Lundi 20 juin 2016- Atlantique : début de baston

Et bien depuis vendredi il s’en est passé des choses sur Manevaï … Commençons tout d’abord par la météo; vendredi, le bateau valsait tranquillement au près sur la longue houle de l’Atlantique avec un bon NW 3. L’équipage se prêtait à diverses occupations, entre quelques chapitres de son bouquin ou quelques morceaux de musique, on fait la sieste (les nuits ponctuées de galipettes sous les effets de la gîte et des vagues venant s’écraser sur la coque en plus des quarts de nuit, font leurs effets sur l’horloge biologique… et le sommeil). On mange toujours aussi bien sur Manevaï malgré le fait que notre stock de frais (et de fromages) diminue quotidiennement … pauvre Eric ; bientôt nous n’aurons que l’unique plaisir des fromages « plastiques » (sauf le cheddar « Conadiain ») Même si le chili con carne manque un peu de « carne » (dixit Philippe et c’est vrai), on mange varié et à notre faim. Samedi (le 18) le vent mollit en dessous de 10 nœuds. Pas drôle du tout, quand on voyait le peu de progrès du petit curseur rouge sur Open CPN depuis la veille… D’après les GRIBs d’Eric, on pouvait anticiper un lendemain meilleur avec un bon 25 nds établis de secteur W, mais gardons notre enthousiasme, car nous ne sommes jamais au bout de nos surprises dans cette traversée. Justement, deux énormes globicéphales (d’au moins 3 m) nous ont accompagnés quelques minutes sur notre bâbord … On n’avait pas l’air de les déranger tant que ça.

Hier dimanche (le 19) le vent a effectivement forci … mais dans les 8 Beaufort W (vent vrai) avec des rafales à 9 (pointes à 42 nœuds quand même) et des superbes creux de 3m50 … l’Atlantique dans toute sa splendeur, quoi. Ce n’était pas une partie de plaisir dans les moments (sporadiques) de « calme » de devoir larguer un ris pour le reprendre un quart d’heure après, changer au moins 5 fois la voile avant. Les biceps prenaient cher et le moral aussi. Ajoutons à cela le fait que la houle SW venait asperger le cockpit et parfois la descente ; nous nous sommes résolus à nous enfermer comme Raiponce dans sa haute tour, afin d’éviter de revivre les inondations qui ont paralysé une grande partie de la France il y a quelques semaines DANS le bateau. L’enfermement et l’odeur du cassoulet si soigneusement préparé par Anne m’ont vite motivée à sortir dans le cockpit prendre l’air. Je préfère me faire dracher dessus par la pluie et la méchante houle que de vivre le calvaire au fond de la galère (Manevaï n’en est pas une mais c’est pour la rime que j’ai dit ça). La guerre du sel était déclenchée. Eponges et produit d’entretien étaient nos armes, serpillères nos écus et chaussures obligatoires pour tout le monde. Heureusement que la cloche de l’apéro ne retentit pas trop tard pour soutenir le moral des troupes. Whisky, Ti Punch, chips, olives … ça fait sourire tout ça, surtout dans un bateau propre et sec.

Aujourd’hui belle matinée ensoleillée, on change la trinquette pour le foc avec Eric vers 08h00, comme le vent s’est enfin décidé de s’établir autour de 20 nœuds (tiens tiens tiens c’est ce que disent les GRIBs). On prend le café « en terrasse », on profite pour rincer nos équipements et les faire sécher dans le cockpit, tout le monde a la banane et ça c’est motivant, après en avoir mangé quelques-unes de plus que dans nos habitudes hier 🙂

 

 

