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Enfin nous quittons le Prince William Sound.

Lundi 29 septembre. Un soleil magnifique pour nous accompagner mais le vent très frais nous abandonne et à 11h heures il faut s’aider du QM1 Perkins, la mer s’est calmée et nous roulons moins d’un bord sur l’autre.  Sur notre route déjà beaucoup de remorqueurs tirant une ou deux barges qui se dirigent vers l’Inside Passage. Pas d’animaux à part quelques oiseaux. Nous guettons les baleines, les orques, les otaries mais …

Journée extraordinaire et soirée en apothéose, le spectacle commence : des aurores boréales qui vont nous accompagner toute la nuit. De grands draps verticaux en organza blanc vert qui ondulent. Mais nos photos sont décevantes, la mer est trop agitée pour fixer ces superbes phénomènes.

Les quarts s’organisent, 3 fois 3 heures, surveiller les AIS sur l’écran Open CPN, le radar et jeter un œil par les panneaux transparents.

Manevaï se rafraîchit à mesure que la nuit s’installe. La chaudière est vite mise en route avant la préparation du petit déjeuner servi par le skipper ou Quentin.

Deuxième journée en mer, soleil, peu de vent, deux bateaux, un pêcheur et un grand ketch (pêche ou plaisance ?)

Sudoku en terrasse avec le café et le thé. Moment privilégié, il fait presque doux.

Le soir encore des aurores boréales moins spectaculaires que la veille, Quentin veut bien être réveillé pour les vertes, les blanches il est déjà blasé.

Manevaï file vent arrière à 7 nœuds, 18/20 nœuds de vent avec quelques fois 22 nœuds.

Au matin du 3ème jour, la distance parcourue est appréciable, mais notre coque est sale, nous arriverons cette nuit à Elfin Cove. Nous devrions échapper aux 30 nœuds attendus dans cette zone demain jeudi. Le vent devait tomber mais reprend de la vigueur, il faut réduire la voilure.

Notre route depuis l’embouchure du Prince William Sound nous fait longer une chaîne de glaciers. Les Chugach Mountains, Mont St Elias, Fair weather, Denali (4665m rebaptisé par le président américain en Mac Kinley). Suivis par le massif de La Pérouse, Boussole bay, le mont De Langle, tous ces noms nous parlent…

Si vous consultez le site www.manevai.fr, (été 2017), vous découvrirez l’histoire de l’expédition Lapérouse en Alaska, le mouillage de Port des Français (Lituya Bay à présent).

Elfin Cove, quel plaisir de se retrouver ici. OK, il pleut mais nous sommes toujours sous le charme. Nous assistons à l’arrivée d’un float plane. Ce sont des bûcherons qui débarquent avec leurs tronçonneuses.  Le 22 septembre alors que nous étions dans le PWS, conscients que le golfe connaissait un épisode très venteux, ici à Elfin Cove c’est un « Sting jet » qui a frappé. Quatre maisons ont été ensevelies sous un glissement de terrain entrainé par la chute des arbres. Pas de blessés mais les personnes rencontrées étaient encore traumatisées, notre interlocutrice a perdu ses deux maisons.  Nous ne retrouvons pas les petits nains de jardin en faïence, se sont-ils envolés ou sont-ils mis à l’abri à la fin de l’été ?

Nous faisons la connaissance de Keith, lui n’a pas subi de dégâts, il aime bavarder et se propose de passer nous déposer du poisson en fin d’après-midi. Il est là deux heures plus tard, sous une pluie battante, refuse de monter à bord et nous offre du flétan, du saumon, du rockfish…

Ce petit port bien abrité naquit en 1920, apprécié à proximité des zones de pêche car mouillage bien abrité. Ernie Swanson y ouvrit un magasin et un restaurant. Son épouse ouvrit le bureau de poste et donna son nom à la localité en l’honneur du premier bateau arrivé ici. Les Indiens Tlingits ne voulaient pas y travailler en hiver à cause des esprits malfaisants qu’ils craignaient de rencontrer. Actuellement Elfin Cove, 20 habitants l’hiver, n’est plus qu’un lieu d’approvisionnement pour les pêcheurs, il y a une épicerie où la carte bancaire fonctionne à merveille, le lieu n’est accessible que par hydravion et bateaux. Quelques lodges pour accueillir les touristes intéressés par la pêche, l’observation des baleines, et la vie en pleine nature. Pas de routes, pas de voitures, et des passerelles sur pilotis pour en faire le tour.

Appareillage à 8h pour transiter vers l’Est. Pas de pluie de la journée et des baleines, des baleines. Placides elles se nourrissent le long des côtes, un régal pour nous.

Hoonah. Dommage la conserverie semble fermée, nous voulions que Quentin découvre la méthode à l’ancienne pour préparer le poisson. Nous nous dirigeons vers le mouillage emprunté il y a 8 ans. Derrière l’île un regroupement de bateaux habités ou pas. Nous profitons d’une belle soirée, de belles lumières sur les vieux bateaux et de beaux reflets.

