De sauts de puce en sauts de puce nous descendons vers Auckland. (La ligne rose le long de la côte).

En pêche.

Cap Brett.

Un Kahawai!!! 2,2kg et 52cm.

Fumoir. Cadeau de Noël étrenné avec un peu d’avance.

Whangaruru Harbour dans le crachin. 6Gone est quelque part dans la brume, nous voyons son AIS mais nous remontons plus haut dans la rivière. Sans le savoir nous mouillons près d’une ‘Kiwi Zone”, nous n’aurons pas le temps de nous éterniser.

Whangaruru Harbour au soleil.

Munro Bay vers Whangarei.

Ouverture du pont pour nous. Il suffit d’appeler au téléphone portable, personne ne répond sur la VHF . Si c’est une heure creuse pour le trafic routier le pont est ouvert dans les 5 minutes après notre appel. Sinon il faut attendre un peu accostés au ponton à droite.

Whangarei : la marina est installée dans la rivière et nous remontons une file de voiliers et vedettes à moteur embossés sur des piliers de bois. Beaucoup sont en hivernage bien fermés mais quelques-uns sont habités. Place 21, Ok, maintenant s’emparer des anneaux mobiles flottants, pas facile ils tournent autour de la pile de bois. Eric maintient Manevaï grâce au propulseur d’étrave. Là on regrette de ne pas être plus nombreux. Le décor autour de la marina est très agréable, les petits édifices, créés de toutes pièces il y a plusieurs années, évoquent le temps des pionniers, les Pohutukawas sont en fleurs, c’est Noël ! La marée basse derrière nous s’accompagne d’oiseaux  qui se nourrissent dans la vase. Huaiqui est là et nous passons dire bonjour à Simone, ma coiffeuse des Gambier, Augustin est à terre. Nous ne  nous sommes pas revus depuis Hao.

Il faut bien sûr prendre l’annexe pour rejoindre le ponton principal, seuls les gros voiliers y sont amarrés mais il reste de la place pour les petites embarcations. L’office de tourisme, un musée, quelques boutiques pour les visiteurs, tout est concentré près de la marina. Plus un très grand supermarché Pak’nSave. La ville est assez vaste, beaucoup de petites entreprises et un centre où l’on devine encore les édifices de l’époque suivant celle des premiers colons.

 

C’est très simple à la marina de Whangarei interdiction de boire sur les pontons mais dans les restaurants au-dessus aucun problème alors la marina a mis à flot une barge avec bbq et là on peut apporter sa bière et trinquer avec les autres voileux.

Jeudi 19 décembre un whatsapp de 6Gone, hier Aure s’est cassé la jambe en jouant au rugby avec ses frères à Mardsen Cove et est à l’hôpital. Je passe voir Aure et sa maman en apportant les adaptateurs et chargeurs pour la tablette et le téléphone. Dans la chambre il y a quatre enfants, une petite puce de 15 mois (arrivée d’Australie pour des vacances chez sa grand-mère mais ayant déclaré une crise d’asthme à cause des fumées d’incendies en Australie) et sa maman, une petite fille de 4,5 ans et une adolescente cachée derrière un rideau. Cette dernière porte un masque, le personnel se protège aussi pour lui parler et ne pas la contaminer mais ses frères arrivent en grosses bottes ou pieds nus pour une visite.

Whangarei Marina au petit matin.

Concours de décors de Noël. Too much, isn’t it?

Nous avons fait plus sobre.

Au musée près de l’office de tourisme. Maori woman with pipe and mōko. 1920. De Gwyneth Richardson.

Maori woman with mōko. 1904. de Charles F. Goldie.

Le mōko. Scarification et marquage de la peau pour refléter le whakapapa, la généalogie de la personne. Le tatouage en profondeur sur le menton des femmes était le signe qu’elles avaient atteint la puberté. La partie la plus sacrée du corps était la tête et les tatouages les plus populaires se gravaient sur le visage en lignes courbes et spirales, le motif répondait à des codes bien distincts de lignée dans la société maorie. Symbole de rang, de statut, de pouvoir et de prestige.

Hundertwasser.

Friedrich Stowasser, plus connu sous le nom de Friedensreich Hundertwasser Regentag Dunkelbunt, né en 1928. Artiste et architecte autrichien. Vers 1970 Hundertwasser achète dans la Baie des Iles  la vallée de Kaurinui, 372 ha.  Là, il réalise son rêve de vivre et travailler dans la nature et entre autres dans la « bottle house » qu’il avait conçue. Un des précurseurs des toits végétalisés, il vit en autarcie avec capteurs solaires, une roue à eau, une station de traitement des eaux par les plantes.

Sa production est importante, des affiches (J.O. de 1972 à Munich) aux timbres postes. Des maisons aux plus grands projets architecturaux en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Californie, au Japon…et en Nouvelle-Zélande.