Mardi 21 juin 2016 – Atlantique : ça forcit et ça voltige

Nous sommes donc officiellement rentrés en période estivale … balades pieds nus sur le sable et séances de bronzette pour certains chanceux… Manevaï lui vogue toujours sur les flots houleux de l’Atlantique (avec une température à 14°C) … mais le soleil nous refait l’honneur de sa présence aujourd’hui et se reflète dans une eau azure digne des Antilles. Un été étrange peut-être mais un été quand même (et encore plus étrange une fois là-haut). Nous en étions donc restés hier à une belle matinée ensoleillée … et bien ça n’a pas duré, le Foc est resté haut une bonne partie de la matinée et nous l’avons, à nouveau échangé contre la trinquette car les 20 nœuds établis sont vite montés à 30, avec des rafales à 36-38, une mer toujours aussi démontée et un ciel opaque d’un gris morose… On s’est mis à la cape pour dîner au grand regret de l’excellent plat de farfalles au petits légumes qui voltigeait de haut en bas au rythme de la houle intempestive… même la cocotte nous jouait des tours et essayait à plusieurs reprises de se coincer entre le creux de la gazinière et l’équipet de rangement derrière. Philippe a endossé le rôle de « stabilisateur » en posant ses mains de part et d’autre de la gazinière pour éviter le cataclysme. Une main de libre pour soi jetait un mauvais sort pour le maudit couteau ou couvercle de Tupperware qui a eu le malheur d’être laissé sans surveillance. Je n’ai pas trouvé de chute pour cette fois-ci donc Manevaï vous dit à bientôt.

Jeudi 23 juin 2016 – Atlantique : Smooth Criminial

On vous a quittés hier avec un ciel opaque, de la houle intempestive et de belles rafales frôlant les 40 nœuds. Quelle évolution depuis. L’Atlantique se montre tellement taciturne qu’on ne le reconnaît plus… Vents raisonnablement confortables, Manevaï voguait hier de nouveau tranquillement (plus de 5 nœuds sur le fond) malgré encore la houle généreuse qui ralentissait les poussées du bateau et toujours au près. Tribord amures, on vous le dit, c’est horrible pour faire la cuisine. Mesurer les quantités de lait pour faire une purée mousseline. Verser le lait. Touiller le mélange : un challenge pour l’équilibre. Le corps se prête à des acrobaties à la Michael Jackson. Vous vous souvenez du clip de « Smooth Criminal », quand il se penche en avant ? Et bien c’était ça hier, avec 25° de gite. GV 1 ris + foc hier soir avant le quart d’Anne puis une GV à nouveau haute et même le Génois a été déroulé vers les 05h30 ce matin. Mais, vous le devinez, ça n’a pas duré.  Les ronronnements du moteur ont retenti à 06h30. Ben oui, ce ne serait pas drôle sinon, surtout avec 5 nœuds de vent. On ne se plaint pas de vivre sur un bateau à nouveau (à peu
près) stable. Anne réfléchit déjà à ce qu’on pourra manger de bon ce midi dont le contenu total ne provient pas que d’une seule boîte de conserve (on simplifie nos repas dans les conditions difficiles : hier la mousseline et les saucisses Knacki « conadiennes » étaient un exploit ! ). Un repas avec la dernière courgette fraîche qu’il nous reste, un vrai oignon et puis … on cogite encore :). Bateau stable c’est aussi une bonne nouvelle pour moi et mes longs cheveux épais qui auront le droit d’être lavés (enfin traités plutôt car l’air marin cruel et les journées rock n’roll les ont presque transformés en rasta) Yeah man ! Eric et Philippe en profitent également pour faire quelques petits travaux de bricolage sur le bateau. On fera un peu de ménage cet après-midi Anne et moi, histoire de, et si le vent ne forcit pas… Nous sommes plus dextres avec un chiffon qu’avec une clé « haleine » (ça s’écrit allen mais la blague aurait moins de saveur et de punch… la preuve qu’on s’y connaît pas). En parlant de punch, je dois vous quitter.

