poésie. Après cette date le Japon prit ses distances avec la Chine.
Au IX ème siècle, les Chinois introduisirent le thé qui s’accompagne ici de tout un rituel lorsqu’il est servi.
Vers 1008, parut le roman « le Dit du Genji », le plus vieux roman du monde de 54 chapitres, écrit par une femme de la cour pour un public féminin et illustré. L’œuvre décrit la vie à la cour avec toutes ses intrigues, la femme bafouée, le mari jaloux, la courtisane, le séducteur impénitent, la fascination du pouvoir, les différentes classes sociales, l’argent.
A partir de 1185, de nombreux conflits éclatèrent entre les clans et donnèrent naissance au premier Shogunat qui s’apparentait à une dictature militaire.
1274 et 1281, les Mongols firent deux tentatives d’invasion, toutes les deux soldées par un échec, leurs flottes étant décimées par des typhons. Le terme “Kamikaze” est né, il signifie vent divin, ce vent aurait sauvé le Japon de l’invasion des Mongols.
1543, les marchands portugais établirent des voies commerciales avec l’île de Tanegashima, ils furent bientôt suivis par d’autres explorateurs et missionnaires jésuites dont Francois-Xavier. Des congrégations chrétiennes firent ainsi souche à Hirado et Yamaguchi.
1609, les Hollandais implantèrent un comptoir commercial à Hirado qui devint la Compagnie néerlandaise des Indes orientales au Japon.
XVème-XVIème siècle, de nombreuses guerres éclatèrent entre les shoguns. L’un d’entre eux vainqueur essaya de réunifier le pays mais mourut prématurément. Son lieutenant, un ancien paysan, continua son œuvre et détruisit la grande majorité des châteaux et forteresses pour affaiblir les shoguns. Après sa mort de nouvelles querelles éclatèrent entre l’Ouest et l’Est. Ieyasu, fin stratège et politicien magistral mit fin à ces conflits et fonda la dynastie qui allait gouverner le Japon pendant 250ans, il ne devint shogun qu’à 60 ans en 1603. Ce fut lui qui décida de la nouvelle implantation de la capitale à Edo, petit village marécageux à l’époque.
Période Edo XVII-XIXème.
Les nobles Daimyo furent obligés de vivre un an sur deux à Kyoto et à Edo (Tokyo), nouveau siège du shogunat. La ville de Kyoto fut ainsi éclipsée par Tokyo.
Le Sakoku: La nouvelle politique du Japon fut de se fermer à tout apport étranger, par crainte de toute idée subversive.
Les Portugais et les chrétiens furent expulsés. Les Hollandais furent déplacés de Hirado vers la petite île de Dejima, à Nagasaki, où ils furent enfermés. Les Chinois eux, furent confinés dans un quartier de la ville. Le commerce avec ces deux nations continua pendant plus de 250 ans en transitant par Dejima.
En revanche l’île de Kyushu au sud qui ne faisait pas encore partie du Japon pouvait commercer avec l’extérieur.
9735. 9384
1603, le théâtre Kabuki fit son apparition. Ce nouvel art né à Edo mettant en scène des prostituées, rôles tenus par des hommes jouant des femmes, connut un succès fulgurant.
1712, avec l’ouverture des maisons de thé dans les quartiers de plaisir être geisha devint un vrai métier. Depuis le XVII -ème siècle, ces rôles étaient tenus par des hommes, (rendaient-ils les mêmes services ?). Les femmes geishas apparaitront en 1751.
Restauration de Meiji.
En 1853, le Commodore américain Perry, pionnier de la marine à vapeur, força le blocus et l’archipel s’ouvrit aux relations internationales. Affaibli par les luttes internes, le shogunat accepta la situation. Le pouvoir impérial fut restauré en 1868.
Arrivée des “vaisseaux noirs” du commodore Perry.
Les « Cinq de Choshu », 5 étudiants bravant les interdits avaient rejoint l’Angleterre clandestinement en 1863 pour y étudier les nouvelles technologies. Ces intrépides, issus du port de Hagi, contribuèrent à la transformation de leur pays. L’un des cinq devint premier ministre du Japon.
