Vancouver Island. Cette île est la plus grande île de la côte ouest des Etats-Unis et jouit du climat le plus doux de tout le Canada. Durant la seconde moitié du XVIIIème siècle les vaisseaux espagnols venant du Mexique remontent la côte ouest. Après avoir participé à la prise de Québec 1759 comme engagé de la marine royale britannique le capitaine James Cook fait un passage en Colombie britannique en 1778.

En 1792, le Capitaine George Vancouver pour le roi d’Angleterre George III et le Commander Juan Francisco de la Bodega y Quadra pour le roi d’Espagne Charles IV furent les premiers “Touristes”et ils y laissent leurs empreintes; Quadra Island, Vancouver City et Vancouver Island…

Autres personnes célèbres:

Diana Krall est née à Nanaimo, sud de Vancouver Island en 1964.

Alice Munro (1931), prix Nobel de littérature en 2013, libraire et écrivain s’est établie à Victoria.

Jack London (1876-1916) illustra la ruée vers le Klondike et la vie des « coureurs de bois » en écrivant « L’appel de la forêt » et « Croc Blanc ».

Port Hardy:  Vancouver Island. « Rugged, rich, resilient ».

D’après le Guide du Routard:  la ville n’a aucun charme, en fait c’est le point de départ du ferry pour Vancouver direction Prince Rupert. Mais nous y avons fait une escale agréable sous le soleil avec des rencontres toujours sympathiques. 6000 habitants lorsque la mine de cuivre était en exploitation. La mine a fermé en 1996 et le chiffre est tombé à 4000. C’est l’exploitation du bois qui est la principale ressource de la ville et la pêche mais les saumons se sont raréfiés. Les arrivées à Port Hardy se font par avion et hydravion, par voiture depuis Campbell River en débarquant du ferry, par Public bus, et par bateau (3 marinas). Le service du ferry est un lien vital pour la ville entre la Central Coast et Vancouver Island. Pour les touristes les excursions sont nombreuses fishing, whale watching, bears, paddle comme partout depuis l’Alaska …

Ça y est mon vocabulaire s’enrichit, j’ai appris le mot zoster : zona (shingle et rush pour une maladie).

« Et un zona pour compagnie

Vite un œil dans la pharmacie

Efferalgan codéiné

Devrait faire de l’effet

Consultation organisée

Diagnostic Anne-Laure confirmé

Prescription et cachets

Plus qu’à attendre leurs bienfaits. »

Bon, Port Hardy ce sont deux rues qui se croisent, heureusement la marina n’est pas « centre-ville » et nous marchons un peu. Nous sommes arrivés jeudi soir et nous avons accosté derrière Sarema, nous étions heureux de les retrouver, cette fois-ci ils avaient de l’avance sur nous (6 heures d’avance). Et Pekka sortant du cabinet dentaire pour se faire arracher deux dents ils nous ont conviés à dîner pour le lendemain soir. Comme nous sommes allés faire un tour nous nous sommes rendus compte que les prix de la marina d’à côté super crowdy étaient deux fois moins chers. Donc 21h30 on bouge et on se met dans un mouchoir de poche. Oui mais pas de WIFI ! Donc le lendemain Eric trouve une autre place, ce n’est plus un mouchoir de poche c’est un quart de mouchoir en papier. Pour se raccorder à l’électricité nous avons envisagé de racheter une prise 20 ampères car nous avons tout ce qu’il faut en 30 mais à 70$ la prise nous avons renoncé. Donc en déployant au maximum la rallonge nous sommes connectés électricité et le wifi ce n’est que l’ordi d’Eric qui y est connecté car nous nous piquons avec le mot de passe des amis sur le réseau de la marina très chère.

Nous sommes au milieu des bateaux de pêche mais ici ce n’est pas la fièvre de l’Alaska, les bateaux sont serrés comme des sardines, qu’ils ne connaissent qu’en boites et à l’eau pas à l’huile. Nous avons du public, ce matin deux ivrognes qui pêchent le crabe dans le port dans l’huile de vidange et le fuel dégagés par les moteurs. Hier un pilote qui n’a pas pu rester longtemps car il embarquait sur un gros navire de Port Hardy à Vancouver.