Vendredi 24 juin 2016 – Atlantique : Meine Perle

C’est au moteur que l’on vous a quittés hier, juste avant de déjeuner. Finalement, Anne a eu la bonne idée de préparer un superbe chou rouge cru (Irlandais) en entrée agrémentée de la vinaigrette magique de Philippe, qui accompagne toutes nos crudités depuis Kinsale. Un vrai régal, suivi d’une pointe d’exotisme avec un couscous. Tout prend un autre goût lorsque l’on navigue, Philippe se surprend à manger certaines choses qu’il n’a pas dégusté depuis son enfance : crème dessert, fruits au sirop … même certains mets anglais : Marmite, black pudding, Twiglets (d’ailleurs, ce midi, je me tâte à nous faire un English breakfast, mais sans les « baked beans », ne soyons pas suicidaiwres, n’est-il pas ?). Nous allons avoir besoin de forces pour cet après-midi si le vent continue à forcir,  au-dessus des prévisions des GRIBs téléchargés hier midi; prendre peut-être un deuxième ris et plus si affinités. C’est pô juste ! Déjà ce matin vers 06h30 Eric a enroulé le Génois et j’ai hissé le Foc. Nous faisons une meilleure route sous les 18-20 nœuds norois avec une bonne vitesse de fond (supérieure à 6 nœuds). Un ris de pris après le petit dej’ vers 09h30 … quand est ce que la valse des voiles s’arrêtera aujourd’hui ? Donc un bon cap et une bonne vitesse, quoi de mieux pour motiver les troupes? Ce n’est certainement pas le crachin et la grisaille dehors qui le feront (surtout avec une visi de 50 mètres).

La stratégie finale d’Eric de continuer W avant de repiquer N après le Cape Farewell pourrait évoluer en fonction des conditions capricieuses. Hier, la journée a été, disons, plutôt cool. La stabilité a ouvert la porte de la besogne pour les garçons alors que Anne et moi faisions nos ongles, nos brushings … Non je plaisante !  Je me suis quand même agrippée à la féminité et lavée les cheveux, sur la jupe de Manevaï, en plein Atlantique … les trucs qu’on fait pas en bateau j’vous jure … Dans tous les cas pour ceux qui s’inquièteraient que la monotonie s’installe à bord n’ayez crainte !  On ne s’ennuie pas du tout sur Manevaï, il y a toujours quelque chose à faire et selon les conditions, une chose banale peut demander des efforts physiques d’un niveau presque olympique, notamment en cuisine, mais ça vous le savez déjà.  On s’est justement rattrapée en cuisine pour le dîner Anne et moi (pasta verde alla Morgana). Nos stocks de pain ayant fortement diminué depuis notre départ de Kinsale il y a maintenant 8 jours, Philippe nous a préparé deux belles miches pour nos prochains petits dej’. On ne pouvait s’empêcher de goûter le produit de son travail ce matin et qu’on vous le dise, Mich’trordinaire, tout simplement ! Même la mascotte de Manevaï (et celle des petits-enfants de Philippe), Stormtrooper, a eu droit a sa petite baguette. Photos à suive
quand on aura une bonne connexion.

Que la Force soit avec vous !

Samedi 25 juin 2016 – Atlantique : valse des voiles, superstition et english breakfast

Manevaï a bien progressé hier. Bien sûr, nous avons dû, plus d’une fois (j’ai arrêté de compter) adapter la toile pour ne pas céder aux caprices de M. Vent. C’est le protagoniste principal sur les planches de l’Atlantique, dans la pièce « Passage du Nord Ouest ». Il est même devenu un cinquième interlocuteur privilégie pour nos conversations, voire, monologues : « Tu vas te calmer-euh je coupe des oignons-là »  ou « Rooooooh, on mange là ! » ou encore «  Ah si tu pouvais rester comme ça aujourd’hui ce serait bien ». Je lui parle en Anglais pendant les quarts. Visiblement le transatlantique subit de mauvaises fréquences dans cette zone, « il ne ceumprwend pas » ; à chacun d’eux depuis 5 ou 6 jours, on a dû larguer un ris, en prendre 2 d’un coup, changer la voile avant etc etc. L’équipage entier est convaincu que M. Vent nous a mis sur écoute et nous fait des farces. On se met à chuchoter et à communiquer en langage des signes à bord. Paranoïa quand tu nous tiens … Je commence à comprendre d’où viennent toutes ses sources de superstition en mer… La valse persiste aujourd’hui et c’est avec 3 ris et le Foc que Manevaï continue à allure raisonnable. Open CPN nous dévoile déjà la pointe sud du Groenland ; nous avons passé le parallèle 30 hier soir vers 00h00 et progressons vers le 32, mais ça vous le savez déjà. Côté mangeaille, hier fut un festin absolu. Je me suis finalement décidée à faire un English Breakfast pour déjeuner hier : champignons en sauce, black pudding (sorte de galettes de boudin noir) et œufs brouillés, avec le pain de Philippe. « Yummy yummy, I got love in my tummy ». J’ai fait quelques selfies mais les mouvements constants du bateau ont rendu les images floues … dommage.  Le festin a suivi son cours hier soir ; Eric nous a concocté un superbe gratin dauphinois accompagné de jambon cru rasé de son os par Philippe et une crème dessert au chocolat maison, préparé hier après-midi par Eric au près avec 10° de gîte s’il vous plaît. Tout cela me donne déjà très faim, donc je vous quitte sur cette note succulente.