L’empereur Meiji fut intronisé à tout juste 14 ans. Il entreprit de moderniser son pays. Son règne vit l’instauration de la Diète, (le parlement), l’avènement de la révolution industrielle et de nombreuses victoires militaires contre la Chine, la Corée et la Russie. Il autorisa la liberté de culte.
Sous l’empereur Meiji le pays adopta les technologies occidentales. Tokyo (Edo) devint la capitale et la classe guerrière des Samouraïs fut abolie ainsi que celle des Daymios ( les grands féodaux).
Grâce à la conscription militaire, le Japon sortit victorieux de deux guerres d’abord avec la Chine (1894-1895) puis avec la Russie (1904 -1905).
Bataille de Tsushima.
L’ère Taisho vit le développement de la vie politique, l’élargissement du droit de vote et l’adoption de nouvelles lois sociales.
La première guerre mondiale, les émeutes du riz, le séisme du Kanto et les lois répressives mirent un frein aux idéaux libéraux.
La deuxième guerre mondiale.
En 1937, le pays s’isola du reste du monde en déclarant la guerre à la Chine. Les États-Unis coupèrent alors l’accès au pétrole. En réponse Tokyo attaqua Pearl Harbour (à Hawaï) en décembre 1941. Les Américains répliquèrent mais le gouvernement nippon refusa de capituler.
Le régime militaire continua d’entretenir l’illusion que le Japon pouvait encore gagner la guerre.
Il fallut 2 bombes, Hiroshima et Nagasaki, pour que le Japon acceptât la défaite.
A la fin de l’occupation américaine qui dura 17 ans, le Japon commença à se relever. Il devint l’un des plus riches du monde grâce à sa production industrielle (exportations de voitures et équipements électroniques).
Mais la prospérité tourna court en 1992 avec l’éclatement de la bulle immobilière et financière qui entraîna une stagnation économique pour des décennies.
En mars 2011, un séisme de magnitude 9 frappa le nord de Honshu suivi par un tsunami, qui fit 18 000 morts et détruisit la centrale nucléaire de Fukushima. Ce qui entraina une perte de confiance dans le gouvernement… Depuis quelques années, les enquêtes d’opinion montrent que la population accepte de plus en plus l’idée de redémarrer les centrales.
2014, le pays entrait à nouveau en récession due à l’augmentation des taxes sur les ventes.
L’économie japonaise est également handicapée par le vieillissement de sa population. En 1950, le pays était le 5ème le plus peuplé du monde, il se retrouve aujourd’hui en 12ème place et en 2050 pourrait n’être plus que 17ème. “Avec un nombre de décès (1 605 298) plus de deux fois supérieur à celui des naissances (686 061) en 2024, l’archipel a déjà perdu en 2024 près d’un million d’habitants…” La population devrait passer sous la barre des 100 millions d’habitants d’ici 2048 alors qu’elle en totalise 123 millions aujourd’hui.
Géographie.
Composé de milliers d’îles, plus de 14 000. L’archipel est situé à 10 400 km de la France et s’étend sur 3 300km de long sur maximum 250 km d’est en ouest. Sa superficie totale est de 377 973 km2, la superficie de la France est presque le double. Le Japon ne dispose que de 29% de superficie utile dont la moitié est consacrée à l’agriculture. Du fait de son relief montagneux et de son volcanisme on constate une répartition inégale de la population sur le territoire. 335 personnes au km2, 6 000 personnes au km2 à Tokyo.
Plusieurs litiges historiques perdurent. Les îles Kouriles, les rochers Liancourt, les îles Senkaku, la Zone Economique Exclusive contestée par la Chine. Concernant les Kouriles elles changèrent plusieurs fois de nationalités. Il n’y a pas eu de traité de paix entre le Japon et la Russie à la fin de la seconde guerre mondiale. Actuellement le gouvernement nippon considère que les 4 îles qu’il revendique sont une extension d’Hokkaido.
Dans la moitié nord le climat est continental acadien, et subtropical humide dans la partie sud bien que l’on note de fortes différences selon la côte et le relief.