Nous avons invité à déjeuner Henri de Tahiti rencontré à Shear Water et retrouvé devant la laundry, il est infirmier travaille à présent à mi-temps et navigue le reste du temps. Il peut être envoyé pour 15 jours sur l’île de Marlon Brando, sur l’île de Léonardo di Caprio et a croisé ainsi Obama tout juste à la retraite.

Nous avons nettoyé le pont à grands coups de brosse et de jet d’eau, ça aurait plu aux petits-enfants de rincer le pont ainsi. Le radar est réparé, changement de courroie par Eric, nous croisons les doigts, les filtres huile et gazole changés, le linge lavé mais pas repassé, non mais quand même.

Et les courses avec retour en taxi gratuit vu la facture, est-ce pour cela que le chauffeur n’a pas daigné sortir de son véhicule pour nous aider à charger et à décharger ?

Deux pains ont cuit ce matin avec de moins en moins d’effort, on mélange le tout une fois que la levure est bien montée dans le mug et on lance la cuisson (à fond les ballons) et un gâteau bananes, par contre pour les gâteaux il faut prendre des précautions. Le thermostat du four n’a que 3 positions Max, minimini et arrêt et c’est à l’oreille que nous contrôlons la puissance donc lorsque le moteur tourne nous n’entendons pas la différence de sortie de gaz.

Samedi 16 septembre, nous avons bien retrouvé Marc-François après avoir fait un rapide tour dans le petit musée et bavardé avec la “tenancière”. La vie s’arrête à 17h à Port Hardy poste, bibliothèque (le wifi est coupé un peu plus tôt), musée, tourisme office, magasins. Seuls les commerce de « bouffe » restent ouverts, le fameux café Guido, le liquor store, le safe food. Donc une fois Marc François débarqué de son bus nous posons ses affaires dans l’annexe et retournons chercher du gaz et de quoi remplir le coqueron. Je reste dehors et détaille les clients du Liquor store, grosses voitures d’abord d’où débarquent des personnes en surpoids, ils engagent volontiers la conversation mais les Indiens ne sont pas toujours compréhensibles. Chouette Eric a trouvé du vin portugais. Et une Ford Mustang, il y en a beaucoup ici, s’arrête et le conducteur demande s’il peut transporter la bouteille, il est vrai que la poignée de la bonbonne de gaz scie les mains de son porteur. Eric rentre en annexe à bord et MF et moi rentrons en marchant, il a quelques heures d’immobilité dans les jambes.

Anecdote sur l’histoire de la ville. “The Carrot Campaign”. Cette sculpture est le symbole de la promesse faite par les gouvernements successifs de 1897 à 1970, promesse enfin tenue d’une construction d’une “autoroute” pour désenclaver la ville.

Dimanche 17. Une pluie diluvienne le lendemain matin, nous laissons Eric se faire tremper lorsqu’il règle les nuits au Harbourmaster. La pluie a cessé lorsque nous quittons la marina, sortir du mouchoir de poche plié en 4. Et vogue Manevaï au moteur, puis sous spi!

 

 Sointula. « Place of Harmony ». Malcolm Island. « Tervetuloa » : Bienvenue en finnois.

(550 personnes actuellement). A la fin du XIXème siècle les migrants européens débarquent dans le Nord des Etats Unis. Fatigué d’être oppressé dans les mines de charbon de Vancouver Island un groupe de Finnois décide de créer une société sur la base du partage, de l’égalité des personnes y compris les femmes, de la propriété mise en commun, un concept révolutionnaire pour l’époque. « Un esprit sain dans un corps sain ». Gymnastique pour tout le monde, musique, concerts et théâtre. Ils construisent un chantier naval, une fonderie une scierie, une forge. Malheureusement Kurrika leur leader est plus idéaliste que pratique et l’expérience tourne court. Il quitte Sointula avec la moitié des Finlandais et Austin Makela prend les rênes pour essayer de sauver ce qu’il reste. Mais après 4 années de dur labeur et de déceptions : un incendie dévastateur, mauvaise planification, banquiers récalcitrants, marchés instables… la Kalevan Kansa Colonization Company vend ses avoirs à la banque et revient dans le giron du gouvernement de la Colombie britannique. Mais l’esprit de Sointula ne meurt pas. Les personnes restantes exploitent la terre et se tournent vers la pêche commerciale et l’exploitation forestière. Descendants des premiers pionniers et nouveaux arrivants continuent d’être inspirés par le rêve de liberté et de coopération.