Dimanche 26 juin 2016 – Atlantique Nord : Rock ‘n’ roll is not dead!

Le vent a bien forci hier en fin d’après-midi. Nous avons dîné en compagnie de 32 nœuds établis, sous GV + 3 ris et trinquette. On ne peut réduire d’avantage si on veut continuer à faire route et la question de se mettre éventuellement à la cape est venue à table. Malgré les rafales de 49 nœuds (enregistrées vers 01h30) et 52 nœuds (enregistrées par Eric quelques heures après), nous continuons même avec une vitesse moyenne de 4 nœuds (95 miles seulement parcourus hier) …  Il faut dire que notre zone de navigation ne recèle pas de myriades de points d’observation météorologique fixes ou mobiles. La satisfaction s’est néanmoins manifestée hier lorsque nous avons observé sur les cartes synoptiques allemandes (qui donnent la situation en surface) l’apparition d’un point d’observation pile poil dans notre zone de navigation. La balise météo embarquée fait bien son travail et ça, ça donne le sourire à tout l’équipage.

Notre matinée a été bien riche en adrénaline. La bastaque tribord est venue se coincer dans le projecteur de pont hier durant la nuit. Pas 36 solutions, il fallait monter au niveau de la première barre de flèche pour la libérer. Eric, notre valeureux chef d’expédition, grimpa donc à l’échelle de mât, assuré par la drisse de Spi, tenue par mes petites mains tremblantes ; toujours avec des conditions aussi rock ‘n’ roll, creux de 2 m, 8 Beaufort établi. Philippe est arrivé en pied de mât récupérer les bouts. Véritable travail d’équipe, qui d’ailleurs suivit son cours à l’intérieur : Anne prend soin de nous et nous a fait chauffer de l’eau pour une tisane, adorable. Exécuter une manœuvre de cette nature à 8h30 du matin a bien du mérite, un dimanche ordinaire, quoi. Oui, car nous gagnons une heure de plus aujourd’hui, soit une journée pleine de 25 heures.  Le Merinos a désormais officiellement investi nos tenues et nous nous sentons bien douillets dans les entrailles de Manevaï. Pourvu que ça dure.

Lundi 27 juin 2016 -Route au Sud

Après une longue bataille contre le gros temps, Eric a pris la décision de naviguer sous GV seule hier avant de déjeuner. Nous avons continué à allure réduite pendant une soixantaine de miles en faisant route au nord-est, même trop nord-est pour continuer ainsi. Nous n’avons ni gagné ni perdu en route mais un virement de bord s’est imposé ce matin et c’est au sud-est que Manevaï continue son périple. Tout ceci est un choix stratégique et pris à contrecœur : tourner le dos au Cap Farvel, qui se dessine de plus en plus gros sur Open CPN nous fait grincer des dents mais les conditions ne permettent pas de faire autrement.

