Il a plu toute la journée, les garçons se sont fait tremper lors de leur balade à terre à Elehansky Cove puis lors des manœuvres en arrivant à New Chenega. Les bateaux de pêche sont à couple au mouillage et les orques jouent devant la grande jetée en bois.

Nous nous trouvons une place au ponton après avoir demandé si nous pouvions nous amarrer là. Pendant qu’Éric remplit les journaux de bord, Loïc et moi allons découvrir le «centre-ville». Près du port, un musée faisant office de poste et de station-service si on apporte son jerrican. Un écriteau « ici nous n’avons pas de wifi, parlez vous ! ». Une jolie église orthodoxe – Nativity of Theodokos –  toute nouvellement reconstruite, les anciens bulbes bleus sont encore au sol et trois guys construisent le Community Center.

 

Notre promenade est limitée à la rue principale, il n’y en a  qu’une et elle n’est faite que pour et par les engins de travaux.  D’accord nous sommes très visibles avec nos cirés rouges mais ici les natifs ne sont qu’une soixantaine donc facile de voir l’étranger du dehors. Et nous sommes abordés par Nicholas qui nous propose du saumon.  Zut  nous avions prévu une brandade de morue ce soir, elle attendra, comment refuser une si gentille offre.

Il faudra s’arrêter en repassant devant sa maison. Ok, nous marchons quelques centaines de mètres plus loin et rebroussons chemin après avoir admiré une serre joliment entourée de fleurs,  un rhododendron en fleurs à l’intérieur et certainement des légumes.

A droite la maison de Nicholas, à gauche celle de sa maman. Toutes reconstruites sur le même modèle par l’Alaska après le tsunami de 1964. Le grand toit vert est celui de l’école située plus en hauteur à l’abri d’un éventuel tsunami.

Toutes les îles et villages traversés ont ainsi plusieurs voies d’évacuation et chaque personne a un sac prêt au cas où.

Notre balade jusqu’à l’aéroport. Un canari de la « Yelloïc Company » s’essaie au décollage… et à l’atterrissage. Heureusement le terrain d’aviation n’est pas trop fréquenté.

Donc nous allons toquer chez Nicolas et il nous offre deux filets de red salmon, le sockeye et du saumon fumé et du saumon séché par ses soins.

Et si nous voulons des œufs et si nous avons besoin de quelque chose, ne pas hésiter. En retour nous lui offrirons un petit cadeau breton, une manique. Mais c’est lui qui fait des cadeaux alors il rentre à nouveau chez lui et offre aux deux barbus des casquettes. Son épouse est à Anchorage où elle doit accoucher de leur  quatrième fille.

Ici en Alaska il y a du rangement à faire autant dehors que dedans, « a big chaos » disait Erik. Les locaux ne considèrent pas comme la priorité Une de nettoyer le jardin et de ranger. Les outils trainent dehors sous la pluie, les voitures sont laissées à l’abandon dans les jardins, le tarif est très élevé  pour enlever une épave, la végétation envahit bien sûr tout ce qui est au sol.

Seuls les bateaux paraissent ok. Demain d’ailleurs ils sortiront tous pour 8 h de pêche. Les saumons sautent déjà de joie « et mourir de plaisir …»

Soirée tripot à bord avec le Rummikub.

Le lendemain matin rencontre avec Terry la postière et son fils.

plus un homme plus mûr qui joue aux réussites, ce dernier part à la recherche du Harbormaster.  « He doesn’t care », nous ne paierons pas notre place au port. Terry nous propose la visite du musée puis de l’église mais elle a oublié la combinaison du cadenas, qu’à cela ne tienne, elle la demande sur le chantier de construction et elle obtient la réponse. Et là ravissement, les murs ont été peints par l’iconographe grec  Konstantinos Thoodorou en 2015 et le sol terminé l’été dernier par un seule personne.  Nous avançons en chaussettes sur ce tapis de mosaïques de 1cm2.

Avant le tremblement de terre de 1964 Chenega était à 18 miles au nord de Evans Island, nouveau site choisi, mais  pour la reconstruction  il fallut attendre 20 ans pour que le New Chenega voit le jour, tracasseries administratives, pas de prise en compte des besoins des Natifs et de leur façon de vivre. Vingt maisons furent amenées en pièces détachées et construites sur le nouveau site et l’émotion fut très forte lorsque les habitants reçurent « les clés» de leur nouvelle habitation. Les jeunes durent réapprendre la culture, la façon de pêcher, de chasser de leurs anciens disparus à cause et depuis le tsunami.

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