Au matin un petit tour « en ville », nous retrouvons nos marques. Nous sommes venus ici avec Loïc en 2017. Rien n’a changé, la marina accueille toujours autant de pêcheurs plus deux voiliers. Le nid d’aigle est toujours là avec au moins un petit attendant sa pitance.

Un téléférique, en fait une tyrolienne assise « Adventure Park Hoonah » grimpe au sommet de la Mountain Top Gondola (altitude 405 m). 6 câbles, 6 sièges pour admirer la vue sur la baie. Tyrolienne la plus longue du monde (1675 m). Ici pour les touristes l’accent est mis sur l’observation des baleines, la pêche, s’initier à la sculpture sur bois canoës et totems, admirer les spectacles de danses et chants tlingits, visiter la conserverie d’Icy Strait, la brasserie, survoler la région en hydravion…

L’origine de Hoonah remonte à l’établissement d’un village dans la région de Glacier Bay il y a des centaines d’années, avant qu’une avancée glaciaire ne force les habitants à s’installer plus au sud, à leur emplacement actuel, une zone protégée par une falaise et un détroit. Le nom signifie « village au bord de la falaise » ou « endroit où le vent du nord ne souffle pas », un endroit sûr pour la tribu devenant l’un des plus grands villages Tlingit d’Alaska. 

1880 : Construction du premier magasin par la Northwest Trading Co.

1912 : Construction de la Hoonah Packing Co. une grande conserverie, qui est aujourd’hui le site touristique d’Icy Strait Point

L’économie de Hoonah repose historiquement sur la pêche, mais le tourisme est devenu une part significative ces dernières années, notamment avec le développement d’Icy Strait Point, une destination pour les navires de croisière. 

Hoonah est le principal village de la tribu Huna Tlingit, et son importance culturelle est soulignée par sa grande population d’Alaska Natifs qui pratique la pêche et la chasse de subsistance. (978 habitants).

4 octobre. Appareillage à midi, il faut avancer vers Sitka en jouant avec les courants et le vent. Longue journée assez grise mais une profusion de baleines quelquefois assez proches et bruyantes lorsque la queue tape la surface de l’eau, quelques fois éloignées, ce n’est que le jet d’écume qui nous les signale.

Une arrivée en milieu de nuit au mouillage de Thatcher Bay, Quentin est resté au lit après son quart de 2 heures et sort dans le cockpit réveillé par le bruit de la chaîne qui descend.

8 heures réveil et 8 °C. dans le carré. Petit déjeuner en route pour 2 à 3 heures de transit avec le courant.

Appleton bay. Matinée humide, petite baie superbement fermée déjà occupée par un troller et des flotteurs blancs marquant des casiers. Courageux les deux hommes descendent l’annexe en quête de poissons. Les cadeaux de Keith ont été pleinement appréciés mais sans congélateur nous n’avions pas pu accepter tout ce qu’il désirait nous offrir. La récolte photographique est bonne, deux biches sur le rivage, pas de poissons.

6 octobre. Appareillage 9 h remontée du casier désespérément vide.

En route nous croisons quelques trollers, décision est prise de ralentir pour lancer les cannes et mettre des lignes. Déjeuner à Baby Bear Bay. Dernière nuit à High Water Island.

Et grand beau temps pour quitter ce mouillage et arriver à Thimbleberrybay chez nos amis Frances, Krystina, Erik et Kenzie. Nous allons fêter les 30 mois de Kenzie. Manevaï est amarré l’intérieur du petit bassin près de Snow Dragoon et Baghera.

8250 nautiques depuis Kota Kinabalu en Malaisie, novembre 2024, jusqu’ à Sitka, octobre 2025.

Sitka. Population juste en dessous des 8200 habitants, 7000 véhicules enregistrés. 19,313 kilomètres de routes autour de la ville et dans la ville.

Le climat est humide et pluvieux, il pleut 60 à 70% du temps. L’économie de la ville repose sur la pêche et l’exploitation du bois, l’épicéa de Sitka. Utilisé en construction, menuiserie, contreplaqué, caisserie et papeterie. Il est réputé en lutherie et en archerie.

Histoire : La tribu des Tlingits occupait le site de Sitka bien avant l’arrivée des Européens. Ce fut Chirikov en 1742,  un explorateur russe,  qui le premier mit le pied sur le territoire. Il fut suivi par l’Espagnol Don Juan Francisco de la Bodega y Quadra et James Cook en 1778. En 1799, les chasseurs de fourrure dans la suite de Alexander Baranov établissent la première colonie européenne. Les Indiens Tlingits n’acceptent pas les conditions auxquelles ils sont réduits et détruisent le campement en 1802. Baranov revient deux ans plus tard et réinstalle le camp après une bataille avec les Tlingits. Il nomme cet endroit New-Archangel qui devient la capitale de l’Amérique russe. Le 18 octobre 1867, New Archangel est renommé Sitka lors de la vente de l’Alaska aux Américains et garde son statut de capitale jusqu’en 1912, année de transfert de la capitale à Juneau.

Manevaï reste chez les amis pour une partie de l’hiver et nous, nous rentrons en France pour les fêtes.

www.manevai.fr

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