La Hundertwasser Bibel : un livre de 1688 pages avec illustrations de collages dont la couverture est unique et faite à la main, (1995).

Il meurt d’une insuffisance cardiaque  à bord du Queen Elizabeth2  en 2000 alors qu’il revenait vers la Nouvelle-Zélande. Il est enterré nu et enveloppé dan le Koruflaggge, le drapeau qu’il avait conçu pour la Nouvelle-Zélande. (Motif ci dessus)

Le futur musée Hundertwasser, sur les quais de la marina.

Inspiration Hundertwasserienne!

Whangarei Market,  avec l’artiste Jaquelyn Trilford.

Samedi matin très joli marché d’artisanat tout proche des bateaux et nous y passons notre matinée. J’admire le travail des bijoux en pâte de verre, des petits personnages comme des santons en pâte Fimo, je bavarde avec Caroline Lawson et lui achète son livre Memories of a Cop. Je craque pour du miel de manuka et des pies salées et sucrées, toujours délicieuses, un repas de moins à préparer. Un tour en ville où nous déposons la bouteille de plongée à faire remplir. Puis complément des cadeaux de Noël.

Whangarei Market, avec Caroline et Reg.

Dimanche 22 décembre. Un PV pour commencer la journée. Pourtant la voiture de location était bien garée sur les emplacements réservés à la marina mais nous n’avions aucun papier légitimant notre parking, alors que le bureau était prêt à nous en donner, encore eut-il fallu que nous le sussions. Bon pas grave, nous partons en balade vers les Whangarei Falls d’abord. Les alentours ont été aménagés depuis notre première venue en 2004, joli sentier, barrières en bois. Un grand pré sur notre gauche a été planté de 51 arbres, à la mémoire des 51 personnes décédées

lors de l’attaque des mosquées à Christchurch le 15 mars 2019 .

Déjeuner à Tutukaka, au milieu d’une colonie de Chinois. Nous reconnaissons les lieux pour y avoir passé la nuit de Noël en camping-car il y a 15 ans garés devant un Pohutukawa fleuri en guise d’arbre de Noël.

Une belle plage de surf, nous n’avons plus le temps d’aller du côté Ouest mais prolongeons la balade jusqu’à Mardsen Cove. Sula est bien amarré, il attend sagement Mar et Sergi qui fêtent Noël à Barcelone. La marina est pratique du fait de sa position proche de l’estuaire, elle est neuve, créée au milieu de condominiums mais aucun commerce.

Une heure pour rentrer, les zones commerciales sont encore ouvertes et nous passons au magasin de bricolage où je trouve des décorations lumineuses pour 6Gone qui s’apprête à fêter Noël dans une maison à Auckland si Aure et sa maman sont relâchées à temps. Je passe une heure avec elles et rejoint Eric sur le parking. (Elle seront libérées le lendemain).

24 décembre nous quittons Whangarei pour fêter Noël tout seuls dans Parua Bay.

Vers Hauraki Gulf, Auckland Bay.

Arrivée North Cove, Kawau Island.

Nous aimons les mouillages fermés et ne tentons même pas d’aller jusqu’à Bon Accord Harbour  il y a trop d’AIS et la baie est plus ouverte que le lieu que nous avons choisi. En revanche les mouillages d’hivernage sont nombreux et il est difficile de poser la pioche sans se retrouver trop près d’une coffre. Les appontements sont privés et desservent quelques jolies villas. Beaucoup en location arborent un drapeau dans le jardin et à notre grande surprise nous voyons flotter un drapeau que nous connaissons bien, celui du Portugal.  Lorsque nous y retournerons avec Loïc c’est un drapeau d’Alaska placé à l’entrée de la baie qui retiendra notre attention. Bien au calme nous avançons la couture du pare-brise, reprenons le génois ce qui veut dire l’affaler, le traîner jusqu’au cockpit, réussir à faire tourner la toile pour la présenter sous le pied de biche et recommencer l’opération inverse.

Nous découvrons ou plutôt je découvre un Sea-Legs, Eric lui connait déjà, il  a essayé de convertir certaines stations SNSM à ce genre d’engin.

 

 

Mansion House, Kawau Island. En annexe nous allons jusqu’à Mansion House. Elle fut d’abord la maison du directeur de la mine de cuivre exploitée sur l’île puis en 1862 elle fut rachetée par Sir George Grey, un des hommes politiques les plus influents et les plus controversés du pays.

Dernière soirée dans notre petit havre, un voilier arrive en début de nuit  mouille tout près de nous, trop proche, se laisse culer. Je vois déjà le moment où Eric va me dire « on dégage », nous restons vigilants il cule toujours et vient chercher un coffre sur l’arrière pour s’embosser. Quel intérêt ? De plus il n’aura pas le même rayon d’évitage que nous et nous ne serons pas tranquilles.  Il continue à reculer et fait monter le coffre sur son balcon avant. Nous n’assisterons pas à son appareillage, devra-t-il démêler sa chaîne du mouillage ou pas ? Nous pouvons descendre dormir.

Au matin nous traversons la baie sous plusieurs arcs en ciels.

Puis Mahurangi Harbour, il nous faut tirer des bords aidés du moteur pour passer dans le chenal, pour une fois nous avons le vent dans le nez. Il y a du monde à Mahurangi Harbour c’est un estuaire et tout le monde fait comme nous, vient y chercher la « tranquillité ».

Waiheke Island. Une nuit à Oneroa Bay .

Ici c’est trop touristique, nous sommes très nombreux au mouillage et comme nous sommes sur une île nous avons encore un problème d’évacuation de nos poubelles. Tout est réglementé, les horaires pour les chiens sur les plages, remarquez je suis plutôt pour l’interdiction des toutous sur le sable,  les zones interdites à la consommation d’alcool. Tout conduite délictueuse doit être dénoncée.

Too crowdy!

Barbecue public.

Un “Sealegs”, “maman les p’tits bateaux…”

Motuihe, dans le golfe d’Hauraki, tout près d’Auckland. Ile contrôlée par le Ministère de la Conservation et administrée par la Motuihe Trust. C’était une station de quarantaine, la scarlatine sévissait sur le continent, qui devint un camp où une centaine d’Allemands et d’Autrichiens  fut détenue pendant la première Guerre Mondiale. Consuls d’Allemagne et d’Autriche, hommes d’affaires allemands, et le fameux Capitaine de Vaisseau le comte Felix Von Luckner  surnommé ‘The Sea Devil’, le diable de la mer. Il commandait le voilier raider, un navire corsaire déguisé en batiment de commerce, le Seeadler. Capturé aux Fidji en septembre 1917, il fut emprisonné à Motuihe. Détention douce avec son équipage, dîners avec le commandant du camp, courses à Auckland.  Sous prétexte de monter un spectacle pour la nuit de Noël lui et son équipage mirent de côté des provisons et du tissu qui servit de voile à la barcasse qu’il subtilisa cette nuit-là. Ils furent repris aux Kermadec, à mi distance entre les Tonga et la Nouvelle-Zélande et après avoir passé un peu de temps à Ripapa Island ils furent ramenés à Motuihe. Pour les NéoZélandais cet homme est un héros, tant par ses aventures que par son comportement de gentleman des mers.

Vue de Motuihe.

 

Pokeko (poule faisanne).

Nous y passons deux jours. Balades. Rencontre avec les SNSM locale qui propose des billets de tombola, comment refuser? Rencontres avec les bénévoles en charge du site et sur leurs conseils une soirée à guetter les kiwis.

 

30 décembre Coromandel. La péninsule est très longue et deux baies offrent deux beaux abris coté est. Nous choisissons une petite plage dans la grande baie pour nous échouer. Les œuvres vives sont couvertes de fouling, celui-là est endémique. Ouf la marée haute nous a déséchoués. Au matin en calculant son heure nous allons en ville, l’accès se fait en annexe. Un semblant de parking est aménagé pour les embarcations. Toujours un problème de poubelles. Et une dame se propose de nous emmener à la déchetterie en voiture or ce n’est pas du tout son chemin. Manifestement c’est le jour des éboueurs. Nous aurions pu laisser nos déchets traîner à côté de ceux des locaux mais nous n’avions pas le sac réglementaire. Nous reconnaissons les lieux, dommage le musée de la mine n’ouvre que l’après-midi.

Car il y eut de l’or à Coromandel. En octobre 1852 première découverte 300 prospecteurs affluèrent  puis un peu plus sud à Thames l’or attira 5000 hommes. Théâtres, hôtels…ne désemplissaient pas en fin de semaine. Une fois les filons épuisés en 1870 l’intérêt se porta au sud-est sur la Karangahake Mountain et à Waihi (en 1912 la Martha Mine était l’une des plus grandes mines d’or du monde). L’exploitation a repris à Waihi après la découverte d’or dans les anciennes zones.

La ville doit son nom au Coromandel un bateau qui vint en 1820 charger du Kauri pour la marine britannique. Les bâtiments de style victorien ou colonial ont été conservés et on peut y ressentir l’atmosphère de l’époque si on oublie les trop nombreuses voitures et les touristes dépenaillés.

Tekuma Harbour.

 

31 au soir Makariri bay. Splendide zone réunissant 3 baies, nous espérions être seuls mais ce sont les vacances scolaires, 6 semaines d’été. Nos voisins ne sont pas trop bruyants, nous arborons tous des guirlandes lumineuses.

A l’année prochaine.

manevai.fr


 

2 réponses pour “En route vers Auckland. Ile du Nord. Décembre 2019.”

Répondre à Pierre Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.