Oona River. Porcher Island. Une escale réussie se compte au nombre d’amis…

Dans le Waggoner Cruising Guide, il est dit « à partir de la bouée blanche s’aligner sur les marqueurs privés de la jetée ». Bon comment allons-nous entrer ? Et nous découvrons effectivement deux perches bien plantées dans l’eau et une jetée en grosse caillasse, et les deux perches elles se laissent à bâbord à tribord ? Mais sur la jetée c’est un alignement ! Carrés bleus sur fond blanc. Hop, dérive relevée au 2/3 nous avançons lentement, 3mètres d’eau sous la coque, faisons le tour de la jetée et le fond réaugmente. Au ralenti nous nous approchons du ponton et demandons si nous pouvons mouiller dans la rivière au milieu des bancs de sable mais les jeunes poussent leur barcasse et nous laissent leur place au ponton. Le ponton jaune est toujours réservé aux hydravions.

Quelqu’un vient prendre l’aussière, c’est Bob qui nous explique qu’il a essayé de nous joindre par VHF pour nous aider à entrer. Désolés pas entendu.

Et nous bavardons, bavardons il n’y a que la pluie qui nous oblige à nous quitter même les bestioles qui nous entourent ne nous ont pas fait fuir et pourtant elles piquent, Eric en est couvert mais les marques c’est moi qui les aurai le lendemain sur le visage. Le Guide du Routard nous apprend que ces moucherons noirs piqueurs s’appellent des simulies et attaquent avec une agressivité que l’on voit rarement même sous les tropiques.  Bob nous indique l’ancien chantier qui appartenait à sa famille, nous raconte les visites de voiliers ou vedettes pas très nombreux à faire escale. Ici comme en Alaska on a envie de les aider à nettoyer les alentours de leurs maisons car les vieilles voitures, le matériel, les outils trainent sous la pluie. A big chaos ! Mais les voitures pour la casse doivent partir sous peu sur une barge, Bob a promis.

Donc nous sommes dans une baie où résident quelques 10 personnes en hiver et 20 en été. Un ancien chantier suédois de construction de bateaux en bois. Le bout du quai est réservé aux hydravions, et les rencontres se font. John que nous prenons pour un vieil original nous dit lire « le Chasse-Marée », il vit sur son bateau et aide aux réparations en tout genre, nous l’avons quitté il était penché sur le guindeau d’une petite embarcation de pêche.

Le lendemain nous faisons la connaissance d’Herin qui vient de passer 15 jours pour la coupe du bois et qui attend l’hydravion qui doit passer le chercher, il nous parle de la cotation du Red Cedar et des bois moins nobles.

En nous baladant nous découvrons un hôtel sur une barge qui n’a jamais été rentable et qui doit repartir remorqué pour un autre lieu. Ici l’ancienne école et le community Center.

Rencontre avec le Harbourmaster qui sort de la poste, à qui nous réglons notre dû, son copain Carl d’origine suédoise celui-là, deux familles avec de jeunes enfants de 3 à 6 ans tous blonds et minces, derniers jours de vacances à la Robinson. Nous étions invités partout à prendre un café mais avons invité et fait visiter le bateau, ici Peter et Bob.

Nous sommes enfin partis après le repas pour un quinzaine de nautiques dans les chenaux, d’abord Petrel puis Markle Passage. Chouette le baromètre remonte.

31 août. Les arbres semblent avoir été taillés à l’horizontal au niveau de la marée la plus haute. Quelques petites touches de rouille çà et là certains seraient-il à feuilles caduques ? Il pleut doucement sur nos cirés. Nous prenons le passage Ala, la navigation sera un peu serrée mais nous éviterons le vent de 20 nœuds et la mer formée de Petrel Passage.

Mouillage à Captain Cove.

1er septembre. Admirez l’entrée étroite de Ire Inlet.

2 et 3 septembre. Grand beau temps, paysages grandioses nous sommes dans Estevan Sound. Et nous entrons à l’intérieur de Mac Mike Inlet. 3 rockfishes en arrivant. Du pain de campagne et une brioche,

une balade en annexe pour inaugurer notre casier à crabes et une loutre de terre au pelage bien sombre qui s’enfuit, trop tard pour la photo.

 

Journée ensoleillée,

Baie bien protégée

Apéritif commencé

A moteur un gougnafier

Est venu mouiller

Juste devant notre nez

Non mais quel outrage

Nous changeons de mouillage

Tiens quelques bouées

Ne seraient-ce pas des casiers ?

Au matin sûrs de nous

Nous posons celui à nous

Neuf crabes à midi

Et huit dans la nuit.

4 et 5 septembre. Jorgensen Passage.

Nous croisons Volverine qui semble pêcher, Volverine ? What does it mean ? Quelle idée de baptiser son voilier d’un nom pareil !

Ce mot signifie Glouton, est-ce madame qui a décrété que ce voilier engloutissait toutes les économies du ménage ? Dès que nous embouquons le passage étroit avec le courant pour nous aider il nous suit. Le kelp est sagement peigné et nous faisons notre maximum pour l’éviter.

Mouillage à Oliver Cove entre deux îles.

Routes des ferries.

On s’arrête à Klemtu? Bof, on continue.

Bella Bella.

Rencontre avec Henri de Tahiti à bord de Anavaï.

Shearwater en face.