Religions :
Le Shintoïsme, « la voie des dieux » est la plus ancienne religion du Japon. 84 millions d’adeptes, ce culte vénère les forces de la nature.
Le Bouddhisme. Introduit il y a 1500 ans…Philosophie qui met l’accent sur la souffrance, ses causes, et les moyens d’y mettre fin, menant au Nirvana, un état de libération.
Le Christianisme. 1549, un Jésuite espagnol, François-Xavier, débarqua à Kagoshima (Kyushu) et convertit des dizaines de milliers d’habitants de l’île avec le soutien du seigneur local. Cette religion sera interdite entre 1614 et 1854, (période Edo). La pratique du christianisme continuera de façon occulte travestie sous des rituels bouddhistes et « ressuscitera » modifiée à l’ouverture du pays.
Les Hibakusha, les 113 000 derniers survivants des bombes Hiroshima et Nagasaki.
L’empereur, jadis intermédiaire entre le monde des hommes et celui des dieux, n’a quasiment jamais gouverné. Il nommait le Shogun. Actuellement figure symbolique du Japon. Intronisé en 2019, Naruhito et ses proches restent à l’écart du monde. Mais cela pourrait changer car la famille a ouvert un compte Instagram en 2024.
Le Shogun. Chef suprême du système féodal, c’était le titre le plus élevé des samouraïs.
Les samouraïs. Ils formaient une noblesse militaire et respectaient un code d’honneur, le Bushido.
Portaient de magnifiques armures. Ils passèrent du statut d’archers à celui d’hommes d’épée pour finir en bureaucrates sédentaires après la restauration de Meiji. Certains tels que Saïgo Takamura après avoir œuvré pour la restauration du pouvoir de l’empereur se retournèrent contre son autorité. Mais ayant perdu la bataille de la rébellion, Saïgo décida de se suicider en respectant les codes des guerriers, Le Suppoku. Il est un héros au Japon surtout dans la région de Kagoshima.
Saïgo à gauche, Okubo Toshimichi au centre et Kido Takayoshi à droite, les principaux acteurs de la restauration de Meiji.
Les «Onna Bugeisha». Les samouraïs pouvaient aussi être des femmes, en l’absence des hommes elles devaient défendre leur foyer ou leur seigneur. Elles maniaient le Naginata, une lance de 2 mètres de long. Photo 9574
Les Kamikazes. Les kamikazes japonais étaient des pilotes de l’armée impériale japonaise qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, effectuaient des missions-suicides à bord de leurs avions ou de sous-marins de poche « les Kaiten » contre les navires alliés dans le Pacifique. Leur objectif était de causer le maximum de dégâts en s’écrasant sur les navires ennemis. Le terme “kamikaze” signifie “vent divin” en japonais et fait référence à un typhon qui avait autrefois détruit une flotte mongole tentant d’envahir le Japon.
Les Ninjas. Mercenaires vêtus de noir. Spécialisés dans l’espionnage, le sabotage et la guérilla. Le Ninjutsu ou « art d’agir à la dérobée » fut élaboré au cours des luttes sanglantes entre les clans à l’ère féodale. Ils transmuèrent leur vocation d’espions en une discipline sophistiquée, basée sur les retraites ascétiques et l’étude de l’astronomie, les propriétés des herbes, de la médecine et de la nutrition. Leurs armes : sabres, couteaux et shuriken (étoiles meurtrières en métal).
Les tatouages. 1300 avant JC les Aïnous, peuple du nord, portaient des tatouages. La pratique deviendra courante à la période féodale pour marquer les criminels puis chez les gangsters Yakuzas.
Les Yakusas. 180 000 membres dans les années 1960, 28 200 en 2019. Ils seraient la plus grande organisation de crime organisée sans être pour autant secrète. Ils sont représentés par 4 principaux syndicats présents sur tout l’archipel et possèdent des ramifications dans la zone pacifique, en Allemagne et aux Etats-Unis. Certains disent descendre de la classe des samouraïs démobilisés et devenus bandits de grand chemin.
Les Sumo. Les premiers combats naissent au VIIIème siècle, ils sont dédiés aux dieux pour favoriser les récoltes. Les femmes peuvent s’entrainer mais ne peuvent pas devenir professionnelles.