Nous retrouvons Sarema.

Ce sont eux qui nous apprennent qu’il y a des vélos en libre-service sur le port et nous décidons une découverte du village en bicyclettes très confortables, les freins sont sur le pédalier.

 

Riitta et Pekka viennent partager le soir notre gratin d’aubergines et un gâteau bananes. Ils nous offrent des pullas, petits pains légèrement anisés que nous grillons au petit déjeuner. Nous sommes dimanche et demain c’est lundi, le musée et la fameuse coopérative seront fermés mais nous découvrons la boîte aux primeurs, petite armoire en bois. Je choisis des tomates et dépose 5 $ dans la boite prévue à cet effet, j’hésite pour les œufs, nous sommes en vélo et je risque d’avoir une omelette à l’arrivée au port. Sur un papier j’écris « tomatoes 5 $, PM », lettres qui doivent être les initiales de la personne qui vend ses tomates.

 

C’est un plaisir de se dérouiller les jambes, il n’y a pas de côtes à grimper. Quelques petits grains nous accompagnent, nous sommes très visibles en cirés rouges et bavardons avec les piétons. Le ferry arrive et les voitures s’y engouffrent pour l’île en face.

Ce matin vaisselle non terminée, nous sommes invités à visiter le bateau d’à côté.

Uncle Roy, Pétunia et Dan sont missionnaires en tout genre. Ils visitent des communautés à bord de leur Coastal Messenger.  Et nous rejoignent 4 habitants de Sointula, le pasteur Ben, son épouse Anna, Marc et I’m sorry I forgot the last lady’s name.  Le bateau est propre, on mangerait par terre, magnifiquement entretenu, deux équipages se relaient, du CO à la cale machine tout est « nickel ».

Nous avons échappé à l’office mais avons écouté Petunia et Uncle Roy.

Nous les invitons à visiter le nôtre et Pétunia m’offre des tomates, deux confitures de baies et en retour je lui offre une manique bretonne, merci maman d’avoir fait les courses pour renouveler les cadeaux. Et comme je porte un doigtier car je me suis coupée la veille, j’explique que c’est une bonne excuse pour ne pas faire la vaisselle donc Pétunia avant notre départ offre à Marc-François une lavette tricotée point mousse.

Alert Bay.

Namgis Original Burial Grounds. Totems à la mémoire des chefs Kwakwaka’wakw décédés. Les motifs sur les totems représentent les signes distinctifs des familles.

Et les jeunes Franco-Allemands, Maryline, Daniel et leurs enfants Marla et Mika, arrivent en vélos, nous partageons la quiche lorraine et les gâteaux. Soirée d’échange et des petits bien élevés, merci Maryline et Daniel. Allez sur leur site, ils sont étonnants « velomerica.org ».

Quels beaux points d’orgue que ces rencontres pour finir une escale.

19-20 septembre. Kelsey River. Arrêt technique pour du wifi. Petit port encaissé protégé par des navires tout rouillés de la deuxième guerre mondiale qui font office de brise-lames. Le bureau est fermé, nous prenons les papiers pour régler la nuit. Quelqu’un frappe sur la coque et Eric sort discuter. A l’intérieur nous ne comprenons rien de ce qu’il dit. Question de Marc « Il était bourré ? Non il a un dentier ».

C’est en fait le Harbourmaster qui vient nous souhaiter la bienvenue.

Anniversaire Marc-François.

10°C, Ce matin il a dû se lever tôt pour son rendez-vous téléphonique, comme quoi à 60 ans tout frais on peut encore être matinal. Hier soir en arrivant nous nous étions dits que nous n’avions jamais fait une escale aussi moche mais ce matin nous en avons appris beaucoup sur le logging.

Comme des enfants nous sommes restés regarder ces gros camions arriver, se faire peser et décharger les troncs, ramasser la remorque, repasser sur la balance. 89 tonnes à pleine charge.

 

Les bulldozers s’en chargent ensuite pour les empiler avec leurs mâchoires, les déposer dans un ber prévu à cet effet où ils sont ligotés par un câble et ensuite largués à l’eau en glissant sur des poutrelles métalliques.

Dans l’eau tel un transpalettes le petit bateau pousse les logs, revient, virevolte, joue sur place.

Notre petit-fils Gabriel aurait adoré être avec nous.