Pas de wifi mais nous retrouvons Sarema et les invitons à dîner, nous sommes tous les deux au mouillage. Et pendant cette délicieuse soirée nous apprenons qu’ils ont déjà à leur actif un passage du Nord-Est et un passage du Nord-Ouest. A présent ils attendent l’autorisation des autorités pour naviguer en Antarctique.

A Lizzie Cove, sur Hunter island, nous allons prendre le thé, en fait un verre de vin blanc avec Peter, son épouse est à la ville. Sa maison a 9000 nautiques au compteur, elle le suivait sur son ponton flottant au gré de ses différents boulots, bûcheron, mineur, pêcheur, mécanicien…Il a une serre avec compost et asticots ! Un atelier, une salle des fêtes, une chèvre (un mât de charge)…

Et nous en sommes repartis avec du halibut et du saumon fumé, merci beaucoup Peter. A l’amitié et gardons contact.

Nous sommes dans Fisher Channel. Le courant doit être avec nous mais le vent est dans le nez.

7 septembre Codville Lagoon. Une entrée facile, une baie bien abritée.

Nous dérangeons les phoques, les hérons, les canards.

Belle balade au matin jusqu’au lac, pas une trace, pas un soupçon d’ours. Des blocs de granit couvrent les collines et les racines des Red et Yellow Cedar nouées autour des blocs nous permettent de grimper. Le trail est entretenu, recouvert dans ses parties les plus humides de planches de bois grillagées pour nous éviter de glisser.

Autour du lac c’est une plage de sable blanc qui s’étire. L’eau est colorée par le Red Cedar.

Vendredi 8 Finn Bay. Pen Rose Island. A Ghost Summer Camp. Nous y arrivons de nuit. Nous pensons y entr’apercevoir des traces de présence humaine mais ce sont nos feux de navigation qui se reflètent dans les vitres des maisons flottantes qui prennent l’eau.Une tonne semi immergée se détache dans la pénombre ce qui nous permet de l’éviter. Un phoque que nous entendons souffler mais qui fera le paresseux au matin et ne se montrera pas.

9.10 septembre. Dawsons Landing. Nous sommes encore dans un lieu hors du temps, un hameau sur pontons flottants. Mais un Hub !

(Sur la photo les petits chiens de Amber sont protégés par un grillage des aigles tentés par ces proies fragiles.)

Hydravions pour des clients de lodges voisins, barge pour carburant d’hélico. Epicerie, outillage, vêtements et internet puissant, un régal. Dehors il y a 30 nœuds, ici à Dawsons Landing sur Rivers Inlet l’eau est un peu agitée.  Le pain monte doucement, le chauffage nous berce dans une belle torpeur, nous sommes connectés et rattrapons notre retard. C’est un ballet d’hydravions pour notre plus grand intérêt.

Au matin une barge vient livrer du carburant pour hélicoptères. Elle manœuvre juste derrière nous, très serrée et se dégage sans nous accrocher.

Nous faisons la connaissance de l’équipage de « The Secret », David et Barbara, Janis la soeur de cette dernière vient prendre un café et nous donner toutes les adresses des amis qu’elle a en Patagonie. Janis vit à la nouvelle Orléans, l’inondation créée par l’ouragan s’est arrêtée au perron de sa maison. David et Barabara vivent en Alaska mais hivernent leur vedette à Seattle.

13 septembre Milbrook Cove. Nous retrouvons “The Secret”.

14 septembre. Murray Labyrinth.

Hier nous sommes arrivés ici au portant (vent dans le dos) 13 nœuds, génois tangonné croisé, grand-voile haute qui nous propulsaient à 6,7 nœuds, plaignons ceux qui devaient remonter vers le Nord, mer formée et vent dans le nez. Nous, nous n’avions pas chaud malgré le beau soleil. Eric hésitait entre la baie juste au nord-ouest et Murray Labyrinth et devait décider en fonction de l’état de la mer près des cailloux, si cela brassait trop nous n’aurions pas tenté de rentrer dans le labyrinthe, plus impressionnant de visu que sur la carte.

Végétation comme je l’aime vert, jaune, rouille, pas assez d’orange encore. Et pas de reflets car l’eau à l’intérieur était encore soumise aux effets du vent. Tentative de pêche du skipper, moulinet cassé, changement de canne, il revient bredouille. J’essaie de peindre à l’aquarelle cette fois-ci, finis les feutres abîmés par le papier à grain, je vais les garder pour les scènes à détails, merci Quentin pour ton joli cadeau qui arrive dans les bagages de notre équipier. Tentative de casier à crabes avec une boîte de whiskas, nous irons récupérer le casier ce matin et peut-être de quoi nous régaler.

Sortie de Murray Labyrinth.

Eric s’est attaqué au pain, 350g de farine…il faut être à bord pour obtenir la recette. Avant-hier il avait décidé un gâteau au chocolat. Et le pain déborde et le trop plein brûle et enfume tout le bateau.

Il faudra 3 jours pour se débarrasser de l’odeur et en prévision des autres débordements nous achèterons du Feebreze. Brouillard dedans, brouillard dehors et le radar est capricieux.

Le skipper décide une halte pour le déjeuner, près d’une ferme d’élevage de saumons, à ne pas confondre avec les “Hatchery”.

http://sailwx.info/shiptrack/shipposition.pthml?call=BAREU76

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