Mardi 28 juin 2016 – Atlantique Nord : Le bonheur d’être à l’ouest

Ceux qui nous suivent grâce à la balise embarquée ont été témoins de quelques pirouettes ces deux derniers jours. Non, non, Manevaï ne revient pas à Brest … bien au contraire ! Tourner le dos au Kap Farvel n’a pas été une décision simple à prendre, mais stratégiquement, lorsque l’on fait face à du GROS temps en plein nez, le mieux est de s’en écarter pour optimiser la route par la suite. Et c’est bien ce que nous sommes déterminés à faire. Manevaï profite donc de cette accalmie passagère pour FAIRE DE LA ROUTE car, le concert de rock reprendra après cet entracte d’ici demain soir avec M. Vent et Mme Houle sur la scène principale. On commence à bien connaître leur musique (West et Force 8, ça ne vous dit rien ?) et nous aimerions bien qu’ils, pour ainsi dire, changent de disque, voire, carrément de registre. On veut du Sud-Ouest ! On veut du Sud-ouest ! (à crier telle la CGT contre la Loi Travail). Peut-être devrions-nous limiter nos repas exclusivement aux cuisses de canard et foie gras, en bonne mesure ? Nous avons parlé paranoïa dernièrement mais l’espoir fait vivre et c’est de bon cœur que nous avançons avec un niaque d’enfer pour le Groenland. Déjà, le voir serait un bon début mais nous devons encore voguer plus de 300 nautiques pour ça. Après moultes manœuvres tôt ce matin, Manevaï ronronne fièrement plein ouest vers la terre promise. A bord, nous en profitons pour faire sécher nos vestes et bottes avec les 25°C produit par notre meilleur copain, le chauffage.  On regrette presque notre Mérinos mais quand on voit que l’air est à 10°C dehors et l’eau à 9°C on hésite. L’électronique se charge aussi pour le plus grand bonheur des oreilles qui auront le plaisir de savourer à nouveau leur musique préférée, mais ça ne sera pas du rock n roll.

Mercredi 29 juin 2016 – Atlantique Nord : désert liquide comme un lac

Route nous avons voulu et route nous avons fait, toujours dans l’optique de gagner dans l’ouest. Manevaï avançait tranquillement sur les flots hier, l’eau ruisselant lentement le long de la coque. L’Atlantique était méconnaissable hier à tel point qu’on aurait cru être sur un lac (bon, il y avait un restant de houle tout de même) … Un changement drastique aux derniers jours et jamais dans la demie mesure. L’équipage a pu aussi rester tranquille : pas de manœuvres au menu mais une bonne cuisine.
Sieste et lecture pour certains qui se sont fait bercer par la houle, atelier couture sur le pont et autres petits travaux pour d’autres.
Aujourd’hui nous faisons route au 220°, en jouant au chat et à la souris avec le vent qui est revenu (Force 6) dans les parages et qui nous suit de près (comme notre allure). Nous avons un train de sud-ouest à prendre en fin de semaine pour remonter, vers notre fameuse terre promise. Pas de confit de canard ni de foie gras hier mais je me demande si le jambon cru a fait son effet sur les flux sud-ouest. Au moment où je vous écris, nous en attendons encore confirmation. Presque 550 miles nous séparent vers le point d’escale le plus proche (Paamiut, si non englacé) en route directe.

Le moral reste au beau fixe, pas comme le temps.

Jeudi 30 juin 2016 -Bientôt l’entracte

Le près, la gîte, la cuisine acrobatique, la vaisselle à la chaîne, la toilette équilibriste … l’équipage commence à trop s’en habituer. C’est dans ces moments d’épreuve que les fables de La Fontaine peuvent devenir utiles : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage », en somme : ce n’est pas en se battant contre les éléments que nous pourrons faire route utile mais, comme le rat, nous rongeons notre chemin au SW le temps que le nord de la dépression du Labrador nous passe devant avec l’espoir de pouvoir toucher du vent d’E dimanche afin de commencer notre montée vers le Groenland (si les GRIBs se maintiennent). Ce sera alors l’accalmie bien méritée.

Le moral des troupes se maintient malgré l’attente. Nous avons tous récemment développé un attachement particulier pour Open CPN sur lequel apparaissent les vents pour notre zone et gardons les yeux rivés sur le petit curseur rouge et son avancement ; comme des enfants devant un dessin animé. Allez, c’est bientôt Noël, au sens figuré bien sûr. Jingle Bells !

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