Nous ne sommes pas allés jusqu’au village, quelques maisons sur la hauteur, sachant qu’il n’y avait rien de plus. Appareillage délicat le vent est décollant nous sommes une nouvelle fois dans un étroit mouchoir de poche, il ne faut pas aller se vomir sur le ponton d’en face. « Good job ».

Les garçons à la sortie font une tentative de pêche infructueuse, moi je suis aux fourneaux: gâteau coco ! Cuisine pour le déjeuner et deux pains en lévitation. Ils sont deux à l’extérieur pour la navigation délicate, le courant jusqu’à 5 nœuds est avec nous, attention aux troncs flottants. Du soleil, du ciel bleu et quelques dauphins pour nous amuser. Sur notre gauche Quadra Island et à droite l’Ile de Vancouver.

Alternance de voile et de moteur, il faut être au rendez-vous dans les Narrows. 16h30 il nous faut ralentir, les garçons roulent le génois, bordent la grand-voile, 4,6 nds. Et dans les Narrows le courant nous entraine, notre vitesse atteint 11 noeuds.

Nous arrivons à Campbell River en fin d’après-midi.

Campbell River. « La porte de l’Aventure ». Sur Vancouver Island. La ville doit son nom à un médecin de marine de la fin du XIXème siècle et non à la fameuse soupe bien médiatisée par Andy Warrol. Une fois de plus nous arrivons trop tard pour joindre le Harbourmaster mais nous avons choisi notre marina, la marina publique, comme d’habitude bien encombrée.

Nous nous enfilons entre les bateaux déjà amarrés et la digue de protection. Maximum deux bateaux à couple. Demi-tour et nous revenons vers le voilier qui va nous prêter son tribord.  Malgré l’avis du Guide du routard nous trouvons à cette ville beaucoup de charme. D’accord elle n’est pas prévue pour les piétons, nous faisons des kms pour les courses, réparer les lunettes de vue et acheter un téléphone d’occasion qui va nous permettre d’utiliser le forfait de 100$ acheté à Port Hardy.  La ville s’étend en longueur, pas beaucoup d’immeubles, trois magasins de dépôt vente, dommage nous n’avons besoin de rien. Un tour à la bibliothèque qui ferme à 20h pour poster le blog terminé le lendemain grâce au wifi du musée anthropologique. C’est la capitale mondiale du saumon, encore une ! De la pêche de loisirs en fait. La ville a choisi d’animer ses rues par des fresques ou des sculptures pour transformer l’environnement urbain en galerie d’art.


Un musée sur la pêche avec un joli senneur exposé et un musée anthropologique qui retrace la vie des Amérindiens, puis l’arrivée des colons,

la pêche au saumon, les conserveries…

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Du 5 au 10 août ont eu lieu les « Tribal Journeys » sur Quadra Island et Campbell River, accueillis sur les plages de Discovery Passage par les We Wai Kai et We Wai Kum Nations.  Les familles à bord de leurs canoës peuvent parcourir 500kms de leurs lieux de vie jusqu’à la communanté qui reçoit. Tout au long du voyage les tribus partagent leurs histoires, leurs chants, leurs danses renforçant les liens entre elles, avec la terre et leurs cultures traditionnelles.

Allez. Appareillage en tout début d’après-midi pour quelques 20 nautiques avec le courant, indispensable pour sortir. Deux visons se faufilent entre les gros blocs de Discovery Pier à notre départ.

Midlenacht, dernier mouillage sauvage!

Gibsons.

Le jour faiblit et nous arrivons à Gibsons réputé pour son calme, ville de villégiature du 4ème âge. Nous ne cherchons même pas à entrer dans la marina, la baie est bien protégée et nous mouillons devant de belles villas. Un sentier côtier, un homme fait des vocalises sur la grève. On descend en ville ? Ok

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Et surprise du haut du ponton nous découvrons les jardins de Lise, j’hésite à descendre mais rien n’est interdit et Lise sort arroser ses fleurs.

C’était son rêve de vivre ici, elle est à présent à la retraite et n’a jamais voyagé, seulement par procuration.

Pour habiter ici il a fallu qu’elle prouve que sa maison flottante était un bateau alors il y a un petit moteur hors-bord à l’arrière de son chaland. Je lui remets une carte de visite de Manevaï mais elle n’a pas internet, tant pis avec ses petits neveux elle aura de nos nouvelles.

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