Pour arriver à Shelter Bay nous avons re parcouru les 80 kms de route et avons eu le privilège de traverser les écluses de Agua Clara et de Gatun. Il a fallu attendre que les portes soient fermées.

 

Le navire se présente mais nous ne pouvons nous arrêter.

Shelter Bay. Côté atlantique.

Shelter bay est une jolie petite marina installée sur une ancienne base militaire américaine, investie par les catamarans et monocoques américains, pensée pour les Américains. On y parle presqu’exclusivement anglais. Le restaurant est installé dans l’ancien mess, le fish and chips est délicieux et la piscine devait déjà faire partie des installations. Le workshop de Bill est dans l’ancien théâtre de la base. Nous laissons à Bill et Caroline quelques heures pour recoudre la trinquette et partons à la rencontre de l’Histoire.

Depuis le temps des conquistadors, les routes auraient pu être refaites, nous dansons dans la Jimmy que nous essayons de ménager.

Fort San Lorenzo qui défendait l’embouchure du rio Chagres.

Découvert en 1510 ce fleuve fut une alternative au Camino Real pour le transport des marchandises entre Panama et Portobelo. Durant la saison des pluies et après aménagements du chemin entre Panama et Cruces ce rio complète cette fameuse voie entre l’océan pacifique et l’océan atlantique.

En 1571, le fameux pirate Francis Drake, accompagné de corsaires français,  fait une incursion sur le Chagres et s’empare de navires et de marchandises. En 1668, non content d’avoir détruit Portobelo, Morgan vient reconnaître les lieux, bombarde au passage la position et recommence deux ans plus tard. Il continue vers Panama en ignorant les accords de paix signés entre l’Angleterre et l’Espagne. Il reste pour les Espagnols un pirate et est encensé par la couronne d’Angleterre. Puis c’est au tour de l’Amiral Vernon, qui après Portobelo s’attaque au Fort San Lorenzo en 1740.
Le fort sert de prison après l’indépendance de la Colombie auprès de l’Espagne en 1821. Puis en 1903 le Panama se sépare de la Colombie. Dès 1917 les Etats Unis occupent le fort et l’intègrent à la zone du canal.

 

Détente en famille un premier mai sur les bords du rio. Et vous apercevez la glacière en polystyrène blanc, élément indispensable de toute sortie.

Ca y est chapeau récupéré! (Rien à voir avec le fameux Panama).

La trinquette est réparée. Nous rentrons par le bac, voici le pont construit par Vinci. Quelques ingénieurs français ont été appelés à la rescousse car il y a du retard…

Gamboa, sur le canal.

Quentin veut absolument nous emmener à Gamboa nourrir les singes. Nous n’avons aucune envie de jouer les touristes mais acceptons l’idée de passer une journée tous les trois avec un beau programme. Bien que les singes ne soient pas mes amis après une attaque de Apes à Gibraltar.

Notre guide Ephraïm nous emmène à 20 noeuds sur le canal, je suis enchantée de parcourir quelques kilomètres de ce fameux passage interocéanique. L’arrivée d’un RoRO et le mouillage d’attente des voiliers, pour ces derniers le passage se fera en deux jours. Ils subiront une attaque en règle des moustiques.

Les amers et la voie ferrée.

Dans la nature.

La lancha est amenée dans les palétuviers, nous sortons les bananes. “Garde la bien en main et ne bouge pas”. Ce sont des Capucins attendrissants avec un petit air féroce quand même et nous nous méfions de leurs petites dents bien acérées.

 

Singe capucin. à quelques encablures des premiers. Celui-là est reparti avec son butin.

Singe hurleur.

Quentin est toujours au boulot. “Service Après Vente Bonjour!”

Ephraïm nous ramène à 35 noeuds sur l’eau du canal, il faut éviter le grain qui s’annonce.

Miraflores où nous déjeunons sur le bord de la route avant d’assister à un sassage. Une des quatre mules qui permet aux navires de passer les écluses. Ce sont les éléments vitaux du canal pour un transit sécurisé. Les locomotives d’une puissance de deux fois deux cent quatre-vingt dix chevaux et de deux fois cinquante tonnes permettent aux bateaux de se maintenir dans l’axe au centre des structures et leur évitent les chocs contre les murs.

Le montant à régler pour un gros navire peut atteindre un million de dollars.

Au musée qui retrace l’histoire du canal, j’en profite pour prendre quelques papillons en photo, les vitrines sont joliment aménagées. Sur le lac de Gatun se trouve une île réputée pour sa richesse et sa diversité d’espèces de papillons.

La Ciudad del Saber. Bel espace, bien entretenu. Un petit Sophia-Antipolis qui n’abrite que les boîtes aux lettres des entreprises qui ne paient pas d’impôts en étant installées là.

 

La journée se termine par “el Cerro Ancon” un quartier de Panama construit sur une colline, l’entrée y est gardée et il faut le mot de passe: “Je vais chez les Français” pour accéder en voiture jusqu’au dernier parking situé derrière le petit immeuble de Marion et Romain. Ensuite restent à grimper quelques mètres, la margarita dégustée plus tôt me coupe un peu les jambes, pour accéder au sommet où se situe le plus grand drapeau de Panama.

De la taille d’un terrain de basketball, les couleurs ne sont jamais amenées le soir, ni jamais hissées le matin et nous nous amusons du spectacle des “Ñeques”, agoutis en français, un mixte d’écureuil et de rat. Ceux là ne sont pas chassés.

Las Ranas. Au Smithsonian Institute. La Smithsonian Institution est une institution de recherche scientifique, créée sous l’égide de l’administration américaine en 1846. Elle a au fil des années développé ses vocations éditoriales, muséographiques, pédagogiques et éducatives. (Source wikipédia).

Le Panama compte deux cents espèces de grenouilles et une cinquantaine d’entre elles est en voie d’extinction.

Le nid des têtards.

La Rana Dorada, trente cinq à cinquante cinq millimètres, la femelle étant plus grande que le mâle. En voie d’extinction dans la nature mais se reproduit en captivité.

Quinze jours d’accouplement, le mâle au dessus de la femelle et lui ne s’alimente pas!

Voilà pourquoi il y a tant de fresques représentant des grenouilles sur les murs de la ciudad.

Brèves de taxi.

“Combien il vaut votre bateau ? Hum le prix d’un appartement. Oui mais encore. De quoi loger une petite famille. Pourquoi vous n’achetez pas un appartement ici à Panama City ? Vous le louez et vous voyagez pendant ce temps-là. Il y a des affaires à faire ici. Moi je vais me lancer avec un ami espagnol et faire entrer du fer de Chine au Panama. Vous, vous devez acheter un appartement”. Et au moment de se quitter une prophétie : « attention le dernier jour approche, garde ta confiance en Dieu ». Bon si le dernier jour approche, ce n’est pas le moment d’investir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.