Le kimono. En 794, le Japon adopte le « kosode », vêtement chinois. A l’origine un sous- vêtement en soie blanche, celui-ci évoluera au fil des siècles pour devenir un vêtement d’extérieur. Toujours porté dans les campagnes et les petites villes mais abandonné pour aller travailler dans les grandes agglomérations, le costume occidental étant une preuve de modernité.
Les arts. Ne se résument pas à Hokusai, Hiroshige qui influencèrent nos Impressionnistes. La calligraphie, la porcelaine, la laque, le tissage de la soie, le papier…Le théâtre, les haikus, les couturiers, les designers…Les tissus brodés, les plats servis, les gâteaux, les jardins, tout est raffiné. Un seul bémol : l’architecture des maisons et petits immeubles contemporains qui privilégient la solidité et la praticité à l’esthétique.
Le manga. Après une longue tradition de textes illustrés, le manga moderne fait son apparition après-guerre sous l’influence des BD américaines. « Astro le petit robot » nait de l’imagination de Osamu Tezuka.
Les sports. Le karaté, le base-ball, le kendo, les sumo…
Les jeux vidéo. La fameuse Game Boy. 1989, première console de jeux à connaître un succès fulgurant.
Le chat. Un des animaux les plus respectés au Japon et présent dans tous les intérieurs. Il est considéré comme un animal porte-bonheur à l’image du Maneki Neko, cette petite figurine qui salue à l’entrée des magasins en agitant une patte.
La grue. Animal sacré qui évoque longévité et fidélité. Cet oiseau porte-bonheur est souvent représenté sur les tissus ou les papiers.
Le renard. Messager d’Inari, la divinité shintoïste du riz.
La cuisine très métissée, délicieuse et raffinée :
Portugal : Tempura, le nambanzuke (saumure des barbares du sud). Konpeito (confeito), soba bolo (gâteau au sarrazin), kasutera (castela). Les Portugais venus au Japon au XVIème siècle laissèrent leurs recettes de cuisine, recettes adaptées avec les produits locaux.
Chine : Soba, syomen, ramen, et gyoza.
Angleterre : Karé raisu (curry rice). Adopté par la marine impériale au XIX -ème siècle dans le sillage de la Royal Navy, le riz au curry est encore aujourd’hui inscrit au menu des forces maritimes tous les vendredis.
Etats-Unis : Naporitan, (les spaghettis à la napolitaine). 1945, pour satisfaire sa clientèle, un grand chef de Yokohama, où était installée la force occupante, eut l’idée de servir un plat prisé des GI mais faute de tomates, il utilisa du ketchup.
Le riz au Japon. Aliment primordial, matin, midi et soir. Cultivé depuis 2300 ans. La riziculture fait désormais face à des défis, le vieillissement des agriculteurs, la réduction des surfaces agraires et la concurrence étrangère. Ce qui explique le prix très élevé de cette céréale. Entre le 12 et le 18 mai 2025, le paquet de 5 kilos a atteint un nouveau record à 4285 Yens (26 Euros), le double de mai 2024.
Le matcha, le thé, le whisky, le saké, le vin, la bière, le bœuf…
Les alphabets. Hiragana, Katakana, (systèmes syllabiques) et Kanji (idéogrammes d’origine chinoise).
Le travail au Japon. 50 heures par semaine. Sur 30 pays, le Japon arrive en dernière position d’un classement relatif à la santé physique, mentale, spirituelle, et sociale. (Classement Mc Insey Health Institute). Antidotes puissants : Les Bonenkai, fêtes alcoolisées destinées à faire oublier le stress au travail. Et les « rage rooms » apparues en 2018, salles remplies de téléviseurs, lustres, miroirs et piles d’assiettes, autant d’objets à casser…juste pour se défouler.
Déception : le mot » Arigato » qui veut dire merci ne vient pas du portugais « obrigado ». Il existe des traces écrites pour le mot « arigatai » remontant à 759 après JC, bien avant le contact des Japonais avec les Portugais.
Sources : Japon (Guide Voir), Revue Géohistoire (L15170), Le Point et Wikipédia.