Mails d’Eric.

3 mars.

Premier choc le bateau est dégueulasse. Mais vraiment. Je m’attendais à ce qu’il soit sale mais pas à ce point : un vrai bateau abandonné. Il y avait même un oiseau mort sur le pont.

Le frigo a fini par accepter de démarrer mais j’ai eu du mal.

Troisième problème l’eau a un goût infect. Il semble que ce ne soit que les deux filtres (changés juste avant notre départ) qui soient les fautifs. J’ai bien cru avoir les caisses polluées.

Batteries OK.

Je n’ai pas encore essayé de démarrer le moteur.

Toute la matinée nettoyage du pont j’en ai fait à peu près la moitié. L’après-midi il fait trop chaud. Je continuerai demain matin. Il faudra aussi nettoyer la coque, j’ai de plus en plus de doute sur les sondes. 5 cm de barbe tout autour de la coque plus des berniques.

Cet après-midi rangement et début des travaux. Je passerai voir André et Sylvana en fin d’après-midi et je ferai quelques courses.

Voilà pour les dernières news, au travail.

5 mars.

Et la nuit a été bonne. Car je ne l’ai pas dit mais la nuit dernière il y avait fête à “Neu Neu” jusqu’à 4h15 du matin. Avec le même niveau sonore que le cirque au mois de novembre…

Par ailleurs j’ai demandé à Armando, un plongeur de me nettoyer la coque. Je n’ai pas très envie de le faire ici , la couleur de l’eau n’est pas très engageante et surtout cela devrait me revenir à 25/30 €. Pour ce prix cela ne vaut pas la peine de s’en priver.

Et j’ai largement de quoi m’occuper par ailleurs. La liste s’allonge.

  • Finalement ce sont les deux caisses à eau qu’il faut nettoyer, surtout celle de bâbord.
  • Le clavier n’est pas reconnu par l’ordi. J’avais eu le coup l’année et j’avais fini par réussir à recharger le pilote. Pas encore ici;
  • L’autoradio s’éteint au bout d’un moment. J’avais également eu cela l’année dernière et cela avait disparu tout seul. Donc pour le moment pas de musique, mais c’est vrai que les bateaux mexicains voisins m’aident pour cela !
  • Ce matin panne de l’eau sur le quai. Je n’ai donc pas fini de nettoyer le bateau et l’après midi il fait trop chaud pour brosser en plein soleil.

Je n’ai donc bien sûr pas commencé à installer ce que j’avais apporté. C’est un peu rageant de voir tous ces problèmes avec le soin que nous avions mis dans la préparation du bateau.

Je suis passé donner les DVD à André et Sylvana ( André voulait revoir le film Tanguy pour améliorer son français et nous avions trouvé dès notre retour à Brest 4 DVD d’Etienne Chatilliez). Je dînerai chez eux ce soir.

10 mars.

Parti ce matin 09h15 de San Blas. Grand beau temps sur tout le parcours, les 50 premiers nautiques au moteur. Là j’ai actuellement un petit nord force 3, mais il faiblit déjà. Il est 19h15, je suis à 13 Nq de Puerto Vallarta. Il faut que j’avance les montres d’une heure, car on change d’Etat (Jalisco) et il n’est pas à la même heure que l’Etat de Nayarit.

J’ai fait une rapide plongée d’inspection une fois en eaux propres. Le plongeur a bien travaillé, la coque est propre et je n’ai rien vu d’anormal.

Par contre gros souci pour l’enrouleur de génois. J’ai deux profilés qui se sont déboités, ça ne va pas être simple à régler tout seul. Mais il faut que ce soit réparé avant que je reparte.

12 mars.

Puerto Vallarta. Dernier coucou de terre …avant un moment.

Journée bien remplie :

Bien sûr hier soir personne ne répondait à la VHF, je me suis donc posé où je pouvais. Ce matin je me suis rendu compte que c’était privé puisque le ponton débarquait dans une maison mais ne permettait pas d’aller “à terre”. VHF et téléphone pas de réponse. C’est vrai que l’on est dimanche. En désespoir de cause je mets l’annexe à l’eau et vais au ponton fuel où je suis sûr de trouver du monde. On me conseille d’aller dans la partie publique de la marina et d’attendre.

Ce que je fais. Je commence à discuter avec le Canadien devant moi quand arrivent un puis deux gardiens. Qui m’expliquent que je ne peux pas rester là et qu’il n’y a de toutes façons aucune place de libre. Je leur explique que je dois faire le check-out et surtout réparer l’enrouleur. Ils finissent par me trouver une place (sans électricité) en plein sur le malecόn.

Ce n’est finalement que vers 11H30 que je peux commencer à m’occuper du génois. Et je suis assez content car deux heures et demi plus tard le problème est réglé. Pourtant au départ je ne voyais pas très bien comment remboiter les profils avec le génois à poste … et tout seul (c’est pour cela que je commençais à discuter avec le Canadien…). Donc je suis soulagé mais deux heures et demie dans le mât en plein cagnât ce n’est pas top !

Petit tour de la marina cet après-midi: méfiance!

Interdiction de se baigner, interdiction de découper son poisson!

Ah oui quand même!

Puis courses au Walmart du coin (moins sympa et plus cher que les “Soriana” locaux mais je reconnais que j’ai joué la facilité). Tout au même endroit, même la Pacifico ( cervesa famosa ) !

Et ce soir petit tour en ville (une demi-heure de bus quand même) pour voir à quoi ressemble Puerto Vallarta et son malecόn. Eh bien c’est américain, fait par des Américains pour des Américains et fréquenté par des Américains. Mais comme à Ensenada, il suffit de s’éloigner de deux rues et on retrouve le Mexique.

13 mars.

Grand beau temps, mais pas de vent. Ça s’est levé un peu vers trois heures mais une heure et demie plus tard ça refaiblissait et en plus dans le nez. Cela va être long, pourvu que je puisse marcher un peu à la voile.

Retour sur la séance d’hier pour obtenir le “Zarpe”. Je n’ai eu à faire qu’à des gens agréables, faisant de leur mieux (et probablement conscients du côté courtelinesque de la procédure. J’ai beaucoup aimé les A/R entre la Capitania et la Migracion. Ils n’étaient qu’à 1000m l’un de l’autre donc faisable à pied mais il faisait chaud aussi. En plus j’ai dû faire la queue. Enfin les agents ne connaissent pas bien la procédure. En effet très peu de bateaux font leur check in/check out là. C’est à peu près au milieu du Mexique. En arrivant à Puerto Vallarta les bateaux ont en général déjà fait leur check in et ne font pas le check out car ils feront encore d’autres escales au Mexique.

Quant aux Douanes ils ont voulu passer à bord. J’ai vu arriver une grosse dondon que j’ai dû aider à monter à bord car elle n’arrivait à hisser son popotin. Ça a duré cinq minutes : elle m’a demandé des photocopies (que je n’avais pas !) mais comme elle avait trop chaud à bord elle a fait des photos et est repartie après avoir jeté un coup d’œil plus que symbolique à bord. Je n’ai aucun papier attestant son passage.

Très peu d’oiseaux sur l’eau. J’espérais voir des baleines dans la baie de Banderas (réputée pour cela) mais rien. Quelques otaries et surtout des tortues. Très difficiles à prendre en photo.

J’ai vérifié les connexions de la balise météo.

14 mars.

Grosse frayeur: l’ordi s’est arrêté d’un coup. Impossible de le redémarrer. Finalement au 25ème essai il a accepté de redémarrer.

J’ai donc perdu  la trace depuis Puerto Vallarta. Un moindre mal si l’ordi fonctionne. Mais ça m’inquiète.

Avec le nouveau réglage de l’émetteur, Airmail fonctionne si bien que je m’offre le luxe d’y aller une première fois pour charger les éventuels mails et répondre ainsi au dernier.

La journée a commencé comme hier. Pas un pet de vent. Puis vers 15h ça s’est levé, SW3. Depuis je glisse sous spi à 5.5/6 nds mer plate. Un régal. Les Grib m’annoncent 10 nds de vent pour les trois prochains jours. Si tel est le cas je tomberai bien pour le golfe de Tehuantepec, je n’aurai pas de coup de vent.

15 mars.

J’ai pêché une petite bonite (38 cm, 1.5 kg) ce matin. Comme celle qu’on avait déjà pêchée ensemble mais en plus petit. Ça tombe bien, je suis tout seul.

Sous spi de 10h du matin à la tombée de la nuit. Maintenant sous génois tangonné. Un petit 6 nds. Aujourd’hui j’ai mis la toile blanche autour des hublots. A la mer je n’aime pas trop car j’y vois moins bien. Et rien la nuit. Mais j’ai pu limiter la température à l’intérieur à 30ºC.

16 mars.

On a fait à peu près 6 nds sur les dernières 24h. Compte tenu du vent ce n’est pas mal, merci aussi au courant de Californie qui nous aide.

Spi dans la journée, génois tangonné la nuit un peu de moteur pour recharger les batteries.

Ceviche de bonite ce midi : un régal. J’avais fait une jolie préparation avec des tomates rouges, vertes et des carottes. J’ai fait du pain aussi : J’étais un peu inquiet car la levure a refusé de gonfler mais ça s’est bien passé quand même, sauf que j’avais oublié de beurrer le moule. Démoulage difficile !

17 mars.

Aujourd’hui j’ai attaqué le golfe de Tehuantepec. Grand calme alors qu’il est réputé pour ses fréquents coups de vent. Mais il ne faut pas que je traîne ça reprend mardi soir. Le vent a même été très faible aujourd’hui, ce sera une petite journée. Qui dit vent faible dit  … température élevée. Il fait toujours aussi chaud, 33ºC dans le bateau au plus fort, les paréos seront indispensables pour protéger les banquettes. Je n’utilise que celle du navigateur.

Très peu de monde sur l’eau, je suis trop au large pour les pangas, il n’y a que la nuit où il faut manœuvrer. Cette nuit deux énormes porte-conteneurs (classe 18000/20000 EVP) identiques et de la même compagnie me sont passés à côté l’un montant l’autre descendant à une demi-heure près.

Mais l’événement de la nuit est l’attaque d’Exocet dont j’ai été victime. Rien vu arriver et il a fait but ! Il a même fallu que je lave short et tee-shirt tellement ça sent fort !

Autre péripétie de la journée : collision……. avec une tortue ! J’étais à l’intérieur, j’ai entendu un « bong » sonore. La tortue faisait pas loin d’un mètre de diamètre.

Toujours au chapitre “nos amies les bêtes” j’ai un bobby (brown) qui s’est installé au deuxième étage de barres de flèches pour faire sa toilette. Il avait une dizaine de copains qui tournaient autour histoire de lui piquer sa place mais non il n’est pas partageux.

Cela fait plus de deux heures qu’il fait sa toilette – il fait nuit mais il est toujours là. Les autres se sont lassés et sont partis. La mauvaise nouvelle est que chez les bobbies, il y a toilette et toilettes ! Et comme il ne pleut pas ici ce n’est pas demain que je vais monter nettoyer.

18 mars.

                           

21 mars.

Toujours beaucoup de fous, des bruns, qui réussissent à me conchier les panneaux solaires, beaucoup de tortues aussi, j’en ai encore cogné une ce matin. Un petit peu de trafic devant Saint José en fin d’après-midi. Et il fait toujours aussi chaud : eau de mer à 31ºC. Je suis obligé de jeter l’eau qui vient du moteur lorsque je prends ma douche: insupportable tellement elle est chaude. Alors que c’était le moment “confortable” des douches en British Columbia : quand l’eau tiède arrivait du moteur.

Les vivres frais que j’ai approvisionnés Puerto Vallarta me sidèrent. J’en avais pris deux catégories : celles à manger tout de suite (tomates rouges, vertes, carottes, salade, fruits divers) et celles à manger après : un chou, un chou-fleur, des christophines, deux pomelos, des patates aussi bien sûr. Eh bien dans les “à manger sans attendre” j’ai encore deux tomates rouges, une verte, un bout de salade. J’ai fini le dernier avocat hier, j’ai encore une demi-mangue. Tout cela acheté il y a dix jours et conservé à température ambiante. Et vous avez compris ce que ça voulait dire. Soit les fruits et légumes mexicains sont habitués à la chaleur soit les Américains (j’ai fait les courses à Walmart) mettent beaucoup de conservateurs. « Si que j’aurais su que j’en aurais pris davantage ».

Je suis passé à travers le golfe de Tehuantepec sans encombre. Ça risque de ne pas être pareil pour le Papagayo. Je vais peut-être devoir m’arrêter dans le golfe de Fonseca ou au Nicaragua pour laisser passer. Décision après-demain.

Golfe de Fonseca: C’est Andrés Niño, pilote du conquistador espagnol Gil González Dávila qui découvre le golfe en 1522 après avoir exploré la côte Pacifique du futur Nicaragua à la recherche d’une route maritime entre l’océan Pacifique et la mer des Carïbes. Il nomme le golfe du nom de l’archevêque chargé d’organiser la politique coloniale espagnole dans le nouveau monde : Juan Rodriguez de Fonseca. (Source Wikipédia).

22 mars.

Je continue malgré la météo , si je dois attendre que ce coup de vent passe je dois rester à l’abri au moins dix jours.

Bon, c’est certain il y a plus agréable comme navigation. Mais ce que je n’avais pas réalisé c’est que ça serait du près. Je pensais avoir vent et mer de travers. Eh bien pas du tout. Ma route actuelle m’écarte de la côte c’est ce que je fais de mieux comme prés. Pour le moment  2 ris/trinquette, j’ai force 7.

J’en ai a priori encore pour toute la journée de demain.

Ce matin petite frayeur : je vais me recoucher après être passé sous deux ris/Génois 2 tours : pof une goutte d’eau puis une autre puis une autre. Ca vient du capot. Difficile d’expertiser à la mer de nuit. J’ai donc fait un doublage du joint au Grey Tape. Plus facile à dire qu’à faire de nuit, à la cape, par 25 nds de vent, rincer à l’eau douce, sécher, poser le grey tape.

Le plus désagréable en fait est que tous les hublots étant fermés, pas de protection en tissu à l’extérieur, pas de bimini: donc je crève de chaud et ne sais où me mettre…

23 mars.

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