Sur la route…
Labuan, (île du Havre). Ile principale du Territoire Fédéral de Labuan. Son attrait actuel réside dans le fait que c’est une zone franche. Ce statut fiscal attire les touristes qui découvrent par la même occasion une partie de son histoire.
4 heures de transit pour l’île de Labuan depuis Brunei. Retour en Malaisie. Extraordinaire le nombre de supplies mouillés dans la baie, un spectacle impressionnant que ces bateaux qui attendent d’être envoyés sur des plateformes.
Toute la journée, ce sont des va et vient de personnels habillés en combinaisons colorées qui vont travailler, réparer, vérifier les matériels sur les supplies ou sur les plateformes.
Difficile d’obtenir une place à Labuan mais il vaut mieux être amarré à un ponton qu’au mouillage où l’ancre ne tient pas, le fond est jonché de détritus plastiques. Seulement une fois de plus la marina est en mauvais état et plutôt prévue pour des barcasses. Notre voisin grince des dents de nous voir si près de lui. Comme d’habitude deux personnes se chargent des aussières et font tout de travers avec beaucoup de gentillesse d’ailleurs, à Eric de corriger la manœuvre.
Le lendemain, paperasses, nous sommes baladés d’un bureau à l’autre mais les fonctionnaires “fort actifs” sont agréables.
Labuan, capitale Victoria, est réputée pour son duty free et nous avons bien l’intention d’en profiter. La ville pavoise, fin août la Malaisie fêtera l’anniversaire de l’Indépendance. Quelques courses…
Avant 1840, l’île de Labuan, inhabitée, faisait partie du sultanat de Brunei. Puis les Britanniques l’utilisent comme base d’opérations pour lutter contre la piraterie et plus tard pour le câble entre Singapour et Hong Kong.
Elle devient une colonie de la couronne britannique en 1848.
1906, le deuxième raja blanc, Charles Brooke, en est le commandant en chef et gouverneur.
Pendant la seconde guerre mondiale, Labuan est conquise par l’armée impériale japonaise avant d’être libérée par les Alliés, plus précisément par les Australiens lors de la bataille de Labuan, du 10 juin au 21 juin 1945. Le cimetière de guerre de Labuan rend hommage à plus de 3900 victimes de guerre de différentes nationalités. Les sépultures sont celles de soldats morts au combat, de prisonniers de guerre captifs des Japonais tués lors des “Marches de la Mort” de Sandakan. (Wikipedia).
En 1984, Labuan est détachée de Sabah et transformée en territoire fédéral. En 1990, pour contrecarrer la place financière de Singapour, elle devient zone franche, statut visant à développer les activités financières.
L’économie de Labuan prospère grâce à ses vastes ressources pétrolières et gazières, à ses investissements internationaux et à ses services bancaires. (Source Offshore Companycorp). L’État vise le développement du tourisme mais pour l’instant ce sont plutôt des Malais ou des Brunéiens, (à 1 heure de ferry), qui viennent passer quelques heures pour faire des achats détaxés.
Et dans le Mall situé tout près de la marina, je prends rendez-vous dans un salon de coiffure d’où je ressors la boule à zéro pour 4 euros. Nous rencontrons des élèves qui participent à un concours sur le thème l’environnement. Beaucoup d’idées dans les réalisations de maquettes, beaucoup de vœux pieux.
J’aurais aimé leur souffler l’idée qu’à leur échelle, ils pouvaient contribuer à la propreté de leur île et de la marina. Car autour de Manevaï sur l’eau, en mer ou dans les rivières, ce ne sont que détritus flottants.
En 2018, La Chine a interdit l’importation de déchets plastiques, la Malaisie est devenue quasiment du jour au lendemain le nouveau dépotoir mondial pour le plastique. Une femme, mrs Mageswari, se bat et depuis qu’elle a commencé à s’organiser pour stopper le commerce des déchets plastiques en Malaisie, les importations ont diminué de près de la moitié passant de 800 000 en 2018 à 400 000 tonnes en 2021.
La Malaisie doit accueillir le Sommet de l’ASEAN ( Association des Nations de l’Asie du Sud Est) en 2025 et soulèvera la question de la pollution plastique ( source Vietnam +).
Entre le port de Victoria et le Nord-Est de l’île de Labuan, nous décidons une petite incursion dans une rivière.
Klias River, 36h au calme, tout seuls, sans internet.
Quelques petites embarcations, les pêcheurs viennent relever leurs filets. Pour les repérer, ils ont laissé des marques dans les arbres sur la berge, des sacs plastique de couleurs. Nous avons aperçu un cerf, des singes et c’est tout. La rivière est bordée d’un rideau d’arbres et derrière, la forêt a été rasée, les animaux se sont réfugiés plus loin. Mais le soir à l’abri de la grande moustiquaire, nous sommes environnés de bestioles lumineuses, certaines se sont frayées un chemin sous l’écran protecteur.
Retour vers Labuan mais au Nord-Est pour y passer la nuit et visiter le musée de la fameuse Chimney Tower. De 1847 à 1911, la Compagnie Britannique des Indes Orientales s’est intéressée aux riches dépôts de charbon situés dans le nord-est de l’île. Le petit musée est charmant, la tour n’a jamais servi mais est restaurée pour témoigner de l’extraction et du transport du charbon.
De retour à bord, comme il semble y avoir du vent, nous décidons d’appareiller en fin de matinée. Nous n’avons plus d’anémomètre, merci la foudre, et c’est un bon 40 nœuds qui nous tombe dessus avec des nuages bien sombres. Heureusement vent portant, il nous faut quand même réduire la toile, tours de rouleaux dans le génois ou trinquette et deux ris dans la grand-voile. Nous enregistrons des pointes de vitesse à 9 nœuds. Au fur et à mesure de notre progression vers Kuala Penyu, le vent se calme, la mer aussi et nous arrivons dans la baie en surveillant le fond. La nuit arrive, il nous faut trouver un mouillage.
Kuala Penyu, une petite ville à l’embouchure d’une rivière, barrée par un pont et des câbles électriques. Demain 31 août, fête de l’Indépendance. On espérait des flonflons et un bal des pompiers mais notre escale fut très calme.
Nous avons amarré notre annexe à la vedette de la douane, ça nous ne l’avions jamais fait, visité la ville et grande chance trouvé de l’huile d’olives, ce qui n’est pas courant ici. Nous avons rapporté notre déjeuner et sommes revenus passer l’après-midi à bord. Toujours du bricolage ou de la couture à faire. En soirée des petits pêcheurs sont venus s’abriter de la forte pluie sous la barge échouée tout près de nous, nous ne voyions que leur faible lampe de tête, ils ont attendu que l’averse passe et se sont remis dans la rivière pour pêcher.
Le lendemain notre idée est d’aller à Pulau Tiga pour du snorkeling. Mais arrivés à destination, les fonds ne sont pas clairs et la baie n’est pas abritée donc direction Pulau Gaya.
Moins de plateformes, une navigation sans problème. Mais il nous faudra visiter les 3 baies pour trouver le bon mouillage. 17 mètres de fond quand même.
Pulau Gaya à l’ouest de KK.
Au XVème siècle, la région est sous le contrôle du Sultanat de Brunei. Au XIX ème siècle la Compagnie Britannique de Bornéo du Nord établit une colonie proche de l’île de Gaya. Fin XIX ème, la ville de Jesselton, future Kota Kinabalu, est fondée et devient un port de commerce important et est connectée par le chemin de fer de Bornéo du Nord.
Durant la seconde guerre mondiale la ville est largement détruite. L’occupation japonaise provoque des soulèvements locaux.
Nous allons rester à Teluk Manohom plus d’une semaine. C’est le manque de produits frais pour les repas qui va nous faire bouger et avancer notre arrivée dans la marina de KK. Pas avant d’avoir retrouvé Manuel à bord d’Anima. La baie est assez abritée malheureusement envahie certains jours de bouteilles en plastiques ou de méduses roses. Les fonds sont peu intéressants mais les touristes y sont quand même transportés pour du snorkeling. Nous espérons dîner au Resort mais sommes gentiment mis dehors car la salle de restaurant est réservée aux clients. Dommage. Mais nous reviendrons dans ce mouillage. Au sud de l’île ce sont des villages sur pilotis où se sont installés des migrants philippins.
Notre position au mouillage et les villages sur pilotis. Parc national de Tunku Abdul Rahman.
Plus du tout envie de se baigner.
Slalom entre les récifs pour arriver à la marina de KK.
La marina vue du RoofTop.
Kota Kinabalu, KK pour les connaisseurs, est la capitale de l’État de Sabah en mer de Chine méridionale. Avec les deux districts avoisinants, on y compte environ 650 000habitants. Entourée par la forêt tropicale, elle est le point de départ de l’ascension du mont Kinabalu (4095m d’altitude).
KotaKinabalu, centre ville.
Un Génois coincé, alors que nous dégréons, vaut à Eric une nouvelle ascension.
…
www.manevai.fr
Bonjour, en lisant Sauvetage, je viens de retrouver la trace de mon ancien bateau, construit par les frères Garcia et aménagé par André Rameau à Etel ! J’aimerais beaucoup le revoir !
N’hésitez pas à me contacter..?
Bonnes navs
Pierre jean COULON
coulonpierrejean@